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Le cash et le mobile-banking, les deux extrêmes de l’Afrique

Le m-banking explose dans le continent où le taux de bancarisation n'excède pas les 20% et où le cash domine encore les transactions. Un énorme potentiel est là, mais le problème de sécurité demeure entier dans plusieurs pays.

Le cash et le mobile-banking, les deux extrêmes de l’Afrique
La bancarisation de la population africaine constitue un grand défi pour le développement du continent.

La montée en flèche de la téléphonie mobile en Afrique a créé des conditions idéales pour le mobile-banking. Celui-ci connait une progression fulgurante et fera du continent la principale zone de développement dans le monde. Aujourd’hui, 80% des paiements mobiles se font en effet à partir de l’Afrique, selon Touhami El Ouazzani, général manager de Visa pour le Maroc et l’Afrique francophone. Un continent où 20% uniquement de la population est bancarisée et où le cash domine à 80% dans les transactions.
L'énorme potentiel du m-banking est toutefois inhibé par d'importantes contraintes. Le faible niveau d’équipement informatique, malgré les progrès de l'accès à Internet, la méconnaissance du web par une bonne partie des consommateurs, mais aussi, et surtout, une faible sécurité. Confier son numéro de compte bancaire à un site présente un grand risque dans certains pays du continent.

Tous ces aspects étaient au centre de la deuxième édition du Forum de la monnaie et du paiement électronique en Afrique francophone, tenu à Casablanca les 20 et 21 mars. Pour ce nouveau round, les intervenants se sont attardés sur les perspectives du paiement électronique dans les pays d’Afrique francophone à l’horizon 2020, avec en toile de fond l’ouverture du marché, les innovations pour l'inclusion financière et l'e-gouvernement. «Le constat est que la téléphonie mobile réduit bien les contraintes géographiques et les coûts de transaction en offrant aux banques une stratégie d’expansion à coup faible», affirme Touhami El Ouazzani. Pour lui, l’Afrique (zone CEMAC, Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), qui comptait 12 millions d’abonnés en paiement mobile en 2010, sera en 2015 la deuxième zone au monde en nombre d’utilisateurs de paiements mobile avec plus de 80 millions de personnes. «La monétique est une clé pour changer les mœurs et accélérer le passage d’une économie de cash à une économie de paiements électroniques», indique, pour sa part, Noureddine Elhachimi Loudghiri, directeur général d’Eureka Consulting.

Qu’en est-il alors pour le Maroc ? Et comment l’évolution des paiements électroniques changerait-elle la physionomie du marché ? «Il est nécessaire d’ouvrir le marché, d’avoir de nouveaux opérateurs innovants qui vont apporter des services à valeur ajoutée avec des tarifications et des conditions très acceptables et surtout qui vont ouvrir de manière géographique l’ensemble du pays. Plusieurs études le démontrent : à chaque fois qu’il y a utilisation des moyens de paiements, cela représente entre 0,6 et 1% du PIB», explique Mounir Razki, responsable de la direction des Opérations monétaires et des changes à Bank Al-Maghrib. Pour Razki, les paiements électroniques favorisent les économies d’échelle et la réduction des coûts liés au traitement et à la gestion de la monnaie fiduciaire (optimisation des coûts d’assurance et de transport, baisse des frais directs et indirects liés au traitement de la monnaie fiduciaire…).


Le Royaume est sur la bonne voie : «le paiement en ligne a dépassé la barre du milliard de dirhams en 2013. Le nombre de transactions par carte, lui, est passé de 1,2 million en 2012 à 1,9 million l'année suivante, en progression de 60%», rappelle le responsable de Visa. Si les avancées du marché local ont fait l’unanimité parmi l'assistance, lors de cette deuxième édition du Forum de la monnaie et du paiement électronique, beaucoup ont aussi exprimé leurs attentes. Mohamed Horani, PDG de HPS et ex-patron des patrons, les a résumées en une phrase : laisser au marché sa part de liberté et développer une approche participative. 

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