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Positionner l’Afrique en tant qu’économie novatrice, compétitive et durable. C’est l’objectif de la deuxième édition du Forum ministériel sur la science, la technologie et l’innovation (STI) en Afrique prévue du 14 au 17 octobre 2014 à Rabat, au sein de l’Académie Hassan II des sciences et techniques.
Cet événement de «haut niveau» est organisé par la Banque africaine de développement (BAD), le gouvernement marocain et d’autres partenaires, entre autres la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA) et le gouvernement finlandais. Il sera composé d’un pré-forum le 14 octobre afin d’offrir une exposition sur l’innovation, organisée conjointement avec le Centre marocain de l’innovation, une occasion pour les innovateurs africains de présenter leur travail. Ce pré-forum sera suivi de deux journées techniques les 15-16 octobre et d’un forum ministériel le 17 octobre. «Le forum vise à ce que les ministres africains chargés de l’enseignement supérieur, des sciences et des technologies ainsi que de l’industrie, engagent un dialogue avec le secteur privé, le monde universitaire, la diaspora, la société civile et les communautés scientifiques à l’échelle mondiale, sur les moyens de promouvoir la croissance inclusive et verte grâce à l’innovation scientifique et technologique en Afrique», soulignent les responsables de la BAD dans un communiqué.
Ce forum fait suite à la première Conférence ministérielle sur la science, la technologie et l’innovation qui a réuni plus de 40 ministres au Kenya en 2012 pour inscrire les STI au cœur du dialogue politique en Afrique. D’après un rapport de l’UNESCO sur la science 2010, recherche et développement (R&D) attirent peu d’investissements publics en Afrique. La part du PIB consacrée à la R&D avoisine 0,3% en moyenne sur le continent (environ 0,7% au Maroc), soit sept fois moins que le niveau enregistré dans les pays industrialisés. De plus, la fuite des cerveaux touche de plein fouet le continent : en 2009, le Réseau des académies scientifiques africaines estimait qu’au moins un tiers des scientifiques africains ou diplômés dans le domaine des technologies vivait et travaillait dans les pays développés.
Cette 2e édition sera ainsi une occasion pour évaluer l’état actuel des STI en Afrique, les compétences humaines entre autres. Elle vise également à présenter les meilleures pratiques et innovations mondiales (essentiellement dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des ressources naturelles, de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et du changement climatique) pour trouver des solutions pratiques aux problématiques majeures, qui puissent être financées par la BAD et d’autres partenaires du développement.
À cet effet, la BAD affirme être associée au World Summit Award (WSA), afin de créer le Prix spécial du contenu africain en technologie mobile, dans 35 pays africains. WSA est une initiative lancée dans le cadre du Sommet mondial des Nations unies sur la société de l’information, qui sélectionne les meilleures pratiques en matière de contenu interactif dans les États membres des Nations unies. «Grande première, WSA organisera cette fois un concours spécial en Afrique, afin d’identifier les applications innovantes et créatives qui ont vu le jour en Afrique et qui promeuvent une société du savoir inclusive. Les lauréats africains se verront décerner leur prix durant le Forum à Rabat, où ils présenteront leurs innovations au public», indiquent les organisateurs du forum.
Le Forum vise en outre à nouer des partenariats stratégiques Nord-Sud et Sud-Sud dans le domaine de la STI ainsi que de renforcer le partenariat entre le secteur privé (les entreprises industrielles et technologiques...), le secteur public et les universités en Afrique et à l’international.
Par ailleurs, en partenariat avec l’Université internationale de Rabat, seront organisées des visites aux parcs technologiques développés au Maroc et aux organismes d’enseignement supérieur et de recherche.
Il est à noter qu’après la tenue du premier forum, plusieurs ministres ont demandé qu’une plateforme virtuelle soit mise en place, afin de connecter à l’échelle mondiale les réseaux de scientifiques, d’innovateurs, d’entrepreneurs et d’éducateurs. À cet effet, la BAD et ses partenaires ont lancé le www.africastihub.org, «plateforme virtuelle sur laquelle ceux-ci pourront amorcer le débat avant même que ne s’ouvre à Rabat le deuxième forum ministériel».
