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Le road show de présentation du projet Nador West Med aux concessionnaires potentiels devrait être organisé par le ministère de l’Équipement, le transport et la logistique avant la fin de cette année. Et l’adjudication des travaux de construction du futur port devrait être réalisée une fois les études technique, socioéconomique et financière achevées. En mars dernier, le département de l’Équipement avait lancé l’étude du marché de stockage et d’éclatement des produits hydrocarbures dans la région de la Méditerranée, dont fera partie la future plateforme portuaire. L'appel d’offres avait pour objet d’assister la société Nador West Med dans la compréhension de l’industrie du raffinage, du stockage et de l'éclatement des produits hydrocarbures et produits similaires (dissolvants, mélanges, etc.), de sa dynamique et ses acteurs, notamment dans la région de la Méditerranée. Il s’agit aussi de fournir à la société chargée du développement du complexe portuaire une prévision des volumes de raffinage, de stockage et d’éclatement des produits hydrocarbures au niveau mondial et dans la Méditerranée.
L’étude devrait également déterminer les trafics susceptibles de transiter par le futur complexe portuaire. En fait, les prestations de l’appel d’offres devraient être réalisées à travers deux missions. La première consiste en une analyse du marché de raffinage, de stockage et d’éclatement des produits hydrocarbures dans la Méditerranée. Elle porte essentiellement sur l’analyse du système international de raffinage et de stockage et l’identification des acteurs du marché. La seconde mission, quant à elle, devrait évaluer le potentiel du projet Nador West Med pour attirer les activités de raffinage, de stockage et d’éclatement des produits pétroliers. L’objectif est d’identifier et analyser les exigences de la demande future et les niveaux des offres des ports concurrents. Elle décrira, par la suite, d’une manière sommaire, les conditions principales pour l’installation de l’industrie de raffinage et de stockage des hydrocarbures à Nador West Med (site, sécurité, environnement, etc.) et proposera un positionnement stratégique et une feuille de route pour le port en projet sur les plans du raffinage, du stockage et de l'éclatement des hydrocarbures. L’étude socioéconomique, elle, en cours de réalisation, a pour objectif d'apprécier l'intérêt de ce futur port pour la collectivité et sa rentabilité. Elle devrait décrire la situation actuelle de la zone d’influence du projet Nador West Med, étudier sa faisabilité économique et financière, identifier, évaluer et mesurer ses effets directs et indirects à court, moyen et long termes. Il s’agit des impacts économiques et sociaux du projet dans sa globalité, mais aussi de ses différentes composantes. Les effets à étudier concernent ainsi l’équité territoriale, les conséquences sur l’aménagement du territoire et le développement économique local et la contribution du projet à un meilleur équilibrage du développement spatial du pays et du développement social.
L’étude devra produire des indicateurs clairs de réalisation et des retombées, à la fois qualitatifs, tels que l’amélioration de l’accessibilité, et quantitatifs, comme les créations d’emploi ou l’investissement généré. Notons que la construction de Nador West Med s’inscrit dans la même logique que Tanger Med. Le port devrait permettre au Maroc de renforcer sa position portuaire dans la Méditerranée occidentale et de tirer profit de sa situation stratégique. Le complexe en projet sera axé autour d’un grand port en eau profonde et d’une plateforme industrielle. Le port sera doté de capacités importantes pour le transbordement des conteneurs, le développement d’un pôle énergétique (traitement, conditionnement, stockage) et le traitement des produits en vrac, notamment le charbon. S’agissant de la plateforme industrielle, elle sera intégrée et ouverte aux investisseurs. Elle devrait être réalisée en partie sur une zone franche de 1.500 ha et en partie sur une zone de développement adjacente de près de 2.500 ha. Cette plateforme industrielle est destinée notamment à abriter les métiers mondiaux du Maroc. Pour rappel, le futur complexe portuaire sera réalisé par phases, dont la première devrait être mise en service en 2019.
Selon les services de Aziz Rabbah, cette première phase comprend notamment 3 postes pétroliers disposant d’une capacité de 25 millions de tonnes d’hydrocarbures (avec possibilité d’ajouter un quatrième poste), un terminal à conteneurs de 1.500 ml pour une capacité de 3 millions d’EVP (équivalent vingt pieds) et un poste charbonnier de 320 m pouvant traiter jusqu’à 7 millions de tonnes de charbon.
