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Vives tensions politiques au Burundi

Le gouvernement du Burundi a sommé l'ONU d'«apporter des preuves» sur des allégations de distribution d'armes aux jeunes militants du parti au pouvoir, ou de «se rétracter». Au Burundi, c’est l’impasse totale dans la crise qui paralyse les universités publiques. Face à la grève des étudiants, le gouvernement a voulu frapper fort en chassant les élèves des résidences universitaires. Les étudiants dénoncent les nouvelles conditions d’octroi des bourses qui devraient en priver la grande majorité d’entre eux.

Vives tensions politiques au Burundi
L'ONU accuse le gouvernement du Burundi de vouloir armer les Imbonerakure (photo), l'aile jeunesse du parti du Président. Ph. AFP

Les médias locaux avaient fait état vendredi d'une note interne des Nations unies selon laquelle le gouvernement serait en train d'armer et de former au maniement des armes les membres de l'Imbonerakure, l'aile Jeunesse du parti du Président. Le premier vice-président du Burundi, Prosper Bazombanza, a dénoncé une «rumeur de mauvais goût», lors d'une rencontre avec le corps diplomatique à Bujumbura, selon la radio officielle. «Le gouvernement du Burundi lui demande (au Bureau des Nations unies au Burundi) de donner des éléments de preuve» ou de «se rétracter officiellement», a déclaré M. Bazombanza. «Aucune action tendant à ramener la guerre en général, et à perpétrer un génocide en particulier, ne peut être tolérée», a-t-il insisté. La tension monte au Burundi alors que le pays se prépare pour les élections présidentielles de 2015 où la candidature du Président Nkurunziza pour un troisième mandat est attendue, malgré la limite à deux mandats imposée par la Constitution. L'ONU a adressé, la semaine dernière, une sévère mise en garde au gouvernement burundais, lui demandant de prendre d'urgence des mesures pour apaiser la violence politique, imputée essentiellement aux Imbonerakure, et de respecter les droits de l'Homme. Le Burundi a rejeté la proposition de l'ONU d'une commission d'enquête internationale et neutre sur ces allégations de distribution d'armes. «Il y a des tensions entre groupes de jeunes (affiliés aux partis), des affrontements qui ont fait des blessés, et l'on compte quand même deux morts depuis le début de l'année», a noté l'ambassadeur de France au Burundi, Gerrit Van Rossum. «Tout ce que le gouvernement fera pour mettre un terme à l'intolérance politique, à l'intimidation, à l'affrontement physique (...), est quelque chose qui encouragera la communauté internationale à continuer à travailler main dans la main avec le gouvernement du Burundi pour arriver à des élections libres», a-t-il estimé.

Impasse totale

En plus de cette tension politique au Burundi, c’est l’impasse totale dans la crise qui paralyse les universités publiques. Face à la grève des étudiants, le gouvernement a voulu frapper fort en en chassant les élèves des résidences universitaires et en leur accordant un délai pour qu’ils se fassent réinscrire, à en croire «Radio France International». Devant le peu de mobilisation, ce délai a une nouvelle fois été prolongé jusqu’au 25 avril. Les autorités burundaises sont aujourd’hui en plein désarroi, face à la détermination des étudiants des universités publiques de ce pays, chassés des campus universitaires, il y a plus d’un mois. Selon la même source, lundi encore, leurs leaders ont réaffirmé haut et fort que les étudiants burundais ne reprendront pas les cours tant que le décret présidentiel et l’ordonnance ministérielle qui instituent les nouvelles conditions d’octroi des bourses ne sont pas purement et simplement abrogés. «Nous ne pourrions pas regagner les auditoires sans que ces mesures injustes et discriminatoires soient abrogées», explique l’un d’eux à RFI.

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