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Retraite des fonctionnaires : la réunion qui peut tout changer !

Le Conseil d'administration de la CMR se tient demain à Rabat. Syndicalistes et fonctionnaires auront les yeux rivés sur cette réunion où la réforme de la Caisse aurait la part belle.

Retraite des fonctionnaires : la réunion qui peut tout changer !
En 2014, la Caisse est entrée dans un cycle baissier, irréversible selon les spécialistes, de son solde technique.

La Caisse marocaine des retraites (CMR) tient demain son premier Conseil d’administration de l’année 2014. Une réunion très attendue, à laquelle devraient prendre part le Chef du gouvernement, Abdelilah Bekirane, et son ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaid. Depuis le 25 décembre dernier, plusieurs informations ont circulé sur l’intention du Chef du gouvernement d’annoncer le plan de réforme de la CMR la première semaine de janvier 2014. Ce plan devrait, selon nos sources, être détaillé lors du CA de la Caisse, qui gère les retraites des fonctionnaires titulaires de l’État (civils et militaires) et des collectivités locales. Et ce, pour une «solution définitive de la question des retraites au plus tard en 2015», comme l’avait déclaré Benkirane devant la deuxième Chambre du Parlement.
Il s'agirait ainsi du relèvement de l’âge de départ à la retraite à 62 ans. L’objectif est d'arriver à terme à 65 ans, à raison de six mois par an. Les taux de cotisations, de l’État et des adhérents, seraient aussi revus à la hausse.

De même que le taux d'annuité (2% au lieu de 2,5% actuellement) et l'assiette de calcul des droits (la moyenne des salaires des 10 dernières années, contre le dernier salaire d'activité).
L’urgence de la réforme de la CMR n’est plus à démontrer. La Caisse est entrée cette année dans un cycle baissier, irréversible selon les spécialistes, de son solde technique et devra désormais puiser dans ses réserves pour verser les pensions. Selon les scénarios établis, ses réserves ne tiendront pas au-delà de 2019 ou de 2021 selon le Chef du gouvernement. Autrement dit, la CMR ne trouvera plus, dès lors, de quoi payer ses pensionnés.

Les syndicats promettent un bras de fer

Pour expliciter ses intentions, Benkirane avait, rappelons-le, invité les syndicats début décembre 2013 pour une «réunion de concertation» autour de la réforme des retraites, que les centrales avaient boycottée. Aujourd’hui, il semblerait que le Chef du gouvernement veuille faire cavalier seul pour les réajustements paramétriques du régime de retraite de la CMR.
Dans les témoignages que nous avons recueillis auprès de quelques-uns des représentants des centrales syndicales, il ressort que ces derniers rejetteront en bloc toute décision prise unilatéralement par le gouvernement. Les syndicats tiquent non seulement sur le rallongement de l’horizon de retraites, mais, surtout, sur la révision à la hausse des cotisations. Celles-ci impliquent un effet immédiat sur le pouvoir d’achat des actifs, sans parler de l’augmentation des charges sociales pour l'employeur, ici l'État.
Les syndicats pointent aussi du doigt (une aberration selon eux) le fait de ne pas être représentés au sein du Conseil d'administration de la Caisse. Ce que réfutent les responsables de la CMR, qui soulignent que trois représentants des fonctionnaires y siègent.

En attendant les réactions postannonce du plan Benkirane pour la CMR, des syndicats enchaînent les «réunions de coordination» pour une action commune. De même, vendredi dernier, les membres de l’UMT tenaient un sit-in devant le ministère de la Modernisation des secteurs publics pour «dénoncer l’attitude du gouvernement vis-à-vis des syndicats», selon un membre de la centrale syndicale. Le même jour, le bureau dirigeant de la CDT publiait un communiqué où il prévenait le gouvernement. L’ODT, plus radicale, a lancé un appel à une grève nationale le 22 janvier. L'année 2014 s’annonce très chaude pour le gouvernement.

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