Projet de restructuration de la filière des petits pélagiques

Gros projet de restructuration de la filière des petits pélagiques. Le département de la Pêche maritime planche sur la définition d’une nouvelle stratégie d’exploitation et de valorisation de cette filière permettant de garantir sa compétitivité aux niveaux national et international et la durabilité de la ressource. Le plan de restructuration de la filière concerne donc aussi bien la pêche que les segments de l’industrie. Ainsi, le ministère s’apprête à lancer une étude sur l’état des lieux et le plan de mise à niveau de cette filière. Un appel d’offres vient d’être lancé à cet effet. Selon le département de la Pêche, les petits pélagiques représentent le principal potentiel halieutique du Maroc. Ils contribuent pour plus de 80% à la production halieutique nationale en volume et assurent l'approvisionnement des unités de transformation et du marché de consommation intérieur. Cette espèce est largement dominée par la sardine (Pilchardus Walbum) dont le pays détient le plus important stock au niveau mondial. «La filière pélagique joue, de ce fait, un rôle fondamental dans la création d’emplois en mer et à terre et contribue significativement aux exportations des produits de la mer marocains», indiquent les responsables du ministère sans fournir de chiffres. Ces derniers précisent que leur département a déjà mis en place une vision intégrée pour le développement de la filière pélagique combinant possibilités de pêche, infrastructures de débarquement et valorisation à terre des captures réalisées. «Cette approche s’inscrit dans le cadre de la stratégie Halieutis qui consiste en une série de projets couvrant l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur du secteur, de la gestion de la ressource à la commercialisation des produits de la mer en passant par le renforcement des opérations de captures, de débarquement et de première vente», soulignent-ils.
Plus généralement, au cours des dix dernières années, plusieurs mesures de gestion ont été mises en place par le département pour développer la filière pélagique nationale.

Il s’agit notamment du renforcement de la recherche halieutique, particulièrement l’amélioration des moyens dédiés au suivi et à l’évaluation de l’état des stocks. Les mesures portent également sur l’introduction et la généralisation de l’utilisation des contenants normalisés par la filière sardinière. Elles concernent, en outre, la mise en place d’un plan d’aménagement des petits pélagiques dans la pêcherie de l’Atlantique Sud (stock). La dernière action porte sur la généralisation, en cours, du plan d’aménagement des petits pélagiques aux pêcheries situées au nord de Boujdour. «Cinq ans après le lancement d’Halieutis, le département de la Pêche maritime souhaite réaliser un état des lieux de la filière pélagique nationale, dans ses dimensions pêche et industrie, avec pour objectif une meilleure compréhension de la santé de ces deux segments en vue d’en maîtriser les volumes autorisés à la pêche et l’approvisionnement des unités à terre», explique l’équipe en charge du dossier auprès du ministère. Ce diagnostic devrait aussi permettre d’apprécier les performances de la filière, eu égard aux investissements réalisés et aux mesures instaurées, en analysant la chaîne de création de valeur, de la pêche à la commercialisation en passant par la valorisation dans les unités industrielles. Il est à noter que les segments de l’industrie pélagique concernés par l’étude sont la conserve, la semi-conserve, la congélation et la farine & huile de poisson. Ce diagnostic sera complété par une analyse des performances de la filière pélagique à l’international en vue d’identifier les pratiques et les réussites de celle-ci tant au niveau de la pêche que de la valorisation industrielle. Tout ce travail devra finalement permettre d’élaborer un plan de restructuration de la filière et une nouvelle stratégie de développement en tenant compte de l’existant et des perspectives d’évolution.