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Le discours royal à l'occasion du 15e anniversaire de la fête du Trône continue de susciter des réactions positives

Le discours royal à l'occasion du 15e anniversaire de la fête du Trône continue de susciter des réactions positives

Entretien avec Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental

«Nous avons un délai de huit mois pour soumettre au souverain le rapport définitif»

Le Conseil économique, social et environnemental entame dès aujourd’hui les préparatifs pour l’élaboration de l’étude pour mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013 à laquelle a appelé le souverain dans son discours du Trône.

Le Matin : Une grande responsabilité incombe au Conseil économique, social et environnemental pour l’élaboration de l’étude à laquelle a appelé S.M. le Roi Mohammed VI dans son discours du Trône. Quelle est la portée de cette initiative ?
Nizar Baraka : C’est un grand honneur pour le Conseil économique, social et environnemental d’élaborer une étude sur un élément très important pour notre pays, à savoir l’évaluation de la valeur globale du pays en intégrant les différentes composantes de la richesse nationale. Celle-ci se compose de la partie classique que nous connaissons (les ressources naturelles, les ressources produites et le capital financier) ainsi que la part du capital immatériel qui est difficilement mesurable. Celui-ci prend en compte bon nombre de critères importants, notamment la gouvernance et la qualité des institutions, la stabilité politique et la sécurité, le capital social et humain ainsi que tout ce qui a trait à l’environnement, à la qualité de vie, au patrimoine historique et culturel et à la capacité d’innovation, de recherche, de développement et de création artistique… Tous ces éléments seront pris en considération pour estimer globalement la valeur du Maroc.
La responsabilité qu’incombe au Conseil économique, social et environnement ainsi qu’à Bank Al Maghrib est d’émettre des recommandations concrètes pour que ces dimensions puissent être prises en compte dans le cadre des politiques publiques.

L’objectif est d’avoir un impact direct sur les citoyens, d’atteindre une meilleure répartition des richesses, de remettre en marche l’ascenseur social, de garantir une meilleure qualité de vie des citoyens et d’intégrer la durabilité au niveau de la gestion des ressources du pays.
La mission du CESE ne sera pas facile. Comment comptez-vous procéder pour mener à bien cette entreprise ?
Il se trouve que le Conseil a déjà eu le privilège d’élaborer le rapport sur le nouveau modèle des provinces du Sud. Nous allons mettre en place un groupe de travail dédié à cette étude. En collaboration avec Bank Al Maghrib et d’autres organismes tels que le Haut Commissariat au Plan ainsi qu’avec les experts de la Banque mondiale, nous allons œuvrer pour mieux maitriser et mesurer le capital immatériel du pays au cours de ces quinze dernières années et tracer son évolution. Nous allons également auditionner les experts et les représentants de la société civile, du patronat, des syndicats… Bref, il s’agit de consulter tous ceux qui ont un lien direct avec le concept du capital immatériel afin de formuler des recommandations concrètes qui permettront de développer les richesses de notre pays.

Quand allez-vous entamer l’élaboration de cette étude ?
Dès aujourd’hui (vendredi), nous allons tenir une réunion du bureau du Conseil afin d’arrêter la méthodologie de travail et mettre en place des commissions qui vont se charger de cette question. Nous avons un délai de huit mois pour soumettre au souverain le rapport définitif. 


Lahcen Haddad, ministre du Tourisme

«Une nouvelle façon de repenser le développement du pays»

«Il y a une nouvelle façon de repenser le développement d’un pays, au-delà de sa croissance liée aux indicateurs économiques comme le PIB ou autre.
Cette nouvelle approche intègre les valeurs immatérielles qui sont l’ensemble des atouts relatifs à la culture, au patrimoine, à la stabilité, aux relations sociales, au réseau international établi par le pays… Tous ces éléments sont aussi un synonyme de richesse et de prospérité d’un pays.
Dans Son discours du Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé une très bonne initiative qui est celle de mesurer ces atouts, non tangibles à la base. Cette opération permettra d’analyser ces différentes données depuis 1999, année de l’accession du Souverain au Trône. Avec cette initiative, le Maroc pourra désormais avoir une vision plus large et plus claire sur les politiques publiques à adopter en l’avenir en incluant aux côtés des indicateurs de développement classiques, les indicateurs de la valeur immatérielle».

A.L.

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Fouad Benseddik, directeur des méthodes de l'agence de notation internationale VIGEO


«Mesurer la valeur globale du Maroc est un tournant dans la comptabilisation de la richesse»  

L'appel de S.M. le Roi Mohammed VI, dans son discours du Trône mercredi, à une étude pour mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013, en intégrant le critère du capital immatériel, est une initiative qui marquera «un tournant dans l'évaluation et la comptabilisation de la richesse» du Royaume, a estimé l'économiste Fouad Benseddik. «L'initiative de S.M. le Roi, qui demande à mesurer la richesse immatérielle du pays et sa capacité de création de la valeur, en prenant en considération sa valeur et ses actifs immatériels, est fondamentale parce qu'elle va marquer un tournant dans l'évaluation et la comptabilisation de la richesse», a déclaré M. Benseddik, directeur des méthodes de l'agence de notation internationale VIGEO, basée à Paris. Avec la nouvelle approche, la mesure de la richesse ne va pas se contenter des agrégats monétaires qui, «certes vont toujours compter, mais vont être questionnés, mis en perspective par rapport à ces dimensions à la fois institutionnelle, sociale et environnementale, et là, on va se rendre compte que le capital immatériel est une immense richesse pour le Maroc», a expliqué, dans une déclaration à la MAP, l'expert de VIGEO, qui note les États sur leur capacité de création de la richesse et leur capital immatériel. Par capital immatériel, M. Benseddik, qui est également membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), entend «l'ensemble des ressources sociale, institutionnelle et environnementale qui permettent à une communauté d'assurer sa cohésion et de créer durablement de la sécurité, la coopération, la cohésion et la richesse». 

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Jean-Marc Maillard, économiste suisse

«Le Souverain a choisi la voie de l'intelligence pour un avenir plus juste»

Le discours de S.M. le Roi Mohammed VI à l'occasion de la Fête du Trône témoigne, à bien des égards, de «la voie de l'intelligence dans laquelle s'engage le Maroc sous le leadership de son Souverain pour un avenir plus juste», a affirmé jeudi l'économiste suisse Jean-Marc Maillard. «Il s'agit d'un message particulièrement éloquent et empreint de détermination adressé à toute la population, mais aussi à tous ceux qui tentent de freiner la voie choisie par le Maroc pour un avenir plus sûr, plus juste et porteur de lumière», a déclaré M. Maillard à la MAP.

L'expert lausannois du monde arabe réagissait à l'appel lancé par le Souverain pour la réalisation d'une étude de mesure de la valeur globale du Maroc entre 1999 et 2013. «Alors que des conflits d'une gravité exceptionnelle sont source de désespoir et entraînent des pays dans le chaos par la poursuite de chimères aveuglantes, portant en elles les germes de leur effondrement, le Maroc a choisi, sous l'égide de son Souverain éclairé, la voie de l'intelligence et du dialogue avec la fixation d'objectifs clairs», a-t-il fait observer. Pour M. Maillard, «cette voie, la voie royale, fait preuve d'une constance exceptionnelle qui a fait ses preuves durant quinze années de règne». Loin des luttes idéologiques, a-t-il relevé, l'approche de S.M. le Roi «incarne la modernité respectueuse de la tradition dans laquelle le Souverain puise sa force et sa détermination en totale opposition aux régimes autoritaires de tout bord qui foisonnent sur tous les continents». «Sa Majesté est l'adepte d'un développement harmonieux dont la dynamique entraîne progressivement les citoyens vers une amélioration du niveau de vie en évitant, autant que faire se peut, l'éclosion d'un matérialisme libéral contraire à une authentique tradition musulmane», a expliqué l'économiste. Tout cela dans un équilibre délicat fondé sur la communication et les échanges, générateurs de développement, une dynamique que S.M. le Roi «ambitionne d'inscrire dans le temps et cela est un constat réjouissant», a-t-il conclu. 

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Mustapha Sehimi, professeur de droit, politologue et avocat au barreau de Casablanca

«Une nouvelle méthodologie d'évaluation des politiques publiques»

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a invité, dans son discours adressé mercredi à la Nation à l'occasion de la Fête du Trône, à une nouvelle méthodologie d'évaluation des politiques publiques pour leur optimisation dans l'avenir, a assuré Mustapha Sehimi, professeur de droit, politologue et avocat au barreau de Casablanca. Le Souverain a appelé, dans son discours, à une réflexion critique et évaluative de ce qui a été fait et de ce qui n'a pas été fait au cours des quinze années écoulées, l'objectif étant une optimisation des politiques publiques, une amélioration des conditions de vie et de travail des citoyens et le progrès social pour tous, a précisé M. Sehimi dans un entretien accordé à la MAP.

S.M. le Roi a insisté sur le fait que le Maroc a réalisé de grandes avancées sur le plan de la prospérité économique, du développement et de la croissance, citant en cela les rapports positifs qui ont été faits par les organisations et institutions internationales, les agences de notations et des opérateurs internationaux, a poursuivi M. Sehimi, notant que le Souverain «S'est posé une question de principe qui a construit la grande partie de son discours de politique intérieure : est-ce que les mesures que nous avons prises, les politiques publiques qui ont été mises en œuvre ont répondu à des choix judicieux ?» En paraphrasant S.M. le Roi, M. Sehimi ajoute : «mais cette interrogation et cette pause introspective ne sont nullement synonymes de doute, d'hésitation ou de flou dans la vision. Bien au contraire : notre voie est limpide, nos choix précis et mûrement réfléchis. Car nous savons qui nous sommes, ce que nous voulons et vers où nous allons». Il affirme que le problème n'est pas dans l'orientation, mais dans la mise en œuvre des politiques publiques. Est-ce que cette mise en œuvre a participé à l'amélioration des conditions de vie des citoyens ? a-t-il noté. Selon M. Sehimi, S.M. le Roi a souligné qu'il y avait des acquis démocratiques incontestables, des avancées, de grands chantiers d'infrastructure, une croissance économique qui est correcte et continue, mais qu'il y a encore la question de la nature et de la portée des politiques publiques, leur pertinence et leur optimisation afin qu'elles profitent encore plus aux citoyens. 





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