L’annonce de nouvelles colonies en Cisjordanie occupée porte un nouveau coup au processus de paix, déjà au point mort, la colonisation étant l'une des principales pierres d'achoppement des négociations israélo-palestiniennes. Les Palestiniens veulent faire du secteur oriental d'Al Qods la capitale de l'État auquel ils aspirent. «La municipalité d'Al Qods exploite le fait que toute l'attention est centrée sur les élections du 17 mars pour étendre les quartiers (de colonisation) situés au-delà de la ligne verte», les frontières d'avant l'occupation israélienne de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est en juin 1967, a affirmé le conseiller municipal. «Ce genre de décision nous éloigne de toute possibilité de parvenir à un accord avec les Palestiniens», a-t-il ajouté. Yéhudit Openheimer, une responsable de la Paix Maintenant, une ONG opposée à la colonisation, a également dénoncé ces constructions. «Au moment où (le Premier ministre) Benjamin Netanyahu parle d'une unité fictive de Jérusalem, sous souveraineté israélienne dans le cadre de sa campagne électorale, les bulldozers créent des faits accomplis sur le terrain et sabotent ainsi toute tentative de parvenir à un accord», a-t-elle déploré, citée par le site «Walla».
Violation du droit international, selon l'ONU
La commission des Finances du Parlement israélien a voté dimanche l'octroi de 3,3 millions de dollars pour la construction d'un centre touristique dans une colonie, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
Le 29 octobre dernier, les Palestiniens ont demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’exiger qu’Israël mette fin à ses nouveaux projets de colonies à Al Qods-Est. «On doit exiger d’Israël, le pouvoir occupant, de cesser immédiatement et entièrement ses activités illégales de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est», a déclaré devant le Conseil l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyadh Mansour, selon l'AFP. Les quinze membres du Conseil de sécurité, qui se sont réunis d’urgence le 29 octobre à la demande de la Jordanie, ne prévoyaient pas cependant de projet de résolution.
Et il était peu probable qu’ils adoptent une déclaration, comme souhaité par la Jordanie, étant donné la réticence des États-Unis à critiquer son allié israélien. Washington avait utilisé son pouvoir de veto en 2011, le seul du gouvernement Obama à l’ONU, pour bloquer une résolution condamnant les colonies israéliennes, rapporte l'AFP. S’exprimant devant le Conseil, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux Affaires politiques, l’Américain Jeffrey Feltman, a estimé que l’envoi de colons dans les territoires palestiniens constituait une «violation du droit international» et allait à l’encontre d’une solution à deux États. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit «inquiet» des récents projets d’Israël qui, selon M. Feltman, «une fois encore, soulèvent de graves doutes sur l’engagement d’Israël à réaliser une paix durable». Peu avant, Israël a annoncé accélérer les plans pour la construction de 1.000 logements à Al Qods-Est, empoisonnant encore davantage l’atmosphère déjà très tendue autour de la partie palestinienne de la ville, annexée et occupée.