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Des bijoux à la manière de Pierre-Alain Pingoud

Dans la foulée de ses activités temporaires, le Musée de l'art de vivre de Marrakech accueille, jusqu’au 30 juin, l’exposition de bijoux de l’artiste Pierre-Alain Pingoud. Le vernissage s’est déroulé, vendredi dernier, dans une ambiance respectant l’intimité des lieux, afin de découvrir cette collection muséale qui n’est pas à vendre.

Des bijoux à la manière de Pierre-Alain Pingoud
Ce trésor présente une variété infinie de formes, de grandeurs et de matériaux utilisés.

Une exposition assez singulière où Pierre-Alain Pingoud dévoile son côté créatif, s’inspirant de bijoux berbères sans pour autant donner l’impression à une quelconque imitation.
Cet univers amazigh représente pour l’artiste un vrai creuset de générosité dans le domaine de la création du bijou où il puise des idées qu’il réinvente à sa manière. «Pour moi, le bijou doit être investi de son sens originel : la parure. Il doit s’éloigner de toute préciosité, autant dans sa forme que dans sa valeur pécuniaire. Il est en correspondance avec la personne qui le porte ; il est individuel. Il se porte en fonction des circonstances, du vêtement, de l’humeur», souligne l’artiste Pingoud qui n’a pas manqué d’assurer que le Maroc emmagasine un héritage inestimable du bijou traditionnel. «Ce trésor présente une variété infinie de formes, de grandeurs et de matériaux utilisés. Un bout de cuir, trois fils de laine et c’est déjà un bijou. On y décèle un imaginaire ample et une vaste liberté d’expression. C’est le fruit d’une longue tradition qui n’a jamais connu de déviance.
En découvrant le bijou berbère, les barrières des formes et des matériaux se sont effondrées. Il m’est ouvert dès lors de multiples chemins à suivre, mais peu importe lequel choisir, l’essentiel étant de cheminer». La collection présentée au Musée de l’art de vivre donne un large aperçu du travail de Pierre-Alain qui se base, essentiellement, dans la création de ses pièces, sur le feu. «J’utilise le feu pour fondre le métal, le forger, puis pour le souder. Ensuite viennent les autres matières que j’ai envie d’ajouter. J’utilise les minéraux que je trouve au Maroc, notamment le corail, le coquillage de Mauritanie et tout ce qui se trouve sur le marché». Ses créations offrent des formes assez spéciales qu’on n’a pas l’habitude de voir. C’est ce qui distingue le côté créatif de Pingoud.

Lui-même avoue qu’il faut avoir un certain grain de folie pour accepter de porter ses bijoux. «Si je fais des bijoux ordinaires, on va les assimiler à ceux qui se trouvent dans les bazars ou autres souks. Moi, j’ai opté pour la particularité de mes bijoux, même si on n’ose pas les porter, on dira qu’ils sont différents. C’est l’essentiel», explique-t-il. En effet, en contemplant la collection de l’artiste Pingoud, on ne décèle aucune comparaison avec le bijou traditionnel dont il s’inspire.

«Les bijoux traditionnels constituent pour moi une matière d’inspiration, un terrain propice à la création à travers lesquels je peux imaginer d’autres formes et compositions. Ça n’a jamais été une question de reproduire la même chose. Il a fallu que je mette ma propre empreinte et mes propres sentiments. Car chaque bijou est une histoire. On ne peut pas refaire la même histoire.
Il y a encore de multiples découvertes qui m’attendent et qui stimuleront, sûrement, ma créativité. Non pour copier, mais pour puiser sans aucune honte dans ce trésor fascinant, en me réappropriant et en réinterprétant cet univers de générosité», renchérit-il.

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