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Quarante-trois soldats israéliens refusent de participer à de nouveaux «abus»

Une quarantaine d'officiers et soldats de réserve de la plus prestigieuse unité du renseignement militaire israélien ont décidé de ne plus servir, refusant de participer aux «abus» commis, selon eux, contre les Palestiniens, dans une lettre publiée hier vendredi dans la presse de leur pays. Cette défection intervient alors qu'un rapport HRW accuse cette même armée d'avoir bombardé «des écoles clairement identifiables» entrainant le mort de plusieurs enfants.

Quarante-trois soldats israéliens refusent  de participer à de nouveaux «abus»
C'est la plus importante défection dans les rangs de l'armée israélienne. Les objecteurs de conscience sont punis de prison. Ph. AFP

La lettre, dont les extraits sont parus dans le quotidien à grand tirage «Yediot Aharonot», est l'une des plus importantes expressions d'objection de conscience depuis longtemps en Israël. Selon l’AFP, les quarante-trois signataires, hommes et femmes, ont servi dans l'Unité 8200, le service de renseignement militaire le plus honoré, explique le journal. Spécialisée dans la cyberdéfense, l'Unité 8200 est souvent comparée à la NSA américaine (National Security Agency) Réservistes, les quarante-trois soldats peuvent y être rappelés à tout moment. Mais ces soldats, dont le nom n'est pas divulgué par le journal, ne veulent plus «continuer à servir ce système qui porte atteinte aux droits de millions de personnes», dit leur lettre envoyée au Premier ministre et au chef d'État-major.

Dans leur lettre, les quarante-trois soldats évoquent leur rôle capital dans les opérations d'éliminations ciblées pratiquées par l'armée. Une femme parle de l'erreur d'identification qu'elle a commise et qui a conduit, selon elle, à la mort d'un enfant. D'autres s'émeuvent d'avoir à écouter les conversations les plus intimes de Palestiniens. «Nous appelons tous les soldats qui servent actuellement dans cette unité ou qui vont y servir, tous les citoyens d'Israël à faire entendre leurs voix contre ces abus et agir pour y mettre un terme», dit leur lettre. Les quarante-trois objecteurs de conscience encourent des peines de prison.

Écoles bombardées à Gaza, aucune explication n'est possible

Israël a potentiellement commis des crimes de guerre lors du dernier conflit à Gaza, a estimé jeudi dernier Human Rights Watch (HRW), au lendemain de l'annonce par l'armée israélienne de l'ouverture d'enquêtes criminelles internes sur de possibles bavures commises durant cette guerre, que l’ONG juge peu crédibles. HRW a enquêté sur trois incidents lors desquels Israël a causé «la mort de nombreux civils en violation du droit de la guerre», a annoncé un communiqué de l'organisation de défense des droits de l'Homme. «L’armée israélienne a mené des attaques contre trois écoles clairement identifiables, ou à proximité de celles-ci, tout en sachant que des centaines de personnes y avaient cherché refuge, tuant ou blessant de nombreux civils», a observé Fred Abrahams, conseiller spécial auprès de Human Rights Watch. «Israël n'a fourni aucune explication convaincante pour ces attaques menées contre des écoles où des gens cherchaient à se protéger, ni pour le carnage provoqué.» Le rapport de cette ONG, disponible sur son site, évoque également la présentation aux médias par l'armée israélienne qui a exhibé des photographies de roquettes qui, selon l’armée, avaient été tirées à partir d’écoles où elles avaient été secrètement stockées. «Toutefois, aucune photo ne concernait les trois écoles gérées par les Nations unies sur lesquelles Human Rights Watch a enquêté, et où de nombreux civils ont été tués», précise HRW. Sur les 2.131 Palestiniens tués lors des récents affrontements dans la Bande de Gaza, 501 étaient des enfants, selon un rapport de l’ONU. Près de 70% des enfants tués avaient moins de 12 ans, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). 

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