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Le Conseil de la ville en proie à des luttes intestines

Une fois de plus, des élus ont opté pour le boycott de la session ordinaire du Conseil de la ville au titre du mois de juillet, suite à des luttes intestines qui perdurent. Une situation qui barre la route aux projets structurants de la capitale.

Le Conseil de la ville en proie à des luttes intestines
La crise au sein du Conseil communal serait également liée au déficit budgétaire qui ne cesse de s’aggraver. Ph. Kartouch

Que se passe-t-il au sein de la majorité du Conseil de la ville de Rabat ? Les sessions sont souvent ajournées. Les élus ne cessent de se quereller et la tête de nombreux vice-présidents est réclamée sans qu’aucun groupe politique ne le demande ouvertement. Les sessions ordinaires et extraordinaires se transforment en vraies arènes où chaque conseiller tente d’imposer sa vision des choses, chose qui aboutit généralement à des séances de règlement de compte. Les votes des élus sont souvent des décisions individuelles et rares sont les conseillers qui se réfèrent à leur formation politique avant d’afficher leur position par rapport aux élus à épingler.

Jeudi dernier, encore une, l’un des symptômes du malaise que traverse la commune de la capitale est apparu. En effet, sur 81 élus, seuls huit élus ont répondu présent à la session ordinaire du Conseil de la ville. Ainsi, ils étaient plus de 73 élus à avoir boycotté l’assemblée locale. Pourtant, plus de 39 points étaient à l’ordre du jour. Pour Aaddi Bouaarfa, élu et représentant du groupe de l’USFP, le boycott des sessions est devenu une tradition, et ce, pour plusieurs en raison. Il est tout d’abord question d’un processus d’effritement que connaît depuis quelque temps la majorité et qui déteint sur les travaux du Conseil.

«Cette majorité n’est pas hégémonique, elle est plutôt circonstancielle. Autrement, comment expliquer le fait que le parti de l’Istiqlal soit l’allié du PJD au sein de la commune et l’un de ses fervents opposants au sein du parlement ? C’est tout à fait contradictoire», confie Aaddi Bouaarfa.

Le deuxième facteur pouvant expliquer la crise au sein de ce Conseil communal serait lié au déficit budgétaire qui ne cesse de s’aggraver, pénalisant toute tentative de mise en route des projets importants. En ce sens, la ville de Rabat souffre depuis plusieurs années de dysfonctionnements liés à l’absence de fonds pour financer les projets structurants de la ville. Seule l’initiative royale est venue changer ce décor figé qui meuble la ville depuis plusieurs années. Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait en effet lancé, il y a deux mois, un programme intégré de mise à niveau urbaine de la ville. S’étalant sur une période de 4 ans, ce projet grandiose auquel a été allouée une importante enveloppe budgétaire ambitionne de renforcer et de moderniser les équipements du transport routier et ferroviaire, de dynamiser les secteurs économique et commercial, de développer les secteurs productifs et de renforcer les infrastructures et le réseau routier. Pour le conseiller Aadi Bouaarfa, cette initiative royale représente un signal fort qui devrait inciter les conseillers à surmonter leurs différences et s’unifier afin de pouvoir concrétiser la volonté royale.

«Il devient nécessaire également de revoir la Charte communale de sorte à permettre l’évincement des conseillers responsables au sein du conseil, notamment le maire et les vice-présidents. Cette action pourra contribuer à cultiver le sentiment de responsabilité chez les membres du Conseil et les inciterait à œuvrer davantage pour atteindre les objectifs escomptés. Actuellement, aucune clause au niveau de la Charte communale ne permet la révocation directe de l’un des vice-présidents. Les élus doivent passer par plusieurs procédures afin d’arriver à cette fin», souligne-t-il. Ainsi, et en attendant une solution miracle, le feuilleton de discordes se poursuit au sein du conseil de la ville, prenant en otage les projets structurants et vitaux pour la capitale du Royaume.

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