Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

L'état d'urgence expire dans le Nord-Est sur fond d'attaques meurtrières

L'état d'urgence imposé dans le Nord-Est du Nigeria pour contrer Boko Haram a pris fin jeudi dernier au lendemain de la mort d'au moins 45 personnes dans une attaque attribuée aux islamistes dans la même région.

L'état d'urgence expire  dans le Nord-Est sur fond  d'attaques meurtrières

Le Parlement a connu jeudi en fin de matinée un sérieux incident, qui a obligé son Président, David Mark, à annoncer la fermeture du bâtiment jusqu'à mardi prochain : les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes à l'arrivée du président de la Chambre des représentants, Aminu Tambuwal, un ancien allié du pouvoir récemment passé à l'opposition. Or la Chambre basse s'est prononcée jeudi sur la proposition du Président Goodluck Jonathan de prolonger l'état d'urgence dans les trois États du Nord-Est les plus touchés par l'insurrection du groupe islamiste armé Boko Haram, pour six mois supplémentaires.

Cette mesure en vigueur depuis 18 mois est très décriée et l'attaque sanglante de mercredi dans le Borno, l'un de ces trois États, semble venir confirmer son inefficacité. Le Congrès progressiste (APC), le principal parti d'opposition, a vivement critiqué l'état d'urgence à plusieurs reprises, considérant que depuis son instauration en mai 2013, la violence n'a fait qu'empirer dans les États de Borno, Yobe et Adamawa, où des villes entières sont contrôlées par les islamistes. Depuis son déclenchement en 2009, l'insurrection de Boko Haram a fait plus de 10.000 morts et près de 1,5 million de déplacés.

Appel à des mesures urgentes

Des hommes lourdement armés arrivés à moto mercredi dernier ont attaqué Azaya Kura, un village de la région de Mafa. «Nous avons compté 45 cadavres à la fin de l'attaque», a raconté à l’AFP Mallam Bulama, le chef du village. «Il y en a d'autres qui sont morts dans la brousse après avoir perdu leur sang à cause de blessures par balle». Cinquante personnes auraient aussi été blessées. Le président par intérim du district de Mafa, Shettima Lawan, s'est rendu sur les lieux jeudi sous haute sécurité. «Je cherche toujours la raison de cette tuerie de masse et des destructions commises par des gens sous le prétexte d'une religion», a-t-il lancé. «J'appelle le gouvernement fédéral à prendre des mesures urgentes et à sauver notre population d'une disparition imminente», a-t-il exhorté.

Le 26 octobre, des combattants présumés de Boko Haram ont enlevé à Mafa une trentaine d'adolescents, des garçons et des filles, certains âgés de seulement 11-13 ans. Des habitants se sont plaints d'attaques quasi quotidiennes qui ont forcé beaucoup à fuir. Cette nouvelle tuerie jette une lumière cruelle sur les joutes politiques à Abuja et l'incident de jeudi au Parlement, alors que le Président Jonathan est candidat à sa succession à la présidentielle de février 2015. 

Lisez nos e-Papers