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Le Maroc épinglé par l'Unicef

À l’instar de tous les pays du monde, le Maroc a célébré, jeudi dernier, la Journée internationale des droits de l’enfant, l’occasion de dresser un état des lieux, où le Royaume ne fait pas bonne figure.

Le Maroc épinglé par l'Unicef
Trop d'enfants au Maroc vivent encore dans la violence et la souffrance.

La Journée internationale des droits de l’enfant, célébrée le 20 novembre de chaque année, est une occasion privilégiée d'évaluer la situation des enfants dans le monde et traiter des nombreuses injustices perpétrées contre eux. Selon le rapport 2014 du Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef), 6,6 millions d'enfants de moins de cinq ans sont morts en 2012, la plupart de causes évitables, 15% des enfants dans le monde travaillent, 11% des filles sont mariées avant l'âge de 15 ans, alors que des millions sont soumis chaque jour à la violence à la maison ou à l'école. Le rapport de l'Unicef fait état également de carences et d'inégalités, illustrant une répartition inégale des avantages acquis et des privations selon le milieu socioéconomique de l'enfant.

Au Maroc, malgré les efforts remarquables et les nombreuses actions qui ont été menées par divers acteurs des secteurs public, associatif et privé, pour protéger les enfants et garantir leurs droits comme la généralisation de l’inscription des enfants à l’état civil, l’amélioration de la santé mère-enfant, la lutte contre l’abandon scolaire et le travail des enfants…, il reste malheureusement beaucoup à faire pour soustraire à la précarité des milliers d'enfants défavorisés. En effet, plusieurs formes de violences à l’égard des enfants persistent dans notre pays. Suite l’évaluation à mi-parcours du PANE (Plan d’action national de l’enfance), on peut constater des acquis notables, mais l’objectif relatif à la protection est loin d’être atteint. L’ampleur des phénomènes de violence à l’égard des enfants n’est pas dûment quantifiée, mais tous les acteurs intervenant auprès des enfants soulignent l’évolution croissante des phénomènes d’abus et de violence physique, psychologique et/ou sexuelle au sein des familles, des écoles, des institutions, dans la rue…

D’après les dernières statistiques du HCP, quelque 30.000 enfants vivraient dans la rue et 92.000 enfants âgés de 7 à 15 ans sont obligés de travailler, tout en sachant que le travail dans le secteur informel et le travail domestique des petites filles est difficile à quantifier. Par ailleurs, le mariage des mineurs a connu une hausse significative. Il est passé de 18.341 cas en 2004 à 35.152 en 2013, sans parler des jugements prononcés à l’encontre des violeurs d’enfants et des pédophiles qui sont toujours trop cléments, comme le cas récent d'un enseignant de Taroudant qui a abusé de 7 fillettes et qui n’a été condamné qu’à 1 an de prison. Face à cette situation alarmante, l’Unicef vient de lancer, jeudi dernier à Rabat, une campagne nationale intitulée «End Violence» pour mettre fin à la violence contre les enfants avec comme objectif une sensibilisation et une mobilisation globale pour la protection des enfants contre ce phénomène.

Cette campagne vise à sensibiliser aux différentes formes de violence contre les enfants, faire prendre conscience aux parents et familles de la gravité de ce phénomène et à inviter tous les acteurs concernés à redoubler d'efforts afin d'éliminer ce fléau. «La protection des droits des enfants contre toutes formes de violences est l'un des principaux chantiers de promotion des droits de l'Homme au Maroc, et l'une des priorités du gouvernement qui s'attelle à l'élaboration d'un projet de politique publique intégrée de protection de l'enfance contre la violence, l'exploitation et la marginalisation. Cette campagne nationale vient s'ajouter aux efforts du Royaume en matière de conscientisation et promotion des droits de l'enfant, et qui seront renforcés par d'autres initiatives selon un plan d'action précis pour la mise en œuvre d'une politique publique intégrée, notamment en ce qui concerne son quatrième objectif stratégique portant sur la promotion des critères sociaux de protection», souligne Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, lors du coup d’envoi de la campagne. Pour sa part, la représentante du bureau de l'Unicef à Rabat, Regina De Dominicis, a fortement salué la décision du Maroc de rejoindre cette campagne et de l'adapter aux spécificités de la société marocaine, faisant remarquer que la campagne «End Violence» s'étalera sur six mois et débattra mensuellement d'une thématique, telle que de la violence au sein de la famille, à l'école, dans la rue, dans les institutions d'accueil des enfants, sur Internet, en plus du travail des enfants. 

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