RABAT et Bruxelles se réunissent la veille du SIAM

Le directeur général de l'agriculture de la Commission européenne, Jerzy Plewa, devrait avoir aujourd'hui des entretiens avec de hauts responsables marocains. Objectif, trouver un terrain d'entente autour du futur régime des prix d'accès des fruits et légumes marocains aux marchés communautaires induit par la réforme de la PAC (politique agricole commune). Un projet qui, pour rappel, avait provoqué l'ire de Rabat. Ironie du sort. Le Salon international de l'agriculture de Meknès s'ouvre demain, avec comme invité d'honneur, l'Union européenne. Celle-là même qui devrait adopter une nouvelle PAC, contraignant l'accès des exportations agricoles marocaines aux marchés communautaires. C'est donc dans ce contexte que Jerzy Plewa entame ce mercredi sa visite au Royaume pour désamorcer la crise.

À l'évidence, la mission de Plewa n'est pas de tout repos. Car, malgré les propos rassurants tenus par quelques hauts responsables de l'UE- le porte-parole du commissaire européen en charge de l'Agriculture et du développement durable, Roger Waite, avait déclaré que les «préoccupations justifiées» du Maroc seraient «pleinement prises en compte»-, il n'est pas acquis que le dossier évoluera dans le sens souhaité par le Maroc. À souligner que le Conseil des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne avait adopté le 14 avril les textes portant réforme de la politique agricole commune. Cette réforme implique, entres autres, la modification du système des prix d'accès des fruits et légumes des pays tiers, dont le Maroc. Certes, ces dispositions doivent d'abord être discutées par le Parlement européen avant leur adoption définitive, mais les responsables gouvernementaux marocains et surtout les associations professionnelles du secteur agricole ne décolèrent pas. Ces derniers avaient d'ailleurs organisé, le 15 avril, une manifestation près du siège de la délégation de l'Union européenne à Rabat, en protestation contre le projet de réforme. Rappelons que le gouvernement marocain avait très mal pris l'adoption le 7 avril dernier du Parlement européen d'un acte délégué visant la mise en œuvre d'un projet de réforme restreignant l'accès au marché européen. Il avait également demandé à l'Union de trouver rapidement des solutions concrètes pour préserver les acquis contractuels du Royaume.