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Le bilan d’étape du gouvernement fait l’objet de critiques acerbes de l’opposition

Le bilan gouvernemental à mi-parcours a fait l’objet de critiques acerbes de la part de l’opposition parlementaire. L’effritement du pouvoir d’achat des citoyens... Du côté de la majorité, les parlementaires ont défendu les réalisations du gouvernement tout en appelant à l’accélération de la cadence de l’action gouvernementale.

Le bilan d’étape du gouvernement fait l’objet de critiques acerbes de l’opposition
Le bilan à mi-parcours du gouvernement Benkirane suscite des réactions diverses.

Le bilan gouvernemental à mi-parcours ne fait pas l’unanimité. Alors que la majorité salue les réalisations du gouvernement de M. Benkirane tout en appelant à l’accélération de la cadence des réformes, les groupes de l’opposition tirent à boulets rouges sur le bilan de l’exécutif, le qualifiant de «faible» voire de «décevant». Plusieurs reproches sont adressés à l’Exécutif : l’absence d’un modèle économique clair, des décisions ayant conduit à l’effritement du pouvoir d’achat des Marocains, la lenteur de la production législative, l’incapacité de lutter contre la corruption, le surendettement…

Le Chef du gouvernement a vécu des moments on ne peut plus difficiles, lundi dernier, face aux remarques acerbes de l’opposition des deux Chambres du Parlement qui ont tenu une séance conjointe pour débattre du bilan d’étape du gouvernement. L’intervention du parlementaire et secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a été sans aucun doute la plus virulente. Hamid Chabat n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, rappelant les causes du retrait du parti de la balance du gouvernement et fustigeant la démarche «unilatérale» de M. Benkirane. Le chef de file des héritiers de Allal El Fassi a pointé du doigt les écarts entre les engagements pris par le gouvernement dans le cadre de la déclaration gouvernementale et les réalisations concrétisées. Le gouvernement ne dispose pas, selon lui, d’une politique économique claire et est incapable «d’imaginer des alternatives».

Le chef du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité à la Chambre des conseillers a abondé dans la même veine. Hakim Benchemmach n’y est pas allé non plus de main morte, dénonçant l’absence d’une stratégie gouvernementale claire dans divers domaines ainsi que la marginalisation de l’opposition par le Chef du gouvernement. Il a critiqué le bilan économique ainsi que la lenteur de l’action gouvernementale, notamment au niveau législatif, estimant que le gouvernement avait échoué dans l’activation des dispositions constitutionnelles. À l’instar de tous les parlementaires de l’opposition, Benchemmach a tenu à fustiger l’argument du «maintien de la stabilité» qui a été largement brandi par M. Benkirane lors de la présentation du bilan de son équipe gouvernementale à mi-mandat. En effet, les députés et conseillers relevant du PI, du PAM, de l’UC et de l’USFP ont appelé le Chef de l’exécutif à ne pas s’attribuer le mérite du climat de sérénité qui règne au Maroc. D’ailleurs, même le Rassemblement national des indépendants, par la voie du président de son groupe parlementaire à la Chambre des représentants, Ouadiae Benabdellah, a tenu à s’exprimer sur ce point qui avait suscité l’ire de plusieurs acteurs politiques. Le parti de la colombe estime que le climat de stabilité dont jouit le Royaume est le fruit des réformes qui ont été entamées depuis voilà deux décennies au Maroc, des réformes qui constituent l’épine dorsale du modèle marocain. Le RNI se félicite, par ailleurs, de sa participation au gouvernement, soulignant que son entrée à la coalition menée par M. Benkirane n'est nullement en contradiction avec ses anciennes positions. «L’intérêt de la Nation unit tous les Marocains dans toutes les circonstances et nous sommes fiers d’appartenir à ce gouvernement», a précisé Ouadiae Benabdellah. Tout en défendant les réalisations de l’exécutif, les groupes de la majorité ont émis des propositions pour redynamiser l’action gouvernementale.

Le député du parti de la lampe, Abdelaziz Omari, qui a souligné le courage politique de l’équipe Benkirane, a appelé ce dernier à redoubler d’efforts pour lutter contre la corruption et toutes les formes de rente, à poursuivre les réformes ayant trait à l’administration publique, aux Caisses de retraite, à la compensation et à l’enseignement ainsi qu’à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens. Même son de cloche chez le président du groupe du Mouvement populaire à la Chambre des représentants, Nabil Belkhyat, qui a relevé que pendant le reste du mandat gouvernemental, il est impératif de surmonter toutes les contraintes et de faire face aux défis afin de concrétiser tous les engagements gouvernementaux relatifs à plusieurs dossiers, notamment l’emploi des jeunes, l’officialisation de l’amazigh, la promotion des zones rurales et montagneuses, la mise en place des mesures nécessaires afin de sauvegarder le pouvoir d’achat des Marocains… 


La majorité se plaint d’un héritage malsain

Le député Abdelaziz El Amri a souligné, dans une intervention au nom du groupe Justice et développement à la Chambre des représentants, que le gouvernement a hérité d'une économie ballotée par une crise financière qui planait sur plusieurs partenaires du Royaume, et s'est retrouvé confronté à des problématiques majeures, à leur tête les dossiers de la compensation et des régimes de retraire, entre autres. Le gouvernement, a-t-il poursuivi, a pris en main une économie rentière, déséquilibrée aux plans intérieur et extérieur et dont les disparités, entre régions et couches sociales, vont croissant, soulignant que l'Exécutif est parvenu, avec célérité, à améliorer la compétitivité de l'économie nationale, à catalyser la croissance, à consolider l'investissement et à en affûter l'attrait.

L’opposition critique des réformes vidées de leur substance

Le député Hakim Benchemmass, du groupe Authenticité et modernité, a considéré que, deux ans et demi après la nomination du gouvernement, la situation économie est inquiétante et très difficile, sur fond du repli des taux de croissance et de l'incapacité du gouvernement de concevoir des solutions nécessaires à la réalisation d'une croissance forte, durable et créatrice d'emplois. Le président du groupe socialiste à la Chambre des représentants, Driss Lachgar, a estimé pour sa part que les réformes engagées par le gouvernement, notamment le système judiciaire et le dialogue national sur la société civile, avaient été vidées de leur sens à cause de la «marginalisation» de plusieurs acteurs et intervenants, faisant observer que le secteur des médias a, à son tour, été la cible de tentatives de manipulation idéologique qui ont engendré un immobilisme dans ce secteur.

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