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Une «présence africaine» remarquable à Rabat

La Fondation ONA-Villa des arts de Rabat abrite actuellement la première exposition documentaire consacrée à la célèbre revue «Présence africaine», placée sous le signe «Présence africaine : une tribune, un mouvement, un réseau». Prévue jusqu’au 30 septembre prochain, cette exposition se tient dans le cadre de l'année de l'Afrique.

Une «présence africaine» remarquable à Rabat
L'exposition «Présence africaine : une tribune, un mouvement, un réseau» célèbre les splendeurs de l'art africain.

«Présence africaine : une tribune, un mouvement, un réseau» a pour ambition de montrer le rôle majeur joué par l'entreprise culturelle «Présence africaine» dans l'histoire politique et culturelle des intellectuels noirs francophones, anglophones et lusophones des années 1950-1960. «Cette exposition retrace les vingt premières années de “Présence africaine”, qui fut une tribune, un réseau et un mouvement permettant aux différents courants d'idées liés aux “mondes noirs” de s'exprimer pendant la colonisation puis au début des indépendances», expliquent les organisateurs.
Initiée par la Fondation ONA en partenariat avec l'Institut français, cette manifestation célèbre l’Afrique dans toutes ses dimensions et ses facettes.

Ce continent, pour le directeur des Villas des arts, Hassan Ez-Zzaim, représente l'avenir pour le monde entier, car tous les artistes y viennent se ressourcer. «Il est temps de reconsidérer et de revoir l'image que devrait renvoyer cette Afrique non comme un continent perdu où il n'y a que la chaleur et la famine, mais comme étant un continent qui offre la vie et l'espoir. Le Maroc a toujours fait partie de ce continent, riche non seulement en minerais et en énergie, mais aussi en culture, en patrimoine et en capital immatériel que S.M. le Roi Mohammed VI a salué dans le dernier discours prononcé à l'occasion de la Fête du Trône», indique-t-il.
L'exposition se veut également une occasion pour rendre hommage à Alioune Diop, fondateur de la revue «Présence africaine», et révéler au large public le rôle méconnu des intellectuels africains, antillais, malgaches et noirs américains dans la vie intellectuelle africaine et mondiale. La revue littéraire et culturelle «Présence africaine» avait été fondée à Paris en 1947 par l'intellectuel sénégalais Alioune Diop. Elle constitue une référence historique en matière d'édition, ayant favorisé l'éclosion et l'émergence de la première génération d'intellectuels africains.

Cette revue a été créée pour publier des études africanistes sur la culture et la civilisation noire, publier des «textes africains» et passer en revue les «œuvres d'art ou de pensée concernant le monde noir».
Les intellectuels africains constituaient l'essentiel du comité de rédaction, à l'instar de Bernard Dadié, Mamadou Dia et Abdoulaye Sadji, ainsi que d'autres personnalités intéressées par «le monde noir», des ethnologues et anthropologues, des écrivains et philosophes, mais aussi des galeristes et critiques d'art. «Grâce à l'engagement de ces personnalités, le numéro inaugural de cette revue représente un des premiers manifestes anticolonialistes et antiracistes de l'après-guerre», souligne-t-on. En 1955, Alioune Diop écrit : «Tous les articles seront publiés sous réserve que leur tenue s'y prête, qu'ils concernent l'Afrique, qu'ils ne trahissent ni notre volonté antiraciste, anticolonialiste, ni notre solidarité des peuples colonisés».

Alioune Dioup a eu ainsi le mérite de fonder à la fois une revue, une maison d'édition 1949 et une librairie 1962. Il a également produit le film «Les Statues meurent aussi» d'Alain Resnais et Chris Marker (1953), comme il a organisé les deux congrès d'écrivains et artistes noirs à Paris en 1956 et à Rome en 1959, fondé la Société africaine de culture en 1956 et participé activement à l'organisation du premier Festival des arts nègres de Dakar en 1966.

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