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Troubles massifs en Ukraine

Des lois qui durcissent les sanctions contre les manifestants ont été publiées mardi au journal officiel ukrainien et vont entrer en vigueur, au troisième jour d'affrontements très violents à Kiev et malgré les mises en garde des Occidentaux. Les manifestants ukrainiens dénoncent le rapprochement avec la Russie plutôt qu’avec l’Union européenne. Les troubles violents cette fois-ci ont été provoqués par l’adoption de lois réprimant les manifestations de rue. Ce que dénonce l’opposition.

Troubles massifs en Ukraine
Les manifestants dénoncent le rapprochement avec la Russie et la promulgation de lois répressives.

«Golos Ukraïny» (la Voix de l'Ukraine), le journal du Parlement, a publié les nouvelles lois qui durcissent, jusqu'à des peines de 5 ans de prison, les sanctions potentielles contre les manifestants qui ont installé depuis deux mois un campement et des barricades dans le centre de Kiev, ou occupent des bâtiments officiels. L'adoption de ces lois la semaine dernière a relancé la mobilisation. Dimanche, environ 200 000 personnes se sont réunies sur la place de l'Indépendance pour les dénoncer. Les violences entre forces de l'ordre et manifestants à coups de cocktails Molotov et de tirs de balles en caoutchouc se poursuivent depuis dimanche dans la capitale, multipliant le nombre de blessés. Ceux-ci ont accusé le pouvoir ukrainien d'avoir provoqué l'escalade de la violence en adoptant ces lois plus répressives.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, plusieurs journalistes ont été grièvement blessés aux yeux par les tirs de projectiles des forces de l'ordre, qui apparemment visaient la tête. Selon le département de la santé de Kiev, cité par l’AFP, 103 personnes ont demandé une aide médicale depuis le début des affrontements dimanche, et 42 ont été hospitalisées. Deux journalistes du service ukrainien de la radio américaine Radio Free Europe/Liberty ont affirmé dans une vidéo, où ils apparaissaient le visage recouvert de bleus, avoir été battus et roué de coups par les forces de l'ordre alors qu'ils couvraient les heurts.

Troubles massifs

Les manifestations à Kiev qui «dégénèrent en troubles massifs» sont une menace pour toute l'Ukraine, a déclaré lundi 20 janvier le Président ukrainien Viktor Ianoukovitch dans une adresse aux Ukrainiens en appelant l'opposition au dialogue. «Je comprends votre participation à des actions de protestation massives (...), mais quand les actions pacifiques dégénèrent en troubles massifs et sont accompagnées de violences et d'incendies criminels, cela menace non seulement les citoyens à Kiev, mais toute l'Ukraine (…) J'appelle au dialogue, au compromis, au calme», a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a jugé que la situation était en train «d'échapper à tout contrôle» et a dénoncé le soutien «indécent» apporté selon lui à l'opposition par les Européens. «Imaginez que cela se passe dans n'importe quel pays de l'Union européenne. Possible ? On ne l'aurait jamais permis». Le responsable russe s’exprimait après que les ministres européens ont dénoncé les lois, promulguées vendredi, qui pourraient restreindre considérablement les droits fondamentaux de rassemblement des citoyens ukrainiens, la liberté de la presse et les activités des organisations de la société civile. «Tous les actes de violence doivent être l'objet d'enquêtes et les responsables traduits en justice», ont écrit les ministres de l’UE. Les protestataires ont en également reçu le soutien de l'opposante et ex-Première ministre emprisonnée Ioulia Timochenko. «Défendez l'Ukraine et n'ayez peur de rien !» a écrit l'opposante, qui purge une peine de sept ans de prison pour abus de pouvoir. Au total, 32 personnes ont été arrêtées, a annoncé le ministère de l'Intérieur ukrainien.

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