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Les débats font la part belle aux défis qui se posent à l’Afrique

Les travaux des MeDays, qui ont eu lieu à Tanger du 12 au 16 novembre, ont consacré une bonne partie des débats au développement économique en Afrique. De nombreux défis sont à relever par ce continent.

Les débats font la part belle aux défis qui se posent à l’Afrique
L'Afrique a été au centre des débats de l'édition 2014 du Forum MeDays.

Les défis politiques et économiques de l’Afrique émergente étaient au centre des débats organisés par l’Institut Amadeus à travers son événement annuel, les MeDays. Le volet du développement économique à travers le sujet choisi, «Afrique émergente : comment pérenniser le rôle croissant du continent sur l'échiquier mondial ?» a permis de formuler de nombreuses recommandations. Des recommandations très importantes, même si elles n’ont pas pu être intégrées dans la déclaration de Tanger (document reprenant les principales recommandations émises à l'issue des travaux des MeDays).

Citons dans ce sens les propos de Youssouf Ouedraogo, conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (BAD) et ancien premier ministre du Burkina Faso. En effet, ce dernier a rappelé que toutes les matières premières se trouvent en Afrique qui connait un taux de croissance important. Mais il faut travailler pour maintenir ce taux de croissance, a-t-il dit. Selon lui, il y a des défis auxquels doit faire face le continent. Des défis liés au mode de gouvernance notamment. «Il faut travailler pour l’intégration régionale, d’autant qu’il s’agit d’un continent composé d’une mosaïque de plus de 54 pays. Car un seul État ne peut pas faire les choses seul», souligne-t-il. Un autre défi sur lequel insiste M. Ouedraogo est celui d’agir pour que l’Afrique se rende compte qu’elle doit assurer son développement par elle-même. «L’Afrique doit agir pour créer des chaines de valeurs commerciales qui lui sont propres afin de produire et vendre ses produits par elle-même.
Un autre défi est celui de repenser le système de l’éducation pour pouvoir former plus de techniciens et de spécialistes», insite-t-il.

De son côté, Brahim Benjelloun Touimi, administrateur directeur général délégué auprès de la présidence de la BMCE, a mis l’accent sur plusieurs autres défis qui doivent être relevés par l’Afrique. Le premier est celui de la mise en œuvre d’une politique régionale.

Un autre défi est lié à l’investissement dans les ressources humaines. Il s’agit également, dit-il, de chercher d’autres sources de richesses ainsi que d'améliorer l’environnement des affaires. Il souligne aussi l’importance de la démocratie en citant le modèle marocain dans la région. 


Questions à Brahim Benjelloun Touimi 

Administrateur directeur général délégué auprès de la présidence de la BMCE

«Il faut agir en Afrique pour que prévalent des unions douanières, des marchés communs et des monnaies communes»

La BMCE est arrivée à réaliser un très important chiffre d’affaires en Afrique. Mais, dans quelle mesure est-elle arrivée à attirer des investisseurs marocains dans ce continent ?
Les banques au Maroc, davantage que dans d’autres pays, et en particulier BMCE Bank, jouent un rôle de précurseurs. Quand vous êtes un opérateur économique au Maroc dans le domaine de l’industrie, de l’immobilier ou des services, et que vous vous rendez compte que votre banque du «coin de la rue», celle dont vous avez l’habitude de voir les enseignes dans les différentes villes, se trouve, soit sous cette même enseigne soit sous un autre nom, Bank Of Africa comme dans le cas de la BMCE, vous êtes encore plus conforté dans l'idée d'aller découvrir ces marchés africains, sachant que vos banques marocaines vont vous accompagner là-bas. Donc, oui, les banques ont ouvert la voie aux opérateurs des secteurs de l’immobilier, aux cimentiers et à d’autres sociétés de services. Nous les avons attirés pour aller investir. De plus en plus d’entreprises ont véritablement conscience que l’Afrique subsaharienne, et l’Afrique en général, est le continuum naturel du territoire économique marocain. Quand, en février-mars dernier, notre Souverain a emmené avec lui, pendant près de trois semaines, le «gratin» du monde économique aux côtés des personnalités politiques les plus marquantes, si l’opérateur économique n’a pas compris qu’il faut que son entreprise ait une stratégie africaine, c’est qu’il ne comprend rien à rien. Les banques, avec le groupe BMCE Bank en tant que précurseur, affirment depuis toujours ce credo africain par la voie de son Président, Othman Benjelloun.

Vous appelez aussi à l’élaboration d’une politique régionale africaine. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Nous défendions régulièrement l’idée que l’Afrique n’est pas une, mais composée de 54 pays dont certains sont enclavés, sans accès à la mer, avec souvent des frontières «tracées au cordeau», des frontières héritées de l’ère coloniale. Aussi, si l’on veut que l’Afrique capitalise sur la chance qu’elle représente en tant que «nouvel eldorado» de la croissance économique mondiale, il faudrait qu’il y ait davantage d’intégration régionale. Quel que soit le lieu où nous nous trouvons, que l’on soit une personnalité politique, économique ou sociale, nos efforts doivent se conjuguer pour promouvoir cette intégration régionale. Il faut faire du lobbying et agir pour qu’il y ait des unions douanières, des marchés communs et peut être dans certaines régions, comme il en existe déjà, des monnaies communes. Ce credo «régional», ce credo «intégrationniste» procède d’un opérateur qui donne chaque jour la preuve que l’on peut travailler sur plusieurs pays, avec des modèles de fonctionnement cohérents pour tous et adaptés aux réalités locales. On espère que seront répliqués à des niveaux étatiques, et surtout supra-étatiques, ces mêmes principes de fonctionnement.

L’Afrique est secouée par le virus Ebola, est-ce que cela n’a pas perturbé vos activités ?
Certainement pas en ce qui concerne le groupe BMCE Bank. Il est vrai que cette épidémie est un sérieux problème sanitaire et humanitaire qui engage plusieurs parties prenantes et pas seulement les quelques pays touchés de l’Afrique de l’Ouest. Il y a de plus en plus la conscience de devoir conjuguer les efforts de par le monde pour l’éradiquer. Pour éviter la psychose, il faut beaucoup de sagesse pour faire «la part des choses», circonscrire le danger et prendre les précautions nécessaires quand on va dans la région.

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