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L’ambassade des États-Unis à Rabat a organisé, mardi dernier, en collaboration avec la wilaya du Gharb Chrarda Beni Hssen, une soirée musicale animée par le célèbre groupe de jazz new-yorkais Circular Time. Organisée au magnifique site de la Casbah de Mehdia, cette soirée a offert au public mélomane de la capitale du Gharb des moments inoubliables pour savourer les délices d’une musique américaine aux origines africaines.
Le choix de la Casbah de Mehdia pour l’organisation de cette soirée musicale envoutante a été unanimement salué par l’assistance. Ce site jouit, en effet, d’une situation panoramique idéale. Il offre une vue imprenable sur l’oued Sebou, son estuaire atlantique et la réserve naturelle de Sidi Boughaba.
Dans son discours de bienvenue, en ouverture de cette soirée jazzy, Zineb El Adaoui, wali du Gharb Chrarda Beni Hssen et gouverneur de la province de Kénitra a, de prime abord, exprimé ses remerciements à l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, Dwight L. Bush pour sa présence et sa contribution à la réussite de cet événement culturel et artistique. Une manifestation, a-t-elle indiqué, qui traduit la volonté de l’ambassade et de la wilaya de développer une coopération culturelle, artistique, économique et sociale conformément aux relations historiques qui lient la ville de Kénitra et les citoyens américains qui s’y étaient installés durant plusieurs décennies de la première moitié du siècle dernier. «Il s’agit d’une histoire qui a permis d’établir des liens d’amitié qu’il est temps de mettre en valeur dans le cadre institutionnel d’un “Cercle des amis de Kénitra aux États-Unis”. Un cadre qui permettra la consolidation des relations de coopération et de partenariat entre cette région du Royaume et ses amis en Amérique.»
Évoquant les relations affectives liant des citoyens américains à la capitale du Gharb, l’ambassadeur des États-Unis au Maroc a pour sa part souligné que Kénitra est connue dans son pays pour plusieurs raisons. C’est d’abord une ville qui a abrité une base américaine durant plusieurs années et qui a également reçu, durant les années 40, pour une longue période, un grand groupe américain de jazz qui avait contribué à l’ancrage de ce genre musical à Kénitra. Pour l’ambassadeur américain, la présence du groupe Circular Time en cette soirée est un choix approprié pour une ville dont la relation avec le jazz est singulière. «La musique est un langage universel que nous partageons», a-t-il conclu.
Un site mythique
L'origine de la Casbah de Mehdia reste encore méconnue. Certains historiens y ont vu l'emplacement de Thymiaterion, un comptoir carthaginois du Ve siècle avant notre ère. D'autres, comme l'historiographe Az-Zayani, pensent qu'elle fut fondée par les Bani Ifren et la situent à l'embouchure de l’oued Sebou. Le nom d'Al-Mamora n'apparaît que tardivement sous les Almohades au XIIe siècle. Abd Al-Moumen y installa un chantier naval pour la construction de 120 bateaux. Plusieurs monuments s'élèvent encore à l'intérieur de la citadelle témoignant de sa splendeur d'antan. Une enceinte, protégée par un fossé, suit le terrain et circonscrit l'ensemble. Seules deux portes, l'une, à l'Ouest, simple et modeste; l'autre, à l'Est, monumentale, permettent de s'y introduire. Cette dernière, construite en pierre taillée, évoque par ses traits simples et harmonieux certains aspects des portes de l'arsenal de Salé ou encore les grandes portes de Laâlou et de Bab Zaër de la ville de Rabat.
Il est à rappeler que l’Association des lauréats de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (ALINSAP) de Rabat avait mené, en 2010-2011, une action pionnière d’envergure en vue de restaurer un joyau du patrimoine architectural et archéologique, en l’occurrence le palais Dar Al-Makhzen faisant partie de la Casbah de Mehdia.
Cette restauration s’est concrétisée grâce au Fonds des ambassadeurs des États-Unis qui avaient octroyé, au titre de l’année 2011, des subventions pour la réalisation des meilleurs projets présentés par les ONG dans le domaine de la protection du patrimoine culturel. La proposition marocaine, bien étudiée et convaincante, avait été retenue et avait bénéficié d’un soutien financier de l’ordre de 100.000 dollars US. En signe d’encouragement à cette initiative, la Direction du patrimoine culturel relevant du ministère de la Culture a accordé un soutien financier supplémentaire audit projet de l’ordre de 400.000 DH.
