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C’est une grande perte pour l’art au Maroc. Un monument de la télévision, du cinéma et du théâtre vient de nous quitter, à l’âge de 60 ans : Mohamed Bastaoui. Le décès de ce comédien hors pair est survenu mercredi matin après un combat sans merci contre la maladie à l’hôpital militaire de Rabat où il a été hospitalisé avant de tirer sa révérence. Ses funérailles se sont déroulées après la prière d’Al Asr au cimetière Chouhada à Rabat en présence de plusieurs personnalités, dont le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, et le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi. Ses obsèques ont eu lieu en présence également de nombreux artistes, comédiens et les amis et proches du défunt, dans une ambiance de deuil.
«Nous regrettons la disparition de ce grand homme de théâtre, cette icône des salles obscures et de la télévision. Un artiste créateur qui a su envoûter le public marocain par la qualité de son art, tout au long de sa carrière artistique dans le théâtre, la télévision et le cinéma», indique le Syndicat marocain des professionnels du théâtre. Son amie de longue date, l’actrice et comédienne Latefa Ahrrare parle aussi de la grosse perte d’abord pour le quatrième art, la télévision et le cinéma. «Nous sommes encore sous le choc. Le Maroc vient de perdre un des monuments de l’art. Un artiste populaire qui a conquis le cœur du public partout que ce soit dans ses rôles simples ou complexes. Digne comme le sont les vrais artistes, Mohamed Bastaoui nous a quittés dans le silence et la douleur. Mais, il a laissé derrière lui un patrimoine à travers tout ce qu’il a donné à la télévision, au théâtre et au cinéma. Et il en a donné beaucoup», affirme-t-elle, accablée par cette nouvelle douloureuse. Un avis que partage largement le jeune réalisateur marocain Othmane Naciri qui considère que le décès de Mohamed Bastaoui est une grosse perte pour la famille du cinéma, du théâtre et de la télévision et pour tous les hommes et les femmes de la culture et de l’art au Maroc. «J'ai eu l’honneur de travailler avec cet artiste, si immense par son talent et son humilité. Le plateau de tournage s'habillait de bonne humeur. Le défunt avait l'art de tirer le travail vers le haut tout en ayant la modestie d'apprendre à chaque instant. Sa grande expérience, son amour pour l’art et son énergie débordante, il les transmettait à son entourage», confie-t-il.
Bastaoui s'est fait remarquer par sa prestation sur scène, de même qu'il s'est démarqué dans le cinéma et à la télévision. Il a su, des décennies durant, interpréter avec un grand professionnalisme et talent des rôles qui lui ont valu l'amour du public ainsi que l'estime des critiques. Avec son décès, tout le monde parle de la perte d’un ami, un élan jouissif, d’un frère, d’un grand homme digne de ce nom.
«Mohamed Bastaoui était un grand homme au grand cœur et un artiste inimitable. C’est aussi et surtout un artiste qui aimait à respecter le public et il est une des figures les plus charismatiques du cinéma, du théâtre et de la télévision au Maroc en même temps que l'une des plus humbles. Il était d’une timidité et d'une sobriété intrinsèques qui invitent à une précaution délicate dans l'approche de son parcours, de la façon dont il a su mener sa barque dans les eaux dangereuses de la créativité au Maroc.
Il était soucieux de satisfaire à un public marocain très exigeant, mais très reconnaissant en même temps», indique à ce propos, son vieux complice et collègue, l’acteur et comédien Mohamed Khouyi. Dans un alliage de détermination et d'improvisations fructueuses, l'artiste, le plus apprécié de la planète artistique marocaine, se plie à minima aux contraintes et glisse entre les mailles du système au moment opportun, coulant un chemin solitaire qui lui vaut aujourd'hui le respect de tous. Au récit de cette expérience inédite s'entrelacent les images des épisodes majeures qui ont tissé les années d'apprentissage puis de la maturité dans les domaines du cinéma, du théâtre et de la télévision. Adieu Mohamed Bastaoui !
