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Avec la venue de la saison des grandes chaleurs, la vigilance est de mise contre les feux de forêt qui ont ravagé, ces 50 dernières années plus de 150.000 hectares, soit une moyenne de 2.986, sur un total de 5.814.000 hectares. Cette situation fait dire au Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLD) que «Le nombre d’incendies et les superficies
incendiées en forêts marocaines sont jugés relativement élevés, eu égard au taux de boisement très faible du pays, à l’aridité du climat et aux contraintes rendant extrêmement difficile la reconstitution des espaces boisés (reboisement, régénération. Le taux moyen de boisement du pays est de l’ordre de 8%, ce qui est en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l’équilibre écologique et environnemental)». Une attention particulière est portée aux forêts du Haut Atlas même si, selon HCEFLD, les départs de feu de forêt en 2013 ont été marqués par une diminution. En 2013, dix incendies de forêt ont été déclarés au niveau de la région de Marrakech-Tensift-El Haouz touchant une superficie de 18,34 hectares, essentiellement des formations herbacées, surtout au niveau de la province d’Essaouira, soit une moyenne de 2,47 ha par incendie, poursuit le HCEFLD.
Les moyens de lutte
Principal massif montagneux du Maroc et du Maghreb, le Haut Atlas s'étire sur plus de 700 kilomètres, où plusieurs sommets dépassent 4.000 mètres d’altitude (point culminant : djebel Toubkal, 4.165 m). Les forêts se concentrent essentiellement sur le versant nord qui est relativement humide et largement couvert de forêts de chênes verts. Afin de préserver ce patrimoine forestier, la délégation régionale du Haut Atlas relevant du HCEFLD a programmé l’ouverture de 23 km et l'entretien de 71 km de pistes forestières et de 31,6 km de tranchées pare-feu. Le but des pare-feu est de créer une discontinuité dans le peuplement forestier afin de réduire l'intensité du feu et de le combattre efficacement. La prévention des incendies de forêt passe aussi par l’aménagement et l’entretien de quatre unités de points d'eau.
La délégation régionale du Haut Atlas prévoit également la réalisation de travaux de sylviculture sur une superficie de 2.658 hectares et l’entretien et le débroussaillement des accotements des routes, des voies ferrées et des emprises de lignes de haute tension traversant les massifs forestiers et la mobilisation de 54 guetteurs d’incendies. Le HCEFLD rappelle que la quasi-totalité des déclenchements des feux de forêt est due à l’homme et à ses activités : citoyens fréquentant la forêt, conducteurs de véhicules, apiculteurs, agriculteurs et exploitants forestiers.
Au niveau national, le bilan 2013 fait état d’une limitation du nombre d’incendies et des superficies touchées (2.207 hectares pour 411 incendies déclenchés), soit une moyenne de 5,35 hectares par incendie. Seuls trois incendies (1% du nombre total) ont parcouru une superficie de plus de 50 hectares. À titre de comparaison, la superficie moyenne brûlée par incendie était de 14 hectares durant la période 1960-1995 et de 8 hectares durant la période 1996-2012.
