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Les soldats-robots en débat à l'ONU

«Terminator va-t-il devoir se conformer aux règles de l'ONU ?» C’est avec un brin d’humour que la presse internationale évoquait hier l’information rapportée par la BBC et selon laquelle les experts de l’ONU vont débattre trois jours durant sur l’interdiction, ou non, des soldats-robots lors des conflits armés. Ceux qui sont pour estiment que la science peut ainsi se développer et les contre disent que ces machines ne font pas de différence entre les innocents et les combattants.

Les soldats-robots en débat à l'ONU
Baptisé Kuratas, le robot haut de 4 mètres est actionné par plus de 30 pistons hydrauliques. Il pèse 4,4 tonnes. Ph. DR

L'organisation internationale va très sérieusement débattre du rôle futur des robots dans les conflits. Le débat aura lieu entre le 13 et le 16 mai et il aura pour thème officiel les «armes létales autonomes». Un rapport de cette réunion d'experts sera rendu public en novembre. Selon la BBC, qui a repéré cette information, ce type d'arme sera théoriquement capable d'engager le combat et de tirer «sans que l'homme ait à intervenir». Les experts invités à la réunion devront faire preuve d'un peu d'imagination, car ce type d'armement n'existe pas encore, mais «le développement des technologies fait que leur existence devient de plus envisageable», précise le site de la chaîne anglaise. La BBC rappelle ainsi que l'armée britannique vient de tester avec succès le «Taranis», un drone de combat capable de prendre seul une cible et de tirer en toute autonomie. Pour les défenseurs du développement de ces technologies, des robots armés permettront de ne pas risquer la vie de soldats et ils décideront de façon plus efficace du moment d'engager le combat avec des cibles humaines. En gros, ils seront moins émotifs, plus rationnels, mais également moins sensibles. «Un moratoire peut être une bonne chose, mais je ne pense pas que leur interdiction soit la bonne solution», explique à la BBC le professeur Arkin, qui souhaite que la science puisse se développer. La convention de l'ONU qui débute aujourd'hui et qui est présidée par un Français va donc devoir débattre de l'utilité de ces robots, de leur usage et de leur compatibilité avec les règles de la guerre.

Les pour et les contre

Pour les promoteurs de cette technologie, ces armes permettront évidemment d'éviter de risquer la vie de soldats et seront plus efficaces parce que dénuées d'émotion. Les sceptiques ou opposants critiquent eux cette automatisation de la guerre et les risques de dérapages évidents encourus avec ce type d'armement. Noël Sharkey professeur d’intelligence artificielle à l’Université de Sheffield (Angleterre) regrette dans un entretien accordé au portail «dsi-presse.com», que «le principal problème d’éthique vient du fait qu’aucun robot autonome ou système d’intelligence artificielle ne dispose de capteurs capables de différencier les combattants des innocents (…) Les pays ne parlent pas entre eux de ce sujet, ce qui fait courir un grand risque à l'humanité». Du côté des pros, on souhaite que la science puisse continuer à se développer : «Un moratoire peut être une bonne chose, mais je ne pense pas que leur interdiction soit la bonne solution», explique à la BBC le professeur Ronald Arkin, expert robotique et éthique. 

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