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Maigre consolation pour Galp Energia et Tangiers Petroleum. Les deux compagnies d’exploration pétrolière viennent de boucher un puits dont le forage n’a pas donné satisfaction. Il s’agit du puits TAO-1, situé dans les permis Tarfaya Offshore. «Situés au large de Tarfaya et Tan Tan, les permis Tarfaya offshore, d’une superficie de 11.281,90 km², ont été octroyés en 2010 aux partenaires de l’Onhym, Galp Energy et Tangiers Petroleum, respectivement sociétés portugaise et australienne. Ces partenaires ont réalisé l’acquisition de 701 km² de sismique 3D et le retraitement de 580 km² de sismique 3D préexistante, en plus de 2.813 km de sismique 2D disponible sur la zone», déclare l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym).
Ainsi, suite à l’évaluation de ces données, Galp Energy et Tangiers Petroleum ont identifié un portefeuille de prospects. Le forage de l’un de ces prospects, appelé TAO-1, a débuté le 13 juin 2014 et a atteint la profondeur finale de 3.518 m le 30 juillet dans le Jurassique moyen. Le coût du forage est estimé à plus de 73 millions de dollars. Un montant qui a été levé avec succès sur les places financières, notamment grâce aux prévisions optimistes avancées par les partenaires de l’Onhym. «Le potentiel du puits TAO-1 est estimé à 190 millions de barils de pétrole. Ce potentiel peut atteindre jusqu’à 758 millions de barils», avait déclaré le 3 juin dernier, dix jours avant le début des travaux de forage, Tangiers Petroleum. Une annonce qui a boosté l’action de Tangiers à l’époque. Toutefois, le résultat décevant du forage n’a pas tardé à impacter l’action Tangiers qui a chuté de plus de 63% le lundi 4 août. Suspendu, l’action a repris le lendemain, mardi 5 août, mais a poursuivi sa chute pour frôler les -70%. Une catastrophe pour la compagnie australienne dont les actions ont été vendues en masse. «Nous sommes déçus du résultat rencontré au niveau du puits TAO-1 et nous tenons à remercier les actionnaires qui nous ont fait confiance et soutenus en ces périodes difficiles.
Notre conseil d’administration reste fermement axé sur la création de valeur pour les actionnaires et nous allons vous fournir de nouvelles opportunités dans un avenir très proche», tente de rassurer Dave Wall, PDG de Tangiers Petroleum. Cependant, les analystes restent sceptiques quant au rebond de l’action de la compagnie Tangiers, voire de sa pérennité et le maintien de ses projets au Maroc. Ainsi, pour couper court à toute rumeur, les deux compagnies d’exploration pétrolière ont mentionné dans leurs communiqués qu’ils n’abandonneraient pas pour autant leurs projets au Maroc. Les résultats de ce forage leur permettront en fait d’évaluer d’autres prospects à l’avenir, ont-elles souligné. Pour rappel, le permis Tarfaya offshore et détenu à hauteur de 50% par Galp Energia, le reste est partagé à parts égales entre Tangiers et l’Onhym.
Cet abandon de puits est le quatrième à être annoncé depuis le début des forages entre fin 2013 et 2014. Le dernier en date concerne les sociétés Fastnet et Kosmos au sud du Maroc. Malgré ceci, les opérations de forage entameront un cycle haussier cette année et à partir de 2015. En témoigne le début, la semaine dernière, du forage d’un puits sur le permis de Sidi Moussa. Sur ce dernier, quatre entreprises d’exploration pétrolières devront entamer le forage du puits SM-1, à savoir Genel Energy, San Leon Enegry, Serica Energy et Petromac. Le potentiel estimé avoisine les 300 millions de barils de pétrole. En parallèle, comme annoncé au «Matin», Kosmos Energy entamera les mois suivants un ambitieux programme de forages de puits. En 2015, c’est au tour de Pura Vida et Freeport d’entamer leur campagne de forages. Ces programmes ne peuvent que rassurer sur l’appétit des compagnies d’exploration pétrolière qui ne fait que grandir. «Les échecs des forages et les puits bouchés et abandonnés sont monnaie courante dans le secteur. C’est extrêmement rare de tomber sur un puits commercialisable au premier forage. Parfois, il faut forer des dizaines ou même des centaines de puits avant de tomber sur le fameux sésame», nous avait déclaré Amina Benkhadra, DG de l’Onhym.
