D’entrée de jeu, il était évident que les joueurs de Horoya Conakry n’avaient pas l’intention de se laisser faire. En d’autres termes, ils étaient venus pour sortir le vice champion du monde des clubs 2013 de la Ligue des Champions. Comme pour donner raison à leur président, Antonio Soary qui a déjà prédit de sortir le Raja. Dans tous les cas, le Horoya n’a pas démenti son président et a sorti les Verts dans un match tendu de bout en bout. Certains reprocheront au représentant de la Guinée son antijeu (simulations de blessures, retards, pressions, instauration d’un climat de tension par les joueurs et leur coach sénégalais…).
De toutes les façons, tous les moyens étaient bons pour sortir le Raja de ses gonds et lui faire perdre sa concentration. À cela s’ajoute cette pratique des gris-gris si chère à certaines équipes africaines. D’ailleurs, avant de tirer le coup de coin qui allait apporter le but de la victoire du Raja, Issam Erraki est allé essuyer carrément de ses crampons toute la ligne de but des Guinées et Oulhaj est entré dans les bois pour sortir une amulette. Juste après, Iajour nivèle le score. Vérité ou croyance ? Toujours est-il que cette pratique pose une charge morale sur l’adversaire. Mais certains rétorqueront : pourquoi ces gris-gris ne sauvent-ils pas les sélections africaines des tannées mémorables qu’ils reçoivent en Coupe du Monde ?
Samedi, surtout en seconde période, le Raja a gâché un nombre incalculable d’occasions franches de prendre l’avantage, par Iajour (3 fois), Bourazouk (2 fois), Moutouali (2 fois), Salhi (1 fois), El Hachimi (1 fois). Pourquoi Benzarti a-t-il fait jouer Oulhaj en tant que milieu défensif et laissé Koko sur le banc de touche ? Taïr, l’adjoint, répond : «Oulhaj a débuté en foot en tant que milieu. “On” pensait que Koko méritait du repos et qu’il devait récupérer» ; d’ailleurs après le match Koko n’a pas caché sa surprise de se voir écarté de cette rencontre, alors qu’il ne souffrait de rien ! Benzarti a-t-il préparé ses joueurs pour les tirs au but ? Taïr rétorque évasif : «Les tirs aux pénos nous les faisons tous les jours. Mais pour Horoya, non !»
En quittant la Ligue des champions, on se demande si le Raja n’a pas dilapidé son capital de vice-champion du monde des clubs. On est vraiment très enclin à le croire.