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Les réactions à chaud au discours royal

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Driss Guerraoui, secrétaire général du CESE

«Réfléchir à de nouveaux modèles de développement»

«Ce discours constitue réellement un tournant dans la réflexion nationale sur le modèle marocain de croissance et de développement. Il pose une question centrale : le Maroc s’est effectivement enrichi durant les 15 dernières années, mais est-ce que cette richesse a été équitablement répartie entre tous les Marocains et entre toutes les régions du Maroc ? Est-ce que les paramètres et les critères essentiels de ce développement peuvent être appréhendés à travers des indicateurs quantitatifs ou faut-il, et c’est là l’essentiel, s’appuyer, en l’évaluant sur le capital immatériel dans ses dimensions à la fois historiques, culturelles et aussi en termes de valeurs, y compris les valeurs religieuses. Et ce, pour apprécier les dimensions cachées non évaluées dans le plan quantitatif, mais qui constituent aujourd’hui l’essentiel du développement et de la croissance, afin d’avoir une vision globale, intégrée de l’ensemble des tenants et des aboutissants de l’acte de production de la richesse et, par conséquent, le modèle de développement et de croissance.
Le discours de S.M. le Roi va donc permettre de réfléchir à de nouveaux modèles de développement dans notre pays. Ce qui va mobiliser le CESE à travers l’ensemble de ses membres, des commissions permanentes et très probablement la commission ad hoc qui sera dédiée à cette étude. Le rapport qui sera élaboré dans ce sens par le CESE sera en phase à la fois avec la réflexion nationale et internationale.» 

Saad-Eddine El Othmani, ancien ministre ministres

«donner un nouveau souffle aux relations maroco-africaines»

«S.M. le Roi Mohammed VI a insisté sur l’importance de la construction d’un Maghreb uni et solidaire. Il a également réaffirmé la bonne foi du Maroc qui aspire à réactiver les instances de l’UMA. l’état actuel de fermeture de frontières entre les États du Maghreb est une situation insensée et anachronique. Au niveau de la politique étrangère toujours, S.M. Roi a insisté sur l’intérêt que porte le Royaume à la question palestinienne en dénonçant l’attaque israélienne sur Gaza. La dimension africaine a aussi été présente dans le discours royal. S.M. le Roi a encore réaffirmé sa volonté de donner un nouveau souffle aux relations afro-africaines et maroco-africaines aussi bien au niveau politique et économique qu’au niveau religieux. » 

Hassan Tarik, universitaire et membre du bureau politique de l’USFP

«Un discours royal fort ayant un fort élan diagnostique»

«C’est un discours royal fort. Il s’inscrit dans la lignée de la nouvelle génération de discours ayant un fort élan diagnostique et recourant au pronom personnel “je”. Le souverain a ainsi parlé de ses visites et de ce qu’il a vu ou entendu lors de son séjour dans certains pays maghrébins.  C’est un discours qui va donc dans le sens de la proximité et qui, de par le langage utilisé, montre l’implication personnelle du Souverain dans les affaires de la société et de l’État. D’habitude, les discours du Trône parlent des réalisations. Or aujourd’hui, on assiste à un discours qui appelle à une évaluation des politiques publiques et de leur impact sur les conditions de vie des citoyens.  Le discours a évoqué des moments stratégiques forts, puisque S.M. le Roi y a rappelé le discours qu’il avait prononcé à Abidjan. Il a aussi évoqué la dimension arabe et maghrébine de la politique étrangère du Maroc ainsi que sa position au sujet de la question de la réouverture des frontières.» 

Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement et du transport

«Une évaluation lucide des chantiers de développement»

«Le discours royal est porteur de concepts nouveaux et d’une nouvelle génération de réformes. Il a également permis une évaluation lucide des chantiers de développement ouverts par le Maroc.
C’est un discours qui ouvre des perspectives prometteuses, permettant de ce fait au Maroc d’entamer une nouvelle étape en matière de réforme des politiques publiques.
Le souverain a souligné l’importance d’une répartition équitable des ressources et des richesses.
Il a pointé du doigt quelques déficiences, indiquant les moyens idoines pour les surmonter en vue de réaliser le développement global que tout le monde appelle de ses vœux.
Je pense qu’aujourd’hui tout le monde doit œuvrer suivant la vision royale afin de préserver l’exception marocaine qui constitue à juste titre un modèle sur les plans arabe, maghrébin et africain. En matière de politique étrangère, Sa Majesté le Roi a rappelé l’importance de développer davantage nos relations avec les pays africains, mais tout en consolidant les rapports existants avec les autres partenaires du Royaume.» 

Mohamed Hanine, député du RNI et ancien président de la commission de la justice et de la législation

«Le discours royal donne de l’espoir aux Marocains»

«Il s’agit d’un discours particulier qui s’articule en général autour citoyen. Celui-ci est au cœur du programme développement humain lancé en 2005.
L’objectif de tous les programmes qui ont été menés par les pouvoirs publics est de promouvoir les conditions de vie du citoyen. En 15 ans de règne de S.M. le Roi, plusieurs projets structurants ont été lancés afin d’atteindre le développement escompté et lutter contre la pauvreté. Il est temps, comme l’a si bien souligné le souverain, de procéder à une évaluation objective pour connaître l’impact des différents projets sur la vie des citoyens. C’est une première au Maroc.
Le Souverain a donné ses instructions pour aller au-delà de l’étude qui sera menée en vue de mettre en œuvre ses recommandations afin qu’elle ne soit pas lettre morte.
Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI donne de l’espoir aux Marocains, car il est orienté vers l’avenir.» 

Karim Taj, membre du bureau politique du PPS

«les fruits du développement humain doivent profiter à tous»

«Le discours du Trône cette année a passé en revue de manière globale le bilan de 15 ans de règne. Dressant la feuille de route de l’avenir, S.M. le Roi a particulièrement insisté sur un concept nouveau, le capital immatériel, et son importance dans la création des richesses de la nation.
Sa Majesté le Roi a souligné aussi que les fruits du développement humain devaient profiter à l’ensemble des Marocains de manière équitable.
S’agissant de la première cause nationale, le souverain a insisté sur la nécessité de poursuivre la mobilisation et d’adopter une approche proactive en vue de mettre en échec les manœuvres de nos adversaires.
Il a par la même occasion mis l’accent sur l’importance d’aller de l’avant dans le processus de mise en œuvre du projet d’autonomie sous souveraineté marocaine suivant le modèle de développement des provinces Sud.» 

Yahia Abou El Farah, directeur de l’Institut des études africaines (IEA)

«Cinq idées clés concernant les relations maroco-africaines»

«Sa Majesté le Roi a mis en avant cinq idées qui concernent l’Afrique. Premièrement, il a rappelé le discours d’Abidjan qui constitue un tournant dans la stratégie africaine du Maroc qui insiste sur l’importance du volet économique. Il insiste sur le fait que l’Afrique doit compter sur elle-même pour assurer son développement.
La deuxième idée, c’est l’engagement du Maroc pour le développement de sa coopération avec le continent africain comme étant un choix de sa politique étrangère.
Une coopération basée sur les principes de la solidarité et du partenariat gagnant-gagnant… Il faut rappeler à ce sujet les voyages de S.M. le Roi en Afrique.
En dix ans, on compte 29 visites officielles dans près de 16 pays africains. Un record à l’échelle continental.
La troisième idée, c’est l’importance pour le Maroc de développer avec les autres pays africains une coopération bilatérale et tripartite.
Ce qui se concrétise par la signature de nombreuses conventions. Là aussi, il y a un record de conventions signées évaluées à plus de 450 conventions et accords signés.
Le discours royal a attiré l’attention, en quatrième lieu, sur la problématique du terrorisme et de la sécurité qui mine l’Afrique, notamment dans la zone sahélo-saharienne, en insistant sur le fait que la lutte contre ce fléau est un défi commun de tous les pays de la région.
La dernière idée concernant l’Afrique soulevée par le Souverain est relative à la question religieuse. S.M. le Roi a insisté sur l’importance de la gestion du champ religieux au Maroc qui met son modèle
à la disposition de nos amis africains.» 

Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM

«La CGEM s’inscrit fortement dans la nouvelle vision royale»

«Le discours du Trône de S.M. le Roi Mohammed VI démontre, encore une fois, la clairvoyance de la vision stratégique de notre Souverain et son engagement vis-à-vis du continent africain, un engagement basé sur le développement et la coopération économique et sociale. Il est clair que l’action du secteur privé marocain est appelée à être de plus en plus active dans ce sens. Par ailleurs, le concept du capital immatériel mis en exergue par S.M. le Roi Mohammed VI et qui est pris en compte actuellement par une institution telle que la Banque mondiale démontre le saut qualitatif que le Maroc a effectué ces dernières années en sortant des sentiers battus du calcul arithmétique par le seul PIB. Cela est de nature à multiplier la valeur intrinsèque du Royaume en tenant compte du développement du capital humain. Dans le discours de S.M. le Roi, il y a tous les éléments du capital immatériel à prendre en compte : l’innovation, le cultuel, le culturel, l’environnement et la durabilité de l’environnement, la recherche scientifique… La CGEM ne manquera pas de s’inscrire fortement à travers toutes ses composantes nationales, régionales et sectorielles pour travailler en étroite collaboration avec Bank Al Maghreb et le CESE qui ont été mandatés par S.M. le Roi pour élaborer une étude dans ce sens.» 

Mohammed Zakaria Abouddahab, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat

«C’est dans le capital humain qu’il faudra rechercher la richesse»

«S.M. le Roi Mohammed VI invite à un examen de conscience et à une évaluation critique, mais constructive des réalisations faites ou inachevées. Dix ans se sont écoulés après le rapport du cinquantenaire qui, à l’époque, avait identifié plusieurs nœuds du futur et avait proposé plusieurs pistes pour les dénouer. Il s’agit maintenant de renouveler la réflexion stratégique, d'établir un diagnostic approfondi de la situation d’un Maroc qui a connu, certes, des avancées indéniables, mais qui souffre encore de plusieurs handicaps. En outre, le contexte international et régional a beaucoup changé depuis une dizaine d’années, avec comme toile de fond une dynamique de transformation géopolitique profonde ayant marqué le monde arabe.
En somme, il s’agit pour le Maroc d’établir une nouvelle feuille de route en mesure de lui donner une certaine visibilité pour les années à venir, de l’emmener du futur souhaitable vers le futur réalisable. En effet, le futur ne se prédit pas, il se construit. Et c’est dans un environnement international plein d’incertitudes que le Maroc devra agir, en confortant ses relations de voisinage et de solidarité, tout en consolidant son ancrage subsaharien.
Par ailleurs, selon les dires de S.M. le Roi Mohammed VI, c’est dans le capital humain qu’il faudra rechercher la richesse des nations. Or, si le Maroc a connu des avancées “matérielles” ou “physiques” tangibles, le fruit de la richesse accumulée ne bénéficie pas à tous les Marocains de manière équitable.
Ce qui revient à interroger le paradigme de développement que le Royaume a adopté depuis 1999. » 

Lahbib Belkouch, président du Centre d'études des droits de l'Homme et de la démocratie

«Le discours royal consolide l'espoir des démocrates»

«Le discours royal à l'occasion de la Fête du Trône ouvre de nouveaux chantiers de mise en œuvre du projet de démocratisation. C'est un discours qui met en avant plusieurs indicateurs permettant l'évaluation et l'analyse des différentes réalisations. Il vise ainsi à donner un nouveau souffle à la consolidation des acquis démocratiques. Il est aussi un appel aux différents acteurs pour assumer pleinement leurs rôles surtout au niveau du développement et de la justice sociale. Le discours intervient aussi dans une conjoncture spéciale de menace à la sécurité et c'est dans cette vision que le Souverain a présenté les différents défis à relever par le Royaume en la matière sans remettre en question les acquis du pays. Finalement, je peux dire que le discours est un regard sur les quinze ans de règne du Souverain. Il consolide l'espoir de tous les démocrates aspirant au renforcement des pratiques démocratiques dans le Royaume». 

Mohamed Moubdii, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration

«Consolider les acquis et lutter contre les disparités sociales»

«Le discours royal est une véritable feuille de route. S.M. le Roi a souligné la nécessité de procéder à une évaluation des différents projets et initiatives qui ont été menés par le Maroc pour en déceler l’impact sur le citoyen et faire, ainsi, des réajustements. Le souverain a réaffirmé sa ferme volonté de consolider les acquis, de lutter contre les disparités sociales et de promouvoir les conditions de vie de la population. Pour chaque étape, il est nécessaire de faire le point afin d’évaluer les orientations des politiques publiques. Tous les projets lancés par le Maroc visent l’amélioration des conditions de vie des citoyens et la facilitation de leur accès aux différents services et il est grand temps de vérifier si les objectifs ont été atteints.
Par ailleurs, tous les discours royaux accordent une importance particulière à la première cause nationale. Une grande responsabilité incombe à la diplomatie et à tous les acteurs afin de défendre notre cause et déjouer les manœuvres des ennemis de l’intégrité territoriale. En outre, la cause palestinienne est la deuxième pour le Maroc après la cause nationale.» 

Propos recueillis par Jihane Gattioui, Brahim Mokhliss et Ayoub Lahrache







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