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Un robot nettoyeur entre en jeu

L'armée américaine a mobilisé une nouvelle arme tueuse de microbes dans la lutte contre le virus Ebola : un robot doté de quatre roues pouvant désinfecter une pièce en quelques minutes en diffusant des ultraviolets.

Un robot nettoyeur entre en jeu
Le robot est capable d'éliminer le risque d'erreur humaine et rassure patients et personnel de santé. Ph. AFP

Version plus haute et plus fine que le célèbre R2D2 de la saga «Star Wars», le robot Xenex est utilisé par trois centres médicaux militaires ainsi que par environ 250 hôpitaux américains pour détruire des agents pathogènes. Il envoie 1,5 impulsion par seconde dans un périmètre de trois mètres.
Ce robot utilise du xénon, un gaz non toxique, pour générer des rayons ultraviolets qui éradiquent les microbes plus vite et plus efficacement qu'une équipe humaine de nettoyage, ont souligné les médecins et des experts. «Le robot fait actuellement partie de notre stratégie pour combattre Ebola, mais il pourra être utilisé à l'hôpital pour lutter contre d'autres agents pathogènes à l'origine d'infections nosocomiales», a indiqué Alton Dunham, porte-parole de la base aérienne militaire de Langley, qui a acquis l'un de ces robots en octobre. La lumière ultraviolette est utilisée depuis plusieurs décennies déjà comme solution de nettoyage, mais ces nouveaux robots fonctionnent avec du xénon, plus écologique que les ampoules à vapeur de mercure qui ont une action plus lente et qui sont toxiques, selon Xenex Disinfection Service, qui fabrique ces appareils de nouvelle génération.
Transport de déchets contaminés
Les chercheurs ont souligné que ces robots nettoyeurs sont l'un des exemples de machines autonomes qui pourraient jouer un rôle crucial dans la lutte contre l'épidémie de fièvre hémorragique qui sévit en Afrique de l'Ouest. Lors d'une conférence académique organisée en novembre par la Maison-Blanche, des scientifiques et des travailleurs humanitaires ont expliqué que les robots pouvaient évacuer des déchets contaminés ou permettre au personnel médical de discuter à distance avec les patients. Le General dynamics Land Systems MUTT, un robot de transport de marchandises tout-terrain, pourrait notamment être déployé dès maintenant dans les pays affectés, a souligné Robin Murphy, professeur d'informatique et d'ingénierie au Texas A&M University. «Le principal enseignement est que ces robots existent déjà et pourraient être immédiatement réaffectés pour protéger le personnel de santé traitant Ebola», a-t-elle souligné dans un compte-rendu.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec les fluides corporels d'un malade, ce qui requiert des équipements de protection spécifiques et des procédures pour protéger médecins et infirmiers. L'épidémie d'Ebola a fait 5.459 morts depuis le début de l'année sur 15.351 personnes infectées, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié vendredi. Le personnel de santé a payé un lourd tribut, avec 337 morts sur 588 contaminations. «Les robots pourraient réduire le nombre de manipulations humaines des déchets contaminés» et permettre aux patients d'être soignés et surveillés à distance, limitant ainsi les contacts avec le personnel médical, a relevé Mme Murphy.

Mais un centre de soins au Liberia ou en Sierra Leone est loin d'être idéal pour des robots conçus pour des environnements immaculés, avec un accès WiFi, de l'électricité à volonté, des batteries et des sols plats.
L'expédition du robot Xenex en Afrique n'est pas prévue dans l'immédiat, mais l'épidémie d'Ebola a mis l'accent sur le problème plus large des maladies nosocomiales. Plusieurs centaines de patients meurent chaque année de maladies contractées pendant un séjour à l'hôpital, en particulier le Staphylocoque doré. Les dizaines d'hôpitaux ayant utilisé le Xenex ont constaté une baisse de ces infections nosocomiales, d'après Melinda Hart, porte-parole du fabricant du robot.

Son faisceau ultraviolet peut désinfecter les surfaces et les recoins inaccessibles que même le plus consciencieux agent d'entretien humain ne pourrait atteindre, a-t-elle relevé. «Le robot est capable d'éliminer le risque d'erreur humaine». Le colonel Wayne Pritt, commandant de l'hôpital de la base aérienne de Langley, a indiqué que la présence de ces robots rassurait patients et personnel de santé. «L'équipement Xenex ajoute un niveau de sécurité au processus de désinfection qui n'était pas possible auparavant.

Dans le cas d'Ebola, ça se traduit par une plus grande confiance des patients et du personnel», a-t-il précisé.
Le chef de la Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) a prévenu que la victoire contre la maladie était encore «très, très éloignée», tout en appelant à une aide supplémentaire en faveur des pays africains touchés. «Une longue bataille nous attend», a déclaré Anthony Banbury lors d'une réunion du Conseil de sécurité. La lutte contre l'épidémie, qui a tué près de 5.500 personnes, «va demander un accroissement sensible des ressources sur le terrain», a-t-il souligné lors de son intervention retransmise par vidéoconférence. «Nous sommes encore très, très loin de la fin de cette crise», a jugé M. Banbury, précisant que l'UNMEER allait commencer à travailler au Mali où plusieurs personnes ont succombé à la maladie. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé à Washington que si les efforts de la communauté internationale étaient encore accrus, l'épidémie d'Ebola pourrait être contenue d'ici le milieu de l'année prochaine.

La victoire encore «très éloignée»

L'épidémie, qui s'est déclarée il y a presque un an dans le sud de la Guinée, a fait au moins 5.420 morts, sur 15.145 cas recensés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 16 novembre. L'immense majorité des cas ont été recensés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. Le décompte a récemment montré une diminution du nombre de nouveaux cas au Liberia, le plus affecté, et en Guinée, mais sur la seule semaine dernière, 533 nouveaux cas ont été recensés à la Sierra Leone, soit le chiffre hebdomadaire le plus important jamais relevé depuis que l'épidémie a atteint ce pays. «Le combat n'est pas seulement toujours en cours, mais il penche encore en faveur d'Ebola», a relevé Samantha Power, ambassadrice des États-Unis auprès de l'ONU. Pour la ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop, dont le pays préside actuellement le Conseil de sécurité, «les progrès à ce stade peuvent aisément être inversés». 


Source : AFP

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