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L’homme et l’animal, pas si différents

La galerie Venise Cadre organise, jusqu’au 15 janvier prochain, l’exposition collective de 12 artistes marocains et étrangers baptisée «La force animale». Une façon pour Zoulikha Bouabdallah, commissaire de l’exposition, d’aborder les différences et les similitudes entre l’homme et l’animal.

L’homme et l’animal, pas si différents
Les animaux jouissent depuis le 30 octobre dernier d’un nouveau statut : «êtres vivants et sensibles».

La galerie d’art casablancaise Venise Cadre propose, du 20 novembre au 15 janvier 2015, une exposition collective rassemblée sous le titre «La forme animale». Ce projet curatorial, élaboré par l’artiste Zoulikha Bouabdellah, réunit les œuvres de 12 artistes de renom, marocains et étrangers, à savoir Nasreddine Bennacer, Lucien Murat, Martin Lord, Joyce Pensato, Abdelkader Benchamma, Timothy Hyunsoo Lee, Saïd Afifi, Nidhal Chamekh, Franck Lestard, Philippe Pasqua, Amina Benbouchta et Nicola Salvatore. «Le sujet de l'animal est un thème universel, il n'était pas difficile de trouver des artistes d'horizons et de nationalités différentes», confie Zoulikha Bouabdallah, commissaire de l’exposition. Cette exposition entend explorer la relation entre l’infini de la figure animale qui constitue le socle primitif de l’imagerie humaine et celui de la représentation. Elle rappelle que l’animal s’oppose à l’humain et constitue dans le même temps ce qui s’en rapproche le plus, une dualité qui a toujours fasciné… En effet, l’animal s’oppose à l’humain et constitue dans le même temps ce qui s’en rapproche le plus. Et cette opposition, cette dualité, mais aussi cette ressemblance ont toujours fasciné l’homme. D’ailleurs, nous oublions souvent que nous avons été un mammifère marin avant de respirer à l’air libre. Durant neuf mois, nous avons vécu avec des branchies dans le ventre de notre mère. L’homme est plus proche de l’animal qu’il ne le pense. Il possède le même cerveau archaïque quant au fait de se nourrir, de se défendre, d’avoir peur… La différence entre lui et nous réside peut-être dans notre capacité à avoir des sentiments.

Mais si les animaux eux aussi étaient pourvus de sensibilité ? Une question qui fait débat actuellement en Europe et qui a largement inspiré notre artiste pour cette exposition. En effet, jusque-là considérés comme des «biens meubles», les animaux jouissent depuis le 30 octobre dernier d’un nouveau statut : «êtres vivants et sensibles». «Ce débat m'a beaucoup interpellé. À l'évidence ce sont des êtres vivants doués de sensibilité, pourtant nous ne cessons de nous interroger sur leur présence, ce qui revient finalement à s'interroger sur notre propre vie», conclut finalement notre artiste. 


Questions à Zoulikha Bouabdellah,commissaire de l’exposition

«À la vue de l'animal, on est forcément traversé par des sentiments variés et contradictoires, tels que la fascination et la peur»

Pourquoi avoir choisi le thème «La forme animale» pour votre exposition ?

«La forme animale» est le titre d'un livre écrit par le zoologiste suisse Adolf Portmann. La référence à cet ouvrage vient du fait que ce scientifique nous offre une réflexion à la fois biologique et philosophique. Un bon moyen pour réunir différentes réflexions autour de l'animal.

En quoi ce thème vous tient-il à cœur ?
L'animal comme objet et sujet m'intéresse, car c'est une source de création inépuisable tant la distinction opérée entre l’homme et l’animal n’a jamais cessé de questionner les hommes, au même titre que la dualité entre l’esprit et le corps, la culture et la nature.

Quelle relation avez-vous justement avec l'animal ?
Ma relation avec l'animal est une connexité d'ordre sensitif et intellectuel.
À la vue de l'animal, on est forcément traversé par des sentiments variés et contradictoires tel que la fascination et la peur. L'interrogation à savoir ce qu'ils ont de nous et ce qui les différencie des hommes est une question essentielle pour notre propre existence.

Vous avez choisi 12 artistes marocains et étrangers. Quel est leur dénominateur commun ?
Au-delà du thème de l'animal, l'autre dénominateur commun, c'est le dessin. L’œuvre à part entière, étant d’abord une idée (l’esprit) et un geste (corps), elle paraît comme la matérialisation idéale du sujet, à savoir la relation entre art et animalité.

Comment résumeriez-vous cette exposition en un mot ?
L’animal en soi, l’existence d’un autre que soi parmi nous.

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