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Une virée du côté de «la planète» Benjdia

À la veille de Aïd Al-Fitr, les marchés de la métropole ne désemplissent pas et constituent toujours un pôle d’attraction pour les Bidaouis, notamment à l’approche de la prière d’Al-Maghrib, synonyme de
«délivrance» pour les jeûneurs. Reportage.

Une virée du côté de «la planète» Benjdia
Dans ce marché fortement ravitaillé, les prix sont revus, à la hausse ou à la baisse, entre le passage de deux clients.

Neuvième mois du calendrier de l’Hégire, le Ramadan a beaucoup de particularités. Au cours de ce mois, les Casablancais se dirigent vers les différents marchés de la métropole afin de faire leurs courses, aussi bien celles qui sont propres au mois du Ramadan (chabakia, crêpes, dattes, fruits et légumes) que celles de tous les jours. Même à la veille de l’Aïd, souks et marchés populaires ne désemplissent pas et connaissent, souvent, une effervescence plus importante.

Benjdia, un marché où s'entremêlent diverses odeurs et divers produits. C’est l’un des marchés connus à Casablanca pour ses bons prix et ses produits de bonne qualité. Il devait être 16 h passées. Le soleil n’avait pas encore perdu en intensité et ses rayons tapaient toujours aussi fort. Pourtant, cela n’a pas dissuadé les jeûneurs de descendre dans la rue pour faire leurs emplettes. Le marché de Benjdia bat son plein. Clameurs et cris dominent les lieux. Les vendeurs, installés ou ambulants, proposent toutes sortes de produits, interpellant les passants en leur promettant l’affaire du jour.

Aicha, 26 ans et déjà mère de famille, vendeuse de toutes sortes de crêpes (msaman, batbot, baghrir…), pratique ce métier saisonnier depuis 2 ans à Benjdia. «Je vends des crêpes savoureuses d’excellente qualité à 7 DH le lot de 10, sinon, pour le batbot, j’en vends à 0,50 DH pièce», et d’ajouter : «Des fois, j’écoule toute ma marchandise avant de rentrer chez moi, d’autres jours, je peine à vendre tout ce que j’ai produit comme crêpes, et je n’ai d’autres choix que d’en ramener à la maison…», raconte-t-elle, tout en s’occupant à arranger sa table.

Juste à côté, un vendeur de dattes expose ses produits appétissants, à la chair dorée, brillante, de couleurs et de variétés différentes (Maj’houl, Bouzekri, Boufeqouss, Boust’hemmi, etc.), et de divers pays (Algérie, Tunisie, Arabie saoudite, Jordanie). Les prix varient selon la qualité et peuvent aller d’une dizaine à une centaine de dirhams.
Vers le centre du marché, une femme, la quarantaine, vendeuse de légumes, estime que les prix sont plutôt raisonnables cette année, notamment pour les produits de grande consommation en ce mois de jeûne (tomates, céleri, oignons, pomme de terre, etc.).

Des prix stables… d’autres moins

Dans ce marché connu aussi pour la bonne qualité des produits de la mer, un poissonnier atteste que la vente du poisson augmente significativement durant le Ramadan, plus que le reste de l’année. Selon lui, la cherté des prix du poisson pendant le mois sacré ne décourage pas le consommateur. Chose que confirme cette femme au foyer. «Les prix n’ont pas trop augmenté pour les produits les plus sollicités comme la sole, le merlan, le calamar et la crevette. Par contre, le prix de la fameuse sardine est resté stable», affirme Jamiâ, mère de trois enfants. Selon un autre poissonnier de la place, «le prix du poisson dépend aussi bien de sa disponibilité au marché que de la classe sociale de la clientèle…» En d’autres termes, semble dire notre ami, les prix sont définis à la tête du client. Cette période de privation va de pair avec la cherté des fruits. C’est le cas des bananes, papayes, oranges, pommes, ananas et raisins qui ont vu leurs prix grimper. Pour certains vendeurs, ce n’est pas forcement la recherche de profit qui justifie la hausse, mais c’est plutôt la loi du marché qui détermine les prix. «Je ne suis pas exploitant. Je suis vendeur et, donc, juste un maillon de la chaîne. Je revends les fruits en fonction de leurs prix d’achat, et si les prix augmentent, c’est parce que nous sommes censés payer de plus en plus cher transporteurs à cause de l’augmentation des prix du carburant, en plus de tous ceux qui nous donnent un coup de main et qu’il faut bien payer», conclut Lâarbi, marchand de fruits. 

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