Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Une conséquence des changements climatiques ?

Les précipitations qualifiées d’«exceptionnelles» et qui ont fait plus de 30 victimes le 24 novembre dans certaines régions du Sud ne sont pas rares au Maroc. En revanche, il est à relever que cet épisode météorologique extrême a touché des zones jusque-là frappées par la sécheresse. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait souligné que les inondations après la sécheresse «sont l’une des manifestations du changement climatique».

Une conséquence des changements climatiques ?
La hauteur des précipitations du 24 novembre a été estimée à 250 mm sur quelques massifs, dont certains culminent à 4.000 mètres d’altitude donnant ainsi plus de puissance à la furie des flots.bPh. DR

Si les intempéries et les crues ne sont pas rares au Maroc, l'intensité des précipitations qui a causé plus de 30 morts notamment à Guelmim, sud-est, a été qualifiée «d'exceptionnelle».

La hauteur a été estimée à 250 mm sur certains massifs dont certains culminent à 4.000 mètres d’altitude donnant ainsi plus de puissance à la furie des flots. Selon un décompte établi par le PNUD, le Maroc a connu ces deux dernières décennies une fréquence de plus en plus élevée des phénomènes météorologiques à grands risques de crues. «Des précipitations torrentielles avec des inondations ont provoqué d’énormes dégâts dans la province d’Errachidia en août 2006 (région de Merzouga), dans l’Oriental en mai 2007 et plus en octobre 2008 de nouveau dans la province d’Errachidia (régions de Gourrama et Boudnib) et dans le nord du pays (Tanger, Tétouan, Nador…). En dehors de ces épisodes d’inondations, le Maroc, à climat semi-aride à aride, est également caractérisé par l’irrégularité spatiale et temporelle des précipitations. L’année 2014 a été caractérisée, jusqu’au drame du 24 décembre, par une faiblesse des précipitations qui ont affecté la capacité de stockage des principaux barrages du pays à telle enseigne que les oasis du Sud-Est, surtout celles des provinces d’Errachidia, Zagora, Tinghir et de Figuig ont été déclarées «zones sinistrées en raison de la sécheresse», avait indiqué à la mi-juin, un communiqué publié par l’agence du bassin hydraulique de Ziz, Rhir et Ghris.»

Et c’est justement au sujet des oasis que le ministère de l’Énergie, des mines et de l’environnement, en collaboration avec le PNUD, avait réalisé une étude intitulée «Le changement climatique. Pour des oasis résilientes». Dans cette étude, il est souligné que l’une des conséquences du changement climatique dans l’espace oasien, qui compte 1.6 million d’habitants répartis entre 113 communes oasiennes, que le réchauffement se fait sur l’ensemble de l’année et peut être suivi de fortes inondations.

Des phénomènes extrêmes plus fréquents et sévères

Le ministère délégué chargé de l’Environnement établit le même constat : «Toutes les données météorologiques disponibles indiquent un réchauffement significatif durant les dernières décennies avec une augmentation importante de la fréquence et de l’intensité des événements extrêmes du type sécheresses et inondations». Dans le cadre du projet dans les oasis marocaines, réalisé dans le programme africain d’adaptation au changement climatique, le PNUD et le ministère chargé de l’Environnement ont renforcé de l’observation et des systèmes d’alerte contre les risques climatiques par la mise en place de 10 stations climatiques automatiques dans les oasis du sud-est. Ce phénomène n'est pas propre à une région, mais concerne toute la planète.

D’après un nouveau rapport de la Banque mondiale paru le 23 novembre, intitulé «Turn Down the Heat : Confronting the New Climate Normal», il est souligné que des changements alarmants se font déjà sentir aux quatre coins du monde, endommageant cultures et zones littorales et menaçant la sécurité de l’approvisionnement en eau. Toutefois, les auteurs du rapport affirment que les changements les plus graves peuvent être évités si l’on maintient le réchauffement climatique en deçà de la barre des 2°C. 

Lisez nos e-Papers