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La mer, destination finale de 13 mètres cubes des déchets plastiques en deux mois

Du 1er novembre au 31 janvier, une exposition intitulée «La mer, destination finale des déchets plastiques ?» permettra aux 6.000 élèves attendus venant de 120 établissements scolaires et au grand public de découvrir les ravages écologiques des déchets plastiques sur la mer. Au Maroc, en seulement deux mois, 13 mètres cubes de ces déchets ont été collectés. De nature non dégradable, les déchets plastiques peuvent séjourner en mer des décennies entières impactant la flore et la faune. Cette exposition sera visible au centre d’éducation à l’environnement de Casablanca.

La mer, destination finale de 13 mètres cubes des déchets plastiques en deux mois
Les scientifiques estiment que le plastique constitue entre 74 et 94% des déchets que l'on peut trouver en mer. bPh D.R.

En se posant la question «La mer, destination finale des déchets plastiques ?», l’exposition, soutenue par la Fondation suisse Drosos en collaboration avec le Museum für Gestaltung de Zürich et mise en œuvre au Maroc par l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT), se veut une alerte sur la pollution marine due aux déchets plastiques. Dangereux aussi bien pour la faune que la flore des mers et des océans, plus de 6,4 millions de tonnes de déchets plastiques aboutissent dans les mers. Mohammed Sadi, chef de projet de cette exposition et membre de l’AESVT, indique qu'«une collecte réalisée entre les mois d’avril et de mai à laquelle avaient pris part 3.000 élèves répartis sur 30 plages de Nador à Tan-Tan, a permis de récupérer 13 mètres cubes de déchets plastiques rejetés par la mer». Et de préciser que «ces déchets plastiques n’ont pas été ramassés sur la plage, mais rejetés par la mer, c’est-à-dire qu’ils ont une histoire avec elle». Cette précision de l’enseignant vaut son pesant écologique, car tous les ans, plus de 6,4 millions de tonnes de déchets plastiques aboutissent dans les mers à travers le monde. «Comme les types de plastique traditionnels ne sont pas biodégradables, ils dériveront des dizaines, voire des centaines d’années encore sur les océans, pour s’y rassembler en de gigantesques vortex de déchets. On trouve du plastique partout aujourd’hui : en pleine mer, dans les fonds marins et sur les plages», selon le portail de l’exposition qui précise que 80% des déchets plastiques aboutissent à la mer via les cours d’eau. «La question ne concerne donc pas seulement les pays qui ont des côtes maritimes, mais tous les pays et régions où l’on utilise du plastique. Dans les lacs, les fleuves, les rivières et les zones marécageuses aussi, le plastique pose problème».

«Choquer le visiteur»

Pendant deux mois, du 1er novembre au 31 janvier, les 6.000 élèves attendus venant de 120 établissements scolaires ainsi que le grand public bénéficieront de visites guidées dans les cinq aires réservées à cet effet au sein du Centre d’éducation à l’environnement de Casablanca (annexe de l’académie de l’éducation). Des projections de films, des expositions artistiques confectionnées à partir d’objets récupérés, des ateliers sur le recyclage ainsi que des conférences sur la richesse maritime du Maroc animeront ces deux mois d’éducation au respect de la mer. «Nous souhaitons que cette exposition soit ludique, mais nous exposerons également, à l’entrée de l’exposition, les déchets plastiques que nous avons récoltés. Il faut choquer le visiteur», déclare au «Matin» Mohammed Sadi. Le plastique dans les eaux, devenu un composant permanent de l’habitat naturel, a de nombreuses répercussions sur le monde animal, rappelle le site de l’exposition. «Certaines espèces ont appris à tirer parti du matériau ; le plus souvent pourtant, les conséquences de ces rencontres sont négatives et représentent une grande menace non seulement pour l’animal même, mais aussi pour tout l’écosystème ». Flottant en surface, les pièces de plastique légères sont entraînées par les courants sur de grandes distances et de longs laps de temps. Une partie d’entre elles est rejetée sur les rives. Les types de plastique dont la densité est supérieure à celle de l’eau salée coulent au fond de la mer. Les écologistes craignent que ces accumulations ne restreignent l’échange gazeux entre le fond de la mer et l’eau, avec les effets que l'on devine. 

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