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Le Maroc bascule-t-il dans la déflation ?

Après un taux de 1,9% sur l'ensemble de l'année 2013, l'inflation semble se calmer en ce premier trimestre 2014, atteignant 0,4%. Est-ce pourtant bon signe pour l'économie ?

Le Maroc bascule-t-il dans la déflation ?
L'indice des prix des légumes a baissé de 2,5% entre février et mars 2014.

L'accalmie sur les prix à la consommation se confirme. L'inflation ressort à 0,4% au terme du 1er trimestre 2014 après un taux de 1,9% sur l'ensemble de l'année 2013. Est-ce pour autant une bonne nouvelle ? Pour Mohamed Chiguer, économiste et professeur universitaire, le niveau bas de l’inflation est liée à la faiblesse de la consommation des ménages dont le pouvoir d'achat ne s'améliore pas.

«Il faut savoir que la demande effective est aujourd’hui très limitée par rapport à la demande potentielle. Le pouvoir d’achat des ménages ne s’améliore pas. Leurs dépenses sont de plus en plus destinées à des produits de première nécessité avec moins de volume», estime Chiguer. Le Maroc serait-il dans une phase de déflation ? Le professeur se demande en tout cas si l'économie marocaine n'est pas en train de basculer vers ce phénomène, avec ses conséquences sur l’investissement et donc la croissance économique.

Les derniers chiffres du Haut Commissariat au plan relatifs à l’indice des prix à la consommation (IPC) montrent que cette accalmie est le résultat notamment d’une baisse de l'IPC de 0,3% en mars 2014, par rapport au mois précédent. Au premier trimestre de l'année, la hausse des prix comparée à la même période de 2013 résulte exclusivement d'un renchérissement de 1,3% des prix des produits non alimentaires. Ceux de l'alimentaire ayant reculé de 0,7% sur un an. Les variations enregistrées au niveau des produits non alimentaires vont d’une baisse de 9% pour les «communications» à une hausse de 3,4% pour les «restaurants et hôtels». À noter aussi une augmentation des prix du transport de 2,1%. Par ville, Al Hoceïma enregistre une baisse de 0,3% à fin mars tandis que Fès affiche la plus importante hausse, soit 1,4%. Néanmoins, c’est Casablanca qui reste la ville la plus chère avec un indice trimestriel de 114,9 (114,4 pour le seul mois de mars), suivie de Meknès avec 114,5 (114 en mars). Par ailleurs, la baisse de 0,3% entre février et mars est le résultat du recul de 0,7% de l’indice des produits alimentaires et de la stagnation de l’indice des produits non alimentaires, même si l’indice du prix du transport a augmenté de 0,1% et celui des «restaurants et hôtels» de 0,3%. Pour les analystes du HCP, les baisses observées au niveau des produits alimentaires traduisent principalement une diminution des prix de légumes de 2,5%, des «poissons et fruits de mer» de 2,3%, du «café, thé et cacao» de 1,8%, «lait, fromage et œufs» de 0,7%, des huiles et graisses de 0,6% et des viandes de 0,5%. Les baisses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Casablanca avec 0,7%, suivie de Settat, Oujda, Fès et Dakhla (0,6%), talonnées par Laâyoune, Beni Mellal et Al Hoceïma (0,4% chacune). En revanche, des hausses ont été enregistrées à Safi (0,4%), Tanger et Guelmim (0,2%). «Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de mars 2014 une baisse de 0,1% par rapport au mois de février 2014 et une hausse de 0,8% par rapport au mois de mars 2013», résument les services d'Ahmed Lahlimi Alami.

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