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Les éternels couacs dans la collecte des déchets

La problématique de la gestion déléguée de la collecte des déchets se pose toujours à Rabat. Alors que l’on croyait que cette page sombre dans l’histoire de la capitale était tournée depuis le départ de Veolia et l’arrivée de nouveaux concessionnaires, les tirs à la corde entre le Conseil de la ville et les sociétés se poursuivent. Le dernier incident en date est survenu la semaine dernière avec l’arrêt de l’activité de collecte de déchets pendant une journée dans le quartier Hassan, au motif que la société n’avait pas reçu ses honoraires.

Les éternels couacs dans la collecte des déchets
Les éboueurs avaient procédé à un débrayage durant une journée dans le quartier Hassan.

Rabat, comme plusieurs villes du Royaume, a choisi de déléguer la gestion de la collecte des déchets à des sociétés privées. D’après une source au Conseil de la ville, le coût moyen des services de collecte est estimé 366 DH par tonnes. Quant à la durée de contrat de concession, elle varie entre 5 à 7 ans. Pourtant si ce mode de gestion a pu faire ses preuves dans d’autres villes du Maroc, la capitale, elle, semble toujours souffrir de son double statut qui confère aussi bien à la wilaya qu’au Conseil de la ville la gestion de ce dossier.

Résultat : devant ce flou administratif, les entreprises désignées ne respectent pas assez souvent le cahier des charges ; ce qui donne lieu à des dépassements comme celui survenu au cours de la semaine derrière qui a connu l’arrêt de l’activité de collecte de déchets pendant une journée (le 7 avril) dans le quartier Hassan, sur l’ordre de l’une de ces entreprises sous prétexte que la société n’a pas reçu ses honoraires !
Il s’agit de la société Ozone qui opère dans les quartiers Hassan et Yaakoub Al Mansour. Le chef de l’entreprise avait décidé de cesser toute activité avant que l’entreprise ne soit indemnisée pour ses activités, a-t-on appris du conseiller au sein de la commune de Rabat, Aaddi Bouaarfa.

En agissant de la sorte, le patron de cette entreprise rompt avec une coutume selon laquelle il était plutôt admis que les ouvriers fassent des grèves de travail pour réclamer leurs droits, ce qui représente aux yeux de ce conseiller un vrai abus de pouvoir. «L’entreprise a certainement le droit de réclamer son dû auprès du Conseil de la ville, mais d’une manière civilisée. Ce n’est pas au citoyen de payer les erreurs commises que ce soit par le Conseil de la ville ou n’importe quelle autre entité», s’exclame Bouaarfa.

Contacté par «Le Matin», le président de la commission des finances au sein du Conseil de la ville, Abdelhak El Mantrach, a préféré minimiser l’incident, le qualifiant de futile. «Je pense qu’il s’agit d’un incident passager dû au léger retard dans le paiement de l’entreprise vu que le versement de l’argent incombe à la wilaya», a-t-il souligné.
Pour sa part, le directeur de la société Ozone est resté injoignable malgré nos tentatives de le contacter pour avoir son avis sur cette question. En tout cas, ce que l’on peut déduire de cet incident c’est que Rabat n’a pas visiblement encore tourné la page sombre liée à la mauvaise gestion de la collecte des déchets.
En effet, malgré la succession des entreprises chargées de la gestion de ce secteur, le résultat laisse toujours à désirer. Ceci est dû, en quelque sorte, au fait que la capitale demeure la seule ville au Maroc à avoir un statut spécial. Ceci dit, le dossier de gestion délégué des déchets est géré par deux instances à savoir le Conseil de la ville et la wilaya.

Une réglementation qui n’existe dans aucune autre ville du Royaume. Dans les autres régions, la municipalité remplit cette mission à elle seule. Ce statut confère donc à la wilaya exclusivement le pouvoir d’infliger des pénalités aux sociétés délégataires en cas de non-respect du cahier des charges signé avec le Conseil de la ville.

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