Le Fonds monétaire international (FMI) fait confiance au Maroc. En témoignent les déclarations de la directrice générale de cet organisme international lors de sa visite au Maroc. Christine Lagarde a en effet félicité les autorités marocaines pour les progrès accomplis récemment. «La situation économique s’est améliorée et des réformes importantes ont avancé, en dépit d’un environnement qui reste difficile» a-t-elle déclaré. La haute responsable a particulièrement salué le Maroc en raison des mesures importantes prises pour réduire les déséquilibres économiques, notamment «la courageuse» réforme des subventions et le développement des programmes sociaux en faveur des populations les plus pauvres. Mme Lagarde estime que l’utilisation des deniers publics doit se faire avec intelligence et qu’il est illogique de subventionner des produits dont bénéficient toutes les couches sociales.
Elle a exhorté les autorités marocaines à continuer sur la même voie. «Au lieu de faire une distribution des richesses de manière non différenciée, il faut cibler les plus démunis», a-t-elle souligné. Au niveau économique, Mme Lagarde a rappelé l’amélioration des résultats du Maroc en 2013, «en dépit de vents contraires. La crise dans la zone euro a entrainé un ralentissement de la croissance qui a été compensé pour l’essentiel par une récolte exceptionnelle.» Elle a étayé ses propos en citant des indicateurs positifs, notamment la réduction du déficit budgétaire de près de 2% du PIB, tout en relevant que le solde des transactions courantes s’est amélioré aussi tandis que les réserves sont restées globalement stables. S’agissant de la croissance, le FMI prévoit que le taux sera au dessous de 4% en 2014, car la production agricole ne devrait pas dépasser son niveau normal, mais l’activité hors agriculture devrait se redresser, grâce notamment à la reprise en Europe. Selon le FMI, le déficit des transactions courantes devrait continuer à se contracter en raison de l’action soutenue des pouvoirs publics, de la baisse des prix mondiaux de l’énergie et des exportations des secteurs développés récemment (par exemple l’automobile et l’aéronautique).
Christine Lagarde appelle, par ailleurs, le Maroc à déployer davantage d’efforts pour surmonter un certain nombre d’obstacles et accélérer la croissance. Elle a dans ce sens encouragé les autorités marocaines à poursuivre des réformes budgétaires difficiles et à mettre en œuvre un programme de réformes structurelles visant à rehausser la compétitivité, à améliorer le climat des affaires et à créer davantage d’emplois. Le chômage reste, selon elle, élevé surtout parmi les jeunes. D’après Mme Lagarde, il reste essentiel de s’employer à dégager un consensus sur les réformes les plus importantes, citant notamment la Caisse de compensation et les retraites. S’agissant de la ligne de précaution et de liquidité, la DG du FMI félicite les autorités marocaines de l’achèvement de la troisième revue de l’accord. Il s’agit d’un mécanisme, selon elle, qui a fourni au Maroc une assurance contre les risques extérieurs tout en accompagnant le programme économique des autorités : «La ligne de précaution et de liquidité n'a pas été tirée par le Maroc, mais a été utilisée plutôt comme un gage de bonne gestion, afin de renforcer davantage la confiance des investisseurs internationaux dans le Royaume», a-t-elle expliqué, tout en soulignant que le FMI restait toujours disposé à évoquer une autre LPL avec le Maroc, si les autorités marocaines l'estiment utile. Dans ce cadre, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaïd, a affirmé qu’il s’agissait d’un produit utile. «Il serait utile de le renouveler», a-t-il précisé.
