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Le Parlement européen remet en cause l’Accord agricole

Le Maroc se dit préoccupé par les démarches entreprises au sein du Parlement européen en vue de modifier le régime des prix d'accès des fruits et légumes marocains aux marchés européens. Il estime qu’elles pourraient mettre à mal des relations basées sur la confiance et le partenariat durable.

Le Parlement européen remet  en cause l’Accord agricole
Le Maroc craint l'impact de ces nouvelles dispositions sur les exportations agricoles marocaines, particulièrement de tomates.

L e Parlement européen (PE) serait en train de remettre en question l’Accord agricole signé en octobre 2012 avec le Maroc. La commission de l'agriculture au sein du PE a adopté en effet lundi dernier un acte délégué visant la mise en œuvre d’un projet de réforme de l'organisation des marchés. Ledit projet prévoit notamment la modification du régime des prix d'accès des fruits et légumes marocains aux marchés européens. Si ce projet était adopté définitivement par les instances européennes, il constituerait un coup dur pour les exportations de fruits et légumes du Maroc vers les pays de l’UE.

Face à ces démarches, le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a demandé, jeudi dernier, à l'Union européenne (UE) de trouver rapidement des solutions concrètes pour préserver les acquis contractuels du Royaume et maintenir le flux normal des exportations marocaines des fruits et légumes sur le marché européen, conformément aux dispositions de l'Accord agricole. Selon la MAP, M. Benkirane a exprimé à Rupert Joy, Chef de la Délégation de l'UE à Rabat, «la profonde préoccupation» du gouvernement quant à «l'impact négatif» de ces nouvelles dispositions, notamment la modification des mécanismes du prix d'entrée sur les exportations agricoles marocaines, particulièrement de tomates. Un communiqué du Chef du gouvernement précise que l'adoption de ce nouveau mécanisme, décidée «unilatéralement» par l'UE, est en contradiction effective avec les engagements de l'Union au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), car elle ignore totalement les dispositions pertinentes de l'Accord d'association liant le Maroc à l'Union européenne. Le communiqué rappelle que l'article 20 de l'Accord d'association impose à la partie souhaitant procéder à une modification de sa règlementation en matière de politique agricole d'en informer, à l'avance, le Comité d'association. Pour le Chef du gouvernement, un changement éventuel du régime des prix constitue un «recul majeur, voire une remise en cause des dispositions de l'Accord agricole, qui vient à peine d'entrer en vigueur».

Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, trouve que la modification du régime des prix d'accès des fruits et légumes marocains aux marchés européens «est une démarche aussi étonnante qu'incompréhensible de la part d'un partenaire historique tel que l'Union européenne». Dans une déclaration à la MAP, le responsable gouvernemental n’a pas caché ses craintes quant aux conséquences négatives d’une telle démarche sur la filière des fruits et légumes. «Nous n'osons même pas imaginer les conséquences sur une filière marocaine et sur des opérateurs qui avec un partenariat aussi important avec l'UE ont investi et cru en des débouchées sérieuses», a-t-il déclaré. Il a ajouté que la modification du système de prix d'entrée des fruits et légumes marocains sur le marché européen était «un retour en arrière sur des négociations qui ont mobilisé pendant une longue période les responsables marocains et européens».

Certes, l'acte délégué relatif à la modification du régime des prix ne concerne pas uniquement le Royaume, mais tous les partenaires de l’UE, mais le Maroc sera le plus durement touché, compte tenu de la nature de ses échanges avec elle. Alors que le quatrième round des négociations pour un Accord de libre-échange complet et approfondi vient d’être bouclé, force est de reconnaitre que la démarche du Parlement européen n’est pas de nature à créer un climat de confiance et de sérénité favorable à l’établissement d’un partenariat équitable et durable.

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