Trente-deux personnes ont été tuées et des dizaines de femmes et d'enfants enlevés dans un village du nord-est du Nigeria attaqué par Boko Haram au moment où 54 soldats sont condamnés à mort pour leur refus de participer à une opération contre le groupe islamiste dans cette région. Les soldats nigérians, mal équipés et en sous effectifs, refusent souvent d'y combattre alors que l'armée a promis de reprendre la vingtaine de villes tombées aux mains des islamistes, à deux mois de l'élection présidentielle. Dans l'extrême-nord du Cameroun voisin, plusieurs centaines d'islamistes ont attaqué mercredi simultanément une colonne de véhicules militaires - détruisant au moins deux véhicules - et la base de la ville d'Amchidé, qu'un seul pont sépare du Nigeria.
L'armée camerounaise affirme avoir tué 116 membres de Boko Haram au cours d'une riposte et n'avoir à déplorer qu'«un mort du côté camerounais et un officier qui manque à l'appel», mais au Nigeria comme au Cameroun, les autorités ont tendance à minimiser les pertes du côté de l'armée et des civils. Selon des responsables locaux qui ont requis l'anonymat, des insurgés arrivés en convoi ont attaqué le village de Gumsuri, à 70 km au sud de Maiduguri, la capitale de l'État de Borno, leur fief historique. «Ils ont tué 32 personnes, dont l'imam de la localité et le chef de la milice locale», a déclaré un des responsables à l'AFP. On ignore, pour l'instant, combien d'habitants ont été enlevés, mais leur nombre pourrait dépasser la centaine et comprend des femmes et des enfants, selon les responsables et les témoins interrogés.