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Le Plan d’action aquacole pour assurer les conditions d'un développement durable

Les projets de construction d'un parking et d'une place, ainsi que du centre d'investissement de la wilaya de Tétouan et d'un centre pour les autistes, entrent dans le cadre du programme de développement intégré, équilibré et inclusif, lancé, lundi, par S.M. le Roi Mohammed VI, et qui s'étale sur une période de cinq ans, de 2014 à 2018. Le Souverain a également suivi une présentation du Plan d’action aquacole du Maroc.

Le Plan d’action aquacole pour assurer les conditions d'un développement durable
Le plan national aquacole ambitionne de créer 50 000 emplois directs à l’horizon 2020.

Le Plan d’action aquacole du Maroc a pour principal objectif l’amélioration de la croissance économique et la réduction de la pauvreté, et ce dans la perspective, notamment, de faire bénéficier ce secteur des soutiens financiers prévus dans le cadre du programme Millennium Challenge Account (MCA). Le plan concerne aussi le développement des plans d’aménagement et l’intégration de l’activité aquacole au niveau des villages de pêcheurs et des points de débarquements aménagés. Sachant que le Maroc s’est doté, depuis 2009, d’une nouvelle stratégie de développement et de compétitivité du secteur halieutique. Il s’agit du Plan Halieutis qui vise la mise à niveau et la modernisation des différents maillons de la chaîne de valeur du secteur halieutique ainsi que l’amélioration de sa compétitivité et de sa performance. Élaborée conformément aux Orientations stratégiques de S.M. le Roi, cette stratégie a pour ambition d’assurer un développement durable du secteur à travers la préservation de la ressource halieutique et de relever les défis de la mondialisation en répondant aux normes de plus en plus exigeantes des marchés internationaux et celles du marché intérieur.

Cette stratégie s’intègre dans les nouvelles orientations gouvernementales en matière de développement économique et social du Royaume. Le Plan Halieutis, qui table sur la mise à niveau du secteur de la pêche à l'horizon 2020, englobe le développement et la modernisation de l'ensemble de la filière : la flotte de pêche, les ports, ainsi que les industries de transformation.

Ce programme comporte 16 projets, dont un vise la création de trois pôles d'excellence basés à Tanger, Agadir et Laâyoune-Dakhla, qui devraient attirer des investissements pour une valeur totale de 9 milliards de dirhams. Ce plan devrait permettre de porter la contribution du secteur de la pêche au PIB à 21,9 milliards à l'horizon 2020. Les responsables espèrent également voir les exportations passer à plus de 23,9 milliards de dirhams. Ce programme cherche également à renforcer la consommation nationale des produits de la mer au Maroc, la faisant passer de 10 kg par personne et par an à 16 kg d'ici 2020. Comptant parmi les grands projets de la stratégie Halieutis, l’aquaculture est positionnée au niveau de l’axe durabilité en tant que filière prioritaire amenée à constituer un levier de croissance et de création d’emploi pour le secteur halieutique. En effet, le développement de l’aquaculture permettra d’améliorer les moyens d’existence par le biais de l’augmentation des revenus, de l’emploi et du bien-être. Il contribuera par ailleurs à la sécurité alimentaire et au développement socio-économique du Maroc.

Partant d’une production moyenne annuelle enregistrée au cours des quatre dernières années à hauteur de 300 tonnes par an de produits aquacoles, les objectifs du Plan, en termes de volume de production, ambitionnent d’atteindre 200 000 tonnes par an et de créer 50 000 emplois directs à l’horizon 2020. Ce secteur pourrait contribuer amplement à la réalisation des objectifs fixés au titre de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).

Outre ses retombées socio-économiques non négligeables, le développement du secteur contribuera sensiblement à la préservation du littoral, à la reconstitution de la biodiversité halieutique et des stocks qui font l’objet, depuis quelques années, de surexploitation et qui sont parfois menacés de disparition. En effet, les populations des régions du nord du pays font face à des conditions naturelles difficiles et au manque d’infrastructures, limitant ainsi leurs champs d’activité et aggravant leur précarité. Ainsi, dix projets d’aquaculture marine seront implantés dans la zone méditerranéenne (Fnideq et Oued Laou). Les espèces ciblées, à travers la pisciculture, sont le loup, la dorade, la sole et le maigre. Alors que la conchyliculture portera sur les moules, les huitres, les palourdes ainsi que d’autres coquillages. Ces projets intégrés, qui s’inscriraient dans le cadre global de l’INDH, devraient viser l’amélioration des conditions de vie des populations dépendantes des activités marines, et ce moyennant la mise en place de conditions propices pour la création de petites entreprises et de coopératives aquacoles.


L’aquaculture pourrait servir comme substitut aux activités de pêche artisanale

Le Maroc dispose d’un littoral de 3 500 km dont 500 km sur la Méditerranée et 3 000 km sur la façade Atlantique, un littoral faiblement occupé avec une exposition aux tempêtes modérée. Il accorde une grande importance au secteur halieutique qui contribue à hauteur de 2,5% de son PIB. Avec ses aspects naturels (milieux, climat, qualité des eaux…), le Royaume du Maroc dispose de potentialités considérables pour développer le secteur aquacole.
En effet, le Maroc dispose d’une diversité de zones favorables pouvant abriter des activités aquacoles comme les lagunes, les baies, la pleine mer ou les zones basses en bordure de mer. En 2012, la valeur de la production aquacole s’élevait à environ 15 000 millions de dirhams correspondant à un volume de production de 413 tonnes. L’aquaculture marocaine est centrée sur la production d’huîtres, qui représente 85% du total national. La deuxième espèce produite est la daurade avec un volume de production de 35 tonnes, soit 11% de la production aquacole nationale.
Outre les avantages naturels, l’aquaculture au Maroc bénéficie d’une main d’œuvre abondante, disponible et expérimentée dans le domaine de la mer. Dans ce sens, l’aquaculture pourrait servir comme substitut aux activités de pêche artisanale à travers notamment un redéploiement réfléchi d’une partie des pêcheurs dans les zones à forte charge.
Du point de vue commercialisation des produits aquacoles, le développement de la production aquacole contribuerait assurément à combler la demande en produits de la mer au Maroc à la fois du consommateur final et des secteurs de la restauration et de l’hôtellerie. De même, la proximité du Maroc du marché européen constitue un atout de valeur, particulièrement pour les produits consommés à l’état frais.

L’Agence nationale de développement de l’aquaculture

L’Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) est un établissement public marocain doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, basé à Rabat et créé en 2011 afin de promouvoir et de développer le secteur de l’aquaculture au Maroc. Avec le Comité national de la pêche, le Fonds pour l'ajustement et la modernisation de l'effort de pêche, le Centre de valorisation des produits de la mer et l'Observatoire de l'emploi du secteur halieutique, elle constitue l'un des cinq instruments clés du plan stratégique Halieutis de développement et de compétitivité du secteur halieutique d'ici 2020, lancée en septembre 2009. Les missions de l'ANDA (Agence nationale pour le développement de l'aquaculture) sont liées à la promotion de la filière aquacole et sont définies dans l'article 2 de la loi N° 52-09 portant sa création, à savoir le suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale en matière de développement de l’aquaculture et l’évaluation de son efficacité et la participation à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’aquaculture. L’Agence s’emploie à la proposition de plans d’action spécifiques, en application des orientations données par la stratégie nationale du secteur halieutique, et à la promotion des activités aquacoles et au développement des échanges, tant à l’export que sur le marché national.

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