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Les traditionnels bateaux-taxi au secours des victimes

Les inondations qui ont touché ces derniers jours le nord de l'Inde et le Pakistan ont fait au moins 480 morts, selon les derniers bilans. Plus de 200.000 personnes étaient toujours bloquées par les eaux dans le Cachemire indien samedi 13 septembre. Alors, les conducteurs des Shikara, bateaux colorés pour les touristes, se sont transformés en secouristes.

Les traditionnels bateaux-taxi au secours des victimes

Sur les rives du lac Dal, surnommé le «joyau de la couronne» du Cachemire, les habitants de Srinagar louent les propriétaires de shikara pour leurs efforts, car, selon eux, les secours officiels ont tardé à venir.
Les Shirara sont les bateaux colorés, hérités de l'ère coloniale britannique très prisés par les touristes nationaux et internationaux. Avec la diminution du nombre de touristes étrangers en raison des troubles politiques, les bateaux shikara coulant sur le lac Dal sont principalement occupés par la population locale dont beaucoup se sont retrouvés piégés par les inondations. «Nous n'avons reçu aucune aide ici. Personne ne parvenait jusqu'ici», explique à l’AFP Nasir Ali Khan, en colère, ajoutant qu'il a vu cinq house-boats se briser et couler dans les eaux en furie. Alors, les bateliers se sont convertis en secouristes. À l’image de Tanvir Ahmed Sheikh qui s'affale dans son shikara, épuisé par les flots meurtriers qui ont dévasté ce havre de paix touristique. Sheikh, 19 ans, et un petit groupe d'autres propriétaires de shikaras, habitués à transporter paisiblement les touri&stes en poussant sur une perche en bois, viennent de passer cinq éprouvantes journées à récupérer les victimes des inondations meurtrières. «Les femmes étaient particulièrement effrayées et les premières heures ont été réellement dangereuses», explique Sheikh à l'AFP en reprenant son souffle dans son bateau chahuté par les flots. «Ce n'est pas humainement possible d'évacuer tout le monde», ajoute-t-il, expliquant qu'il essaie de grappiller quelques heures de sommeil dans une mosquée quand il peut.

Les pires crues jamais connues

Les inondations, déclenchées par des pluies torrentielles de mousson, ont tué plusieurs centaines de personnes dans le Cachemire, région que se disputent Inde et Pakistan, et le Pendjab pakistanais.
Des villages entiers ont été submergés ainsi que de nombreux quartiers de Srinagar, principale ville du Cachemire indien.
Des milliers de soldats et sauveteurs, épaulés par des bateaux et des hélicoptères, mènent une course contre la montre pour sauver les personnes isolées et fournir eau, couverture et nourriture. Une balade en shikara, une barque comparable aux gondoles vénitiennes, est habituellement une expérience magique. Mais lors d'un tour du lac, un journaliste de l'AFP a vu plusieurs embarcations immergées et des dizaines de boutiques pour touristes inondées avec leurs marchandises endommagées.
Ghulam Hassan, qui vit sur les bords du lac depuis 79 ans, dit avoir assisté «aux pires crues jamais connues». «Je crains vraiment un grand nombre de noyés». D'autres, qui avaient trouvé refuge plus en hauteur, sont revenues dans l'espoir d'avoir des nouvelles de proches et pour découvrir l'état de leur logement. Mustaq Ahmad raconte qu'il a déplacé sa femme, ses trois enfants et un couple en vacances sur son shikara dès qu'il a vu l'eau monter. n
Avec agences

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