Plusieurs questions surgissent dans ce contexte afin d’essayer de cerner ces affinités et divergences pour trouver les modèles et types de relations Orient/Occident.
«Ce colloque est une opportunité pour échanger les résultats de nos recherches et investigations entre intervenants appartenant à divers horizons, afin d’aller au-delà de cette dichotomie Orient/Occident. C’est un sujet d’actualité, parce qu’on est dans un tournant en ce qui concerne les études orientalistes. Entre l’ouvrage de Said Edward, en passant par la période post-coloniale, beaucoup de chemin a été parcouru dans la réflexion orientaliste. C’est pour cela qu’on préconise maintenant de parler de la pluralité. Car il y a plusieurs orientalismes et pas seulement un. Il y a même un orientalisme oriental qui est en train de se développer, celui latino-américain, entre autres. Déconstruire les concepts et proposer une nouvelle approche dans ce sens est le but de ce colloque», souligne Fatiha Benlabbah, directrice de l’IEHL.
De son côté, le Dr Axel Gasquet (Université Blaise Pascal) a salué le travail de l’Institut avec lequel il y a eu déjà une série de collaborations pour l’élaboration du projet «Les Orients désorientés». «Ce colloque constitue une deuxième étape importante et riche qui compte sur la participation de l’IEHL pour le succès et la pérennité de ce processus.
L’objet de mon exposé est d’examiner les fondements d’un orientalisme périphérique et oblique qui est apparu en Amérique à l’époque coloniale et s’est développé depuis le début du XIXe siècle jusqu’à nos jours.
Cet orientalisme hispano-américain n’a guère retenu l’attention des chercheurs, qui privilégient les relations entre l’Europe et l’Amérique». Afin d’étaler l’axe qu’il a choisi sur «L’orientalisme diagonal ou l’Orient désaxé depuis l’Amérique hispanique : plaidoyer pour une nouvelle perception d’un vieux problème», Axel Gasquet a été contraint de donner un panorama historique pour souligner l’importance du sujet, avant de communiquer un état des lieux des recherches menées dans ce sens. Le Dr Jean-Pierre Dubost de l’Université Blaise Pascal a, pour sa part, estimé qu’après «Orientalism», il y a un besoin pressant d’outils conceptuels et d’instruments actuels pour la déconstruction des concepts et de la dichotomie ancienne.