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Le ministère de l’Intérieur dresse la cartographie du tissu associatif

Pour la première fois, le département de l’Intérieur rend publique une étude qu’il a réalisée sur le tissu associatif marocain, estimé à plus de cent seize mille associations. Les détails.

C’est une première, le ministère de l’Intérieur rend publiques des données dont il dispose au sujet de la cartographie des associations au Maroc. En effet, ce département vient de publier un document, de cinq pages, intitulé «le tissu associatif au Maroc» qu’il présente comme une étude réalisée sur le sujet. Le document parle ainsi de l’évolution du tissu associatif marocain passé d’environ quatre mille associations au début des années 1990 à environ 116.836 aujourd’hui. L’étude du département de l’Intérieur met en avant une série d’indicateurs pour comprendre les caractéristiques du tissu associatif marocain.

Il s’agit, en premier lieu, de signaler que sur les 116.836 associations, 4% seulement des ONG ont une assise nationale et 2% ont une couverture à l’échelle provinciale ou préfectorale et 1% ont une couverture régionale. La quasi-totalité, soit 93%, est composée des «associations de proximité» avec un rayonnement local. «Elles s’activent auprès de populations locales situées dans les quartiers, les douars, les communes urbaines ou rurales», souligne l’étude de l’Intérieur.

En termes d’évolution du tissu associatif marocain, le document relève, en deuxième lieu, l’effet INDH qui a participé à l’émergence d’un grand nombre de nouvelles associations. En effet, il est souligné que le tissu associatif a connu une croissance rapide et une diversification de ses composantes depuis la fin des années 1990 et surtout à partir de l’année 2005, date du lancement de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Le nombre d’associations est passé d’environ 4.000 au début des années 1990 à 116.836 aujourd’hui.

Ainsi, la cadence de création des associations s’est intensifiée dès 1997 au niveau de toutes les régions du Royaume. Ce rythme s’est accéléré à partir de 2005 avec le lancement de l’INDH. L’analyse de la cadence de création de nouvelles associations et de renouvellement de leurs bureaux respectifs révèle que la fréquence de renouvellement est de 23 bureaux par jour (selon les données de l’année 2013). La moyenne de création est de 85 associations par jour (référence 2013), avec un pic de créations de 750 associations en une seule journée, enregistrée en 2013.

Utilité publique

En troisième lieu, le document du département de l’Intérieur met en avant le nombre réduit d’associations ayant le statut d’utilité publique. Il en ressort qu’un taux très faible d’ONG jouit de ce statut, à peine 0,15%, soit 202 associations sur les milliers d’entités composant le tissu associatif marocain. En quatrième lieu, le document fournit des détails significatifs sur les intérêts et les champs d’action des ONG marocaines. Il en ressort que le nombre des associations actives dans les domaines de «la politique», «la religion» et «les droits de l’Homme» varie entre moins de 1% et 3%. Ainsi, 24% des associations sont actives dans les domaines des «œuvres sociales», 21% dans «l’environnement et le développement durable» et 19% dans les «sports et loisirs», contre seulement 0,23% en relation avec la politique, 3,12% en matière de religion et de croyances et 0,95% concernant les droits de l’Homme et les intérêts catégoriels...

Par ailleurs, l’étude fournit également, en cinquième lieu, des données sur la présence de la gent féminine et des jeunes dans les instances décisionnelles des associations. L’on apprend ainsi que les directions des ONG sont peu féminisées avec un taux des femmes qui ne dépasse pas les 12% au sein des instances dirigeantes des associations. «Cela pourrait s’expliquer, d’abord, par l’histoire même de ce champ. La majorité des associations actuelles sont les réminiscences d’anciennes entités dont l’objet même fut réservé aux hommes (chasse, sport, etc.). Ensuite, par les poches de résistance au sein mêmes des associations.

Les femmes sont le plus souvent confrontées à des plafonds de verre, les excluant de facto des niveaux de direction ou de présidence», rapporte l’étude du ministère de l’Intérieur qui ajoute qu’«on retrouve le même constat au niveau du champ politique, où la présence des femmes au sein des instances dirigeantes des partis politiques avoisine les 16%». En revanche, le poids des jeunes dépasse les 27% en termes de présence dans les instances dirigeantes des associations. «Ce qui témoigne d’un certain engouement de cette frange pour le champ associatif, comme endroit idéal pour s’exprimer et s’imposer», commente l’étude de l’Intérieur.

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