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Bank Al-Maghrib abaisse son taux directeur à 2,75% pour stimuler la croissance et relancer l’investissement

Le conseil de la Banque centrale, réuni hier, a décidé pour la première fois depuis mars 2012 d’abaisser son taux directeur de 3 à 2,75%. Une décision censée faire repartir l'activité économique.

Bank Al-Maghrib abaisse son taux directeur à 2,75% pour stimuler la croissance et relancer l’investissement

Bonne nouvelle pour l'économie marocaine. Bank Al-Maghrib (BAM) a décidé d’abaisser son taux directeur de 3 à 2,75%. C’est la première fois depuis mars 2012. Le conseil de la Banque centrale, réuni hier, affirme avoir pris cette décision dans un contexte marqué par la poursuite d’un faible rythme de croissance des activités non agricoles, une amélioration des réserves internationales et une prévision centrale de l’inflation en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. «Si la Banque centrale a abaissé le taux directeur, c’est bien pour stimuler la croissance et relancer la machine économique actuellement engourdie. Je pense que c’est une bonne décision qui s’inscrit dans un contexte national caractérisé par une stagnation de l’investissement et la tendance du gouvernement à serrer de plus en plus ses dépenses d’investissement. Il ne faut pas oublier aussi qu’en Europe, et malgré la déflation, la Banque centrale européenne (BCE) vient d’abaisser son taux directeur pour relancer la croissance.

Toutefois, reste à savoir si les banques et les établissements de crédit marocains vont suivre en répercutant cette baisse sur leurs taux d’intérêt», réagit à chaud, pour «Le Matin», l’économiste Mohamed Chiguer. Pour lui, la décision de la Banque centrale est correcte surtout qu’il n’y a pas de risque d’inflation.
D'ailleurs, selon le conseil de BAM, l'inflation s’établirait à 0,7% cette année, à 1,6% en moyenne sur les six prochains trimestres et à 1,9% au terme de l’horizon de prévision, avec une balance de risques équilibrée. La réduction du taux directeur devrait en principe donner un coup de fouet au crédit. Selon BAM, les données du mois de juillet dernier font apparaitre un ralentissement du rythme d’évolution du crédit bancaire de 4,2% en moyenne au cours du deuxième trimestre à 3,9% en juillet et une progression de l’agrégat M3 limitée à 3,5% après 4,2%. Résultat : «l'écart monétaire est ainsi négatif, montrant l’absence de pressions inflationnistes d’origine monétaire», souligne la Banque centrale. Sur le marché interbancaire, le TMP (taux moyen pondéré) s’est stabilisé à 3,01% en moyenne aux mois de juillet et août et le taux débiteur moyen est resté quasi inchangé à 5,98% au deuxième trimestre de l’année. Par ailleurs, le taux de change effectif du dirham s’est déprécié au deuxième trimestre contre 0,37% au premier trimestre, en termes nominaux et de 1,57% en termes réels, indique l'Institut d'émission. Notons qu’au premier trimestre de l’année, la croissance économique a décéléré à 1,7%, avec une hausse de 2,2% du PIB non agricole et une baisse de 1,6% de la valeur ajoutée agricole. «Tenant compte de l’évolution récente des indicateurs infra-annuels disponibles, la croissance avoisinerait 2,5% pour l’ensemble de l’année 2014, avec une progression de près de 3% du PIB non agricole et un repli d’environ 2,5% de la valeur ajoutée agricole», pronostique BAM. Côté finances publiques, le déficit budgétaire hors privatisation pèse 42,5 milliards à fin août dernier, contre 42,2 milliards à la même date de l’année précédente. Les recettes ordinaires affichent une progression de 3,8%, reflétant notamment une hausse de 3,4% des rentrées fiscales et de 6,4 milliards de celles en dons.

Du côté des dépenses, celles d’investissement ont augmenté de 17,3%, tandis que les charges ordinaires ont progressé de 0,6% à 159,9 milliards de dirhams, recouvrant une baisse de 19,7% des dépenses de compensation et des accroissements de 17,8% de celles des autres biens et services. La masse salariale affiche également une baisse de 0,9%. La Banque centrale affirme qu’à la lumière de ces évolutions, l’objectif d’un déficit budgétaire de 4,9% du PIB à fin 2014 serait atteint. 

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