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«L’Afrique subsaharienne présente un potentiel énorme pour la Fenelec»

La Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (Fenelec) lance la première édition d’Elec Expo Forum. Dans cet entretien, le président de la Fédération, Youssef Tagmouti, nous explique le choix et les portées de cette manifestation, tout en passant en revue la santé du secteur et ses prévisions de croissance.

«L’Afrique subsaharienne présente un potentiel énorme pour la Fenelec»
Youssef Tagmouti, président de la Fenelec.

Le Matin : En complément des salons Elec Expo, Ener Event et Tronica Expo, vous allez lancer la première édition d’Elec Expo Forum. Pourquoi cette décision et sur quelle thématique va porter cette édition ?
Youssef Tagmouti : Il s’agit pour nous d’associer le cadre commercial des salons à un cadre scientifique et académique de très haut niveau. Cela permettra d’enrichir le débat national sur des dossiers importants relevant de secteurs stratégiques pour le royaume. Pour cette première édition qui se tiendra du 15 au 18 octobre à Casablanca, nous avons choisi le thème de la compensation industrielle dans les secteurs de l’électricité, l’électronique et des énergies renouvelables au Maroc. En fait, nous pouvons et devons saisir la compensation industrielle comme un pilier de la stratégie d'accélération industrielle. Elle encourage, en effet, le développement local pour améliorer le compte de la balance des paiements, tel que l’utilisation d’éléments d’origine nationale, l’octroi de licences pour des technologies, l’investissement, les échanges compensés et les actions ou prescriptions similaires. La compensation industrielle rejoint également la volonté de créer et favoriser des écosystèmes autour des entreprises locomotives comme stipulé dans la stratégie d'accélération industrielle. Elle permettra aussi de répondre plus efficacement au besoin de démultiplier l’investissement, de monter en valeur dans les filières, et d'améliorer la balance des paiements, en favorisant les achats de produits ou services d’origine locale.

Quel est l’état de santé du secteur en 2014 et quelles sont vos prévisions de croissance ?
Le secteur se porte bien grâce à la politique énergétique du pays. Face au dynamisme de l'économie nationale et la progression démographique couplée à la hausse du niveau de vie de la population, la demande en énergie primaire devrait, selon les prévisions, tripler et celle électrique quadrupler à l'horizon 2030. Avec la transition énergétique, le Maroc entend ainsi couvrir, d'ici 2020, un taux de 42% de ses besoins en énergies renouvelables. Dans ce contexte, nous sommes conscients que le modèle de développement dans lequel le Maroc s’est engagé permet une réduction de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, mais nous sommes dans un secteur qui a beaucoup évolué technologiquement et qui suit parfaitement l’évolution du pays.
De ce fait, nous espérons tirer pleinement profit de cette volonté d’émergence. Par rapport à nos prévisions, nous sommes confiants et optimistes pour l’avenir des secteurs que nous représentons. Pour le secteur électrique, la demande est toujours sur un trend croissant ce qui se traduit par de nouvelles infrastructures, un renforcement et une maintenance du réseau électrique national. Le secteur électronique affiche, quant à lui, une bonne performance ces deux dernières années et il a de bonnes perspectives au moins pour les trois années à venir, du fait de la reprise confirmée des secteurs de l’aéronautique, l’automobile, la santé, la défense et le ferroviaire, entre autres. Quant au secteur des énergies renouvelables (ER), il présente un grand potentiel, surtout avec la nouvelle stratégie énergétique du Maroc. Toutefois, ce potentiel n’est pas encore exploité à cause d’un cadre juridique non complet, notamment les décrets d’application de la moyenne tension par rapport à la loi 13-09 sur les ER ainsi que sa mise à jour pour y inclure la basse tension. Néanmoins, le secteur des ER se maintiendra pour le court terme grâce à des niches telles que le pompage et l’éclairage solaire.

Vous allez mener une mission de partenariat économique au Burkina Faso, au Gabon et au Congo Brazzaville du 21 au 27 septembre. Dans quel cadre s’inscrit cette mission et quelle est l’évolution des exportations réalisées par la Fenelec en Afrique ?
«L’Action Lumière» organisée conjointement par Maroc Export et la Fenelec sera conduite par le ministre du Commerce extérieur et verra la participation de 85 de nos entreprises membres représentant toutes les filières des trois secteurs que nous représentons. Sur les traces de la visite royale dans ces pays frères visant le renforcement de nos liens économiques entre autres, ce concept inédit est inscrit dans le programme annuel de promotion à l’international de l’économie marocaine. Les pays d’Afrique subsaharienne présentent les taux d’électrification les plus faibles ne dépassant guère 30% au meilleur des cas, ce qui représente un véritable gisement d’opportunités pour nos secteurs. Ainsi, nos exportations vers cette région du monde sont en évolution continue. Nous sommes parmi les secteurs économiques marocains qui s’exportent le mieux sur le continent et nous sommes en pole position dans certains marchés importants comme le Sénégal. Nos produits sont compétitifs et s’adaptent à cet environnement. De ce fait, nous devons mener en permanence des actions de promotion ciblées et très bien étudiées pour consolider les acquis et s’ouvrir sur d’autres marchés notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest et de l’Amérique latine.

Quelles sont vos principales recommandations dans le cadre de la préparation de la loi de Finances 2015 ?
Nos interventions et apports en termes de conseils stratégiques vont naturellement dans le sens de l’évolution du secteur. Ainsi, nous pensons que certaines actions donneraient une impulsion aux secteurs nationaux de l’électricité, l’électronique et les énergies renouvelables si elles sont introduites dans la loi de Finances 2015. Ces mesures sont l’exonération sur les biens d’équipement destinés au renouvèlement du parc industriel, la réforme de la TVA, la structuration du secteur informel, l’amendement de la loi sur les délais de paiement et l’intégration explicite des établissements publics, la préférence nationale et enfin la réforme de l’IR. 

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