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Les maux de l’art contemporain arabe en débat

Dans le cadre de la vingt-neuvième édition de l’Université d’été Al-Mouâtamid Ibn Abbad et de la trente-sixième édition du Moussem culturel international d’Asilah, un colloque autour du thème : «Les arts plastiques contemporains arabes : enjeux et défis» a réuni, les 17 et 18 août, plusieurs personnalités du monde de l’art de divers horizons pour débattre de toutes les grandes questions de cette pratique.

Les maux de l’art contemporain arabe en débat
Le colloque a réuni des chercheurs, des universitaires, des artistes, des galeristes et des historiens, pour décrypter le mouvement artistique.

La scène artistique contemporaine arabe est parfaitement intégrée aujourd’hui au mouvement de l’art sur le plan international. Les pays arabes en voie de développement participent même à sa mondialisation.
Grâce à un certain nombre d’artistes et d’initiatives, on assiste depuis quelques années à une entrée plus marquée de ces pays dans un marché de l’art en voie de globalisation. Mais qu’en est-il des enjeux et défis de ces arts plastiques contemporains arabes ? Pour tenter de répondre à cette question, l’Université d’été Al-Mouâtamid Ibn Abbad, dans le cadre de sa vingt-neuvième édition, a choisi d’aborder les grandes questions de ce domaine dans les sociétés arabes sous forme d'un colloque qui a eu lieu les 17 et 18 août à Asilah. Intitulé «Les arts plastiques contemporains arabes : enjeux et défis», ce colloque, inscrit également dans le cadre de la trente-sixième édition du Festival international culturel d’Asilah, a réuni des chercheurs, des universitaires, des artistes, des galeristes et des historiens, pour décrypter le mouvement artistique arabe dans le domaine des arts plastiques dans cette région du monde. Pour le secrétaire général de la Fondation du forum d’Asilah, Mohamed Benaïssa, le choix de ce thème s’explique par le contexte actuel des choses dans certains pays arabes surtout au Moyen-Orient et l’impact de ces bouleversements et de cette instabilité politique sur les artistes.

Et cela handicape le mouvement artistique arabe, dans sa dimension internationale, face aux défis de la mondialisation. C’est ce que pense également le modérateur de ce colloque Farid Zahi. Pour ce critique d’art, il est plus que jamais temps d’accompagner la mouvance mondiale dans ce domaine, car les vrais défis demeurent ceux de la pensée et de l’art. Il s’agit aussi de plusieurs problématiques auxquelles se heurte l’art contemporain arabe dont la liberté d’expression, la médiation, la médiatisation, le renouveau de cette forme artistique, l’histoire, l’identité et la diversité. Il y a aussi, selon Farid Zahi, le problème de la circulation des œuvres artistiques dont souffre l’art contemporain arabe, notamment à cause de la faiblesse de la culture des musées chez les sociétés arabes en l’absence d’une véritable politique culturelle. «Il faut tout d’abord définir l’art contemporain en rapport avec l’art moderne.

Le problème réside dans l’éclairage historique et théorique que nécessite la construction de valeurs artistiques durables. Il faut aussi penser à écrire l’histoire de l’art contemporain et moderne dans les pays arabes pour mieux faire connaître le langage pictural des artistes arabes de notre époque, montrer tout à la fois son particularisme et sa portée universelle. Les initiatives ne manquent pas, mais il est très important de prendre au sérieux cette question. C’est une nécessité. Le Musée national de Qatar, par exemple, tente de créer une encyclopédie réservée à l’art moderne arabe. Mais cela ne suffit pas. Il faut qu’il y ait plus d’initiatives dans les autres nations arabes», explique l’historien marocain et commissaire d’expositions Brahim Alaoui.

Dans le domaine de l’art contemporain arabe, encore considéré comme émergent, la dimension identitaire est omniprésente dans presque toutes les formes artistiques. Cette dimension a «toujours été présente en force dans différentes formes de l’expression artistique dans le monde arabe, depuis les années 40, avec l’éclatement du conflit arabo-israélien, en passant par la période du colonialisme occidental et jusqu’à l’ère contemporaine. Cela tient à un besoin sociétal de se protéger contre l’invasion culturelle étrangère sous toutes ses formes. L’art, en tant que marqueur identitaire par excellence, sert de réservoir de l’identité et de mémoire collective, surtout en période de crise», explique à ce propos Maha Aziz Soltane, chercheuse libanaise et professeur des beaux-arts.

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