Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Les réfugiés climatiques trois fois plus nombreux que les déplacés des conflits

C’est demain mardi que se tiendra, au siège de l’ONU à New York, le Sommet mondial sur le climat. Des mesures «audacieuses visant à réduire les émissions, à renforcer la résistance aux changements climatiques» sont attendues d’autant plus qu’un rapport indique que les catastrophes naturelles ont provoqué en 2013 le déplacement de trois fois plus de personnes que les conflits armés. En plus de leur situation précaire, les réfugiés climatiques n’ont pas de statut juridique.

Les réfugiés climatiques trois fois plus  nombreux que les déplacés des conflits
Le problème est en train de s'aggraver avec deux fois plus de déplacés dans le monde que dans les années 1970. bPh. DR

«L’élimination de la pauvreté et la restructuration de l’économie mondiale en vue de limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2°C sont des objectifs qui, s’ils sont poursuivis simultanément, peuvent permettre aux générations présentes et futures de vivre dans la prospérité et la sécurité». Ce vœu émis par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ne semble pas près d’être exaucé, bien au contraire. À deux jours de la tenue du Sommet mondial sur le climat, prévu demain mardi, le Norwegian Refugee Council (NRC, Conseil norvégien pour les réfugiés), une organisation indépendante spécialisée dans l'aide d'urgence, estime à 22 millions le nombre de personnes qui ont été déplacées en 2013 en raison des désastres naturels, ce qui représente trois fois plus que celles qui l’ont été en raison de conflits armés. Le problème est en train de s'aggraver avec deux fois plus de déplacés dans le monde que dans les années 1970, ajoute le rapport, qui l'explique par la montée de l'urbanisation lors des 40 dernières années. Le NRC, dirigé par Jan Egeland, ancien coordonnateur de l'ONU pour l'aide d'urgence, a appelé les politiques à faire de la question des déplacés une priorité, à l'occasion des discussions en vue d'un accord sur le changement climatique en 2015.

Pas seulement les pauvres

Ces catastrophes climatiques avec leur cortège de drames humains sont loin de connaitre son épilogue. L'Organisation météorologique mondiale (OMM, une agence de l'ONU) a averti que les gaz à effet de serre ont atteint en 2013 des concentrations record «En outre, les observations révèlent que le taux d'accroissement du CO2 atmosphérique entre 2012 et 2013 représente la plus forte augmentation annuelle depuis 1984». Ces évolutions négatives font dire aux Nations unies que 150 à 200 millions de personnes pourraient être contraintes d'émigrer pour des raisons climatiques d'ici 2050. Le monde entier est concerné, pas seulement les pays pauvres. L'Asie est le continent le plus touché avec 22,2 millions de migrants, à en croire Planetoscope. À elle seule, la Chine, en 2012, a connu de nombreux typhons et inondations. Quatre millions de personnes ont été obligées de déménager à cause des typhons et pas moins de 1,3 million à cause des inondations. L’Afrique est le deuxième continent le plus touché par les catastrophes naturelles qui ont affecté 8,2 millions, selon la même source. Les nations riches ne sont pas épargnées, comme le Japon avec le typhon qui a touché la région de Chubu, les États unis avec les tornades dans l'Oklahoma, et le Canada avec les inondations en Alberta qui ont déplacé ensemble 600.000 personnes.

Le rapport de Norwegian Refugee Council alerte également sur les risques naturels dans les régions en conflit, avec les inondations survenues en 2010 au Pakistan et celles qui touche actuelle le Cachemire. «Le changement climatique produit des effets sur l'environnement qui vont rendre difficile, voire impossible, la survie des personnes là où elles sont», note Walter Kälin, représentant du secrétaire général des Nations unies pour les droits de l’Homme des personnes déplacées dans leur propre pays, dont les propos sont accessibles sur le site du PNUE.

En plus de leur précarité, les personnes contraintes au déplacement pour des raisons climatiques ne bénéficient d’aucun statut juridique. Il resterait quatre-vingts ans aux Tuvaluans avant que leur île, dans le Pacifique, ne soit engloutie par les mers. Pourtant, les habitants de ce petit archipel de l'hémisphère sud ont vu leurs demandes d'asile refusées par le gouvernement australien, rappelle l’organisme onusien. 

Lisez nos e-Papers