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L'impératif de sauvegarde d'un espace fragile

La troisième édition du Forum international des oasis et du développement local aura lieu du 18 au 21 décembre 2014 à Zagora, sur le thème : «L’agriculture familiale : opportunités et menaces».

L'impératif de sauvegarde d'un espace fragile
Les oasis se répartissent sur 15% de la superficie nationale et abritent 1,6 million d’habitants, soit près de 5,3% de la population du pays. bPh. DR

Les oasis du Maroc, qui ont vu éclore des civilisations aux vestiges encore visibles, sont confrontées à de multiples difficultés : raréfaction et gestion inappropriée de l’eau, réchauffement climatique et, conséquence des deux premiers facteurs, le dépeuplement des villages.
Cette situation interpelle à la fois pouvoirs publics et société civile. Dans le cadre du Plan Maroc vert, il a été procédé à l’extension de la superficie de plantation du palmier dattier, seul arbre fruitier à même de permettre l’installation de cultures vivrières.
Sur les trois millions de nouveaux plants à l’horizon 2020, quelque 1,25 million ont été mis en terre à fin de 2013. Par cette démarche, la production dattière devrait atteindre 185.000 tonnes au lieu des 108.000 tonnes actuelles. La filière de la datte fait vivre un million d’individus.

Cependant, le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime avertit : «Le développement du palmier dattier fait face à un déficit de production de vitro-plants et un mix variétal non adapté aux besoins des investisseurs, ce qui limite l’investissement au niveau de la filière notamment dans le cadre des projets de partenariat public-privé».
Pour pallier ces handicaps, et bien d’autres encore, des associations se sont constituées et apportent leur pierre à l’édifice à l’image de l’Association du Forum international des oasis qui organise l’évènement éponyme du 18 au 21 décembre à Zagora dont un des responsables met l’accent sur le déficit en coordination entre les différents partenaires : «La gestion (des oasis) est mise en cause également en raison de l’absence de politiques publiques coordonnés et intégrées. Un tel espace connait actuellement un certain nombre d’interventions, mais ces dernières ne sont ni harmonisées et ni inscrites dans le cadre d’une seule et unique stratégie intégrée», explique au «Matin» Ahmed Chahid. Interrogé sur la contribution du Forum sur les oasis dans la recherche de solutions et leur mise en application sur le terrain de la réalité, Ahmed Chahid reconnaît que «les recommandations des deux précédentes éditions ont été une feuille de route pour les acteurs publics intervenant dans l’espace oasien. Mais, il faut dire que la nature desdites recommandations, vu leur généralité et leur globalité, ne permet pas d’avoir une vision susceptible d’être déclinée en mesures opérationnelles. Aujourd’hui, l’heure est venue de passer à la vitesse supérieure, et de transformer les visions en plans d’action, en zoomant sur les points sensibles dans les espaces oasiens».
La troisième édition du Forum des oasis verra, peut-être, davantage de coordination d'autant plus que le sujet intéresse des populations aux faibles revenus.

Cette manifestation s’inscrit cette année dans une dynamique internationale qu’est l’Année internationale de l’agriculture familiale proclamée par l’ONU. Les oasis du Maroc se répartissent sur quatre grands bassins hydrauliques, sur une superficie de 107.324 km²(15% de la superficie nationale) et abritent 1,6 million d’habitants, soit près de 5,3% de la population du pays. Les principaux espaces oasiens couvrent le territoire de huit provinces et 113 communes oasiennes. Au niveau mondial, Marcela Villarreal, directrice du Bureau de la FAO des partenariats, de la promotion et du développement des capacités, a commenté l'Année consacrée à l'agriculture familiale en ces termes : «Nous savons que l'agriculture familiale est bien plus qu'un mode de production alimentaire, elle est aussi un mode de vie». En sauvegardant ses oasis, le Maroc préservera également une partie de son identité. 

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