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Ateliers et cinéma itinérant font la part belle aux jeunes

Une nouvelle rubrique vient de s’ajouter cette année à la programmation du Festival du film transsaharien. Il s’agit du «Cinéma itinérant» conçu par l’Association Cinéma Liljamii Wa Fi Koulli Makan.

Ateliers et cinéma itinérant font la part belle aux jeunes
Pour cette édition, le festival a invité le réalisateur Jean-Michel Dissard des États-Unis pour initier les jeunes aux techniques documentaires pour créer des histoires.

L’objectif est de promouvoir le septième art dans des endroits où il n’y a pas de cinéma.
«Nous sommes partis du constat que le cinéma est un plaisir, une culture, une richesse civilisationnelle et vu l’état des salles de cinéma dans notre pays, nous avons convenu que le cinéma doit aller vers les gens qui n’y vont pas. Le principe est de projeter un film, en présence de son réalisateur ou d’un acteur ou actrice qui y figurent, puis déclencher un débat avec l’assistance. Depuis la création de notre association en avril dernier, nous sommes allés vers des villages très loin où nous avons rencontré des gens qui n’ont jamais vu un film. Nous estimons contribuer à notre échelle à la promotion du cinéma», souligne Naima Senhadji, secrétaire générale de l’Association «Cinéma Liljamii Wa Fi Koulli Makan». Cette fois-ci, c’est au Festival de Zagora que l’association a été invitée pour participer avec des projections et des débats. «Les projections se font après une sélection des films adaptés à la population ciblée». À Zagora, l’Association a fait le choix du film «Road to Kabul» pour être projeté dans les écoles rurales au profit des élèves des régions de Zagora, Beni Zoli et Oulad Yahya.
Par ailleurs, parmi les diverses activités du festival, celui-ci se livre, depuis ses premières années, à l’organisation d’ateliers animés par des spécialistes dans le domaine. Plusieurs jeunes de la région en profitent et acquièrent un minimum d’initiation sur les métiers du cinéma.

Pour cette édition, le festival a invité à ce propos le réalisateur Jean-Michel Dissard des États-Unis pour initier les jeunes aux techniques documentaires pour créer des histoires.
«Documenter votre communauté» est le premier volet attaqué dans cet atelier où Jean-Michel Dissard a entrepris, au départ, d’enseigner à ces jeunes les principes utilisés pour aller de la réalité à la fiction. Par la suite, le participant est invité à raconter et décrire tout cela par les moyens de bord : photo, récit, dessin… dans le même sens que celui de créer un portrait de court métrage documentaire de ce «modèle de la vie réelle».
Des histoires qu’on peut trouver partout dans le monde et dévoiler aux autres, afin de faire connaitre le quotidien social, culturel, artistique et civilisationnel des gens là où ils se trouvent.

À cette occasion, Jean-Michel Dissard a présenté son film «I Learn America» qui fut une opportunité pour montrer à ces jeunes de Zagora comment cinq immigrants adolescents, nouvellement arrivés de partout dans le monde, s’efforcent de maîtriser l’anglais, de s’adapter aux familles qu’ils n’ont pas vues depuis des années et créer un avenir propre à eux, dans un nouveau pays. 

Questions à : Jean-Michel Dissard,réalisateur

«Savoir raconter son histoire par le biais de l’image et des paroles»

Pouvez-vous nous communiquer votre procédé pour initier les jeunes au cinéma ?
Je vais travailler avec des jeunes afin de les initier à raconter leur histoire. On va procéder à partir du film que j’ai déjà réalisé «I Learn America», racontant l’histoire de lycéens qui ont eu le courage de collaborer avec moi et d’exposer leurs histoires. Ces histoires sont partout. Avec les jeunes de Zagora, on va ensemble essayer de découvrir leurs histoires et de les raconter. Je vais aussi les inviter à explorer la ville et d’essayer de trouver d’autres histoires de leur communauté. Ensuite, je vais leur demander de prendre des photos et d'autres moyens de bord pour relater tout cela.

Croyez-vous que ces quelques jours soient suffisants pour leur enseigner les premiers ingrédients du cinéma ?
C’est déjà assez pour planter une graine. C’est un premier pas pour les motiver à explorer ce qu’ils peuvent en tirer avec un appareil photo, un stylo… N’importe quel moyen de créativité qui pourra servir à cela. L’important est de savoir raconter. Parce que si on ne raconte pas nous-mêmes notre histoire, quelqu’un d’autre va le faire, mais d’une autre manière. Peut-être même, cette manière ne sera pas la bonne.

Pourquoi le choix de cette thématique ?
En fait, j’ai été invité pour projeter mon film «I Learn America» basé sur quelques cas de l’immigration, afin de montrer que l’immigration est une richesse et se trouve dans les écoles du monde. Je me suis dit pourquoi ne pas montrer aux jeunes de Zagora comment ils peuvent, eux aussi, raconter leur histoire et créer leur propre monde.

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