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Même s’il n’y a pas de statistiques exactes, on estime que le nombre de personnes atteintes d’Alzheimer au Maroc dépasse les 100.000 personnes. Cette maladie neurodégénérative qui affecte les facultés mentales notamment la mémoire, commence à poser un véritable problème de santé publique en raison de sa prévalence dans le monde entier.
À l’occasion de la 21e édition de la Journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer qui a été célébrée dimanche dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé que cette maladie chronique est la forme la plus courante de démence au niveau mondial, et que le nombre de personnes qui en sont atteintes dans le monde, qui est estimé actuellement à 35,6 millions, devrait doubler d'ici à 2030.
«Il n’y a malheureusement pas de statistiques fiables. Dans la région de Marrakech, où nous sommes installés, nous avons 372 cas déclarés pour l’association, mais ce chiffre ne reflète pas la réalité. Il faut signaler que cette maladie se propage d’une façon insidieuse dans la société marocaine, souvent les proches et l’entourage familial cachent le malade et ont du mal à révéler son état au grand jour. La situation des malades est donc très difficile dans la mesure où la plupart d’entre eux sont livrés à eux-mêmes. Avec Alzheimer, la principale victime est la famille. La prise en charge doit être multidisciplinaire pour alléger la souffrance des proches du patient», indique Ahmed Naïm, président de l’association «Espoir Maroc Alzheimer».
Souvent, les malades et leurs proches sont dans le déni et ne savent pas comment chercher de l’aide ni où s’adresser. Dans la majorité des cas des patients marocains, un retard de plusieurs années est constaté entre les premiers symptômes et le diagnostic clinique.
Une situation qui engendre une dégradation rapide de l’état du patient, mais aussi l’épuisement des aidants tant sur les plans physique que psychologique. De plus, le coût des médicaments prescrits pour les personnes atteintes d’Alzheimer (environ 1.200 dirhams chaque mois) demeure inabordable pour la majorité des familles. «Une bonne protection passe avant tout par une connaissance de cette maladie par le plus grand nombre. La sensibilisation, notamment dans le milieu rural, est l’une des principales solutions pour permettre de mesurer l’ampleur de la maladie et réfléchir aux solutions pour la contrecarrer. Il faut également œuvrer pour le développement de savoir-faire et d'expertises dans ce domaine pour arriver à une prise en charge du malade qui soit multidisciplinaire avec la formation des professionnels, comme les orthophonistes, les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes, les psychiatres et les neurologues», affirme Ahmed Naïm. Et de poursuivre : «Pour cerner ce fléau qui devient de plus en plus fréquent, il faut, former les aides-soignants, communiquer avec les associations internationales pour échanger les idées et impliquer le ministère de la Santé publique et l'État à tous les niveaux pour résoudre ce problème. Il est également impératif de construire des centres d'accueil pour les malades. Notre association va œuvrer dans ce sens pour aider les familles et les malades. En effet, notre objectif en tant qu'association est de réaliser ce rêve d'un centre d'accueil de jour pour les malades d'Alzheimer et leurs familles.
Ce centre permettra d'accompagner les familles et d'alléger leurs souffrances». En célébration de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, l’association «Espoir Maroc Alzheimer» a programmé une série d’activités comprenant un colloque qui a eu lieu les 22 et 23 septembre dernier et des journées portes ouvertes. «Ces manifestations rentrent dans le cadre de la sensibilisation à la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Elle consiste en une semaine de portes ouvertes avec trois conférences scientifique, sociale et juridique en la présence des membres de l'association, des professionnels de la santé sociale, des avocats…», conclut Naïm.
