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Grand projet d’écloserie marine industrielle

L’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture travaille sur la réalisation de la première écloserie marine du pays, spécialisée dans le poissons, sur le littoral atlantique nord, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Grand projet d’écloserie marine  industrielle
L’objectif du Plan Halieutis est d’atteindre 200.000 tonnes de produits d’aquaculture marine à l’horizon 2020, 45% du tonnage proviendrait de la pisciculture marine.

Le département de la Pêche maritime planche sur un projet d'écloserie marine industrielle. Une première à l’échelle nationale. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du plan Halieutis, porte sur la réalisation d’une écloserie marine de poissons sur le littoral atlantique nord dans le cadre d’un partenariat public-privé avec l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA). Et c'est cet établissement public, basé à Rabat et créé en 2011 afin de promouvoir et de développer l’aquaculture au Maroc, qui porte aujourd’hui le projet d’écloserie. C'est ainsi qu'il vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt à destination des investisseurs potentiels intéressés par la réalisation et l’exploitation de cette structure industrielle.

Selon l’ANDA, l’aquaculture demeure le secteur de production alimentaire présentant la plus forte croissance dans le monde. Depuis 1984, son taux de croissance global annuel est supérieur à 11% par an, comparé à 3,1% pour la production de viandes issues de l’élevage des animaux terrestres et 0,8% pour la production des pêches de capture. «Aujourd’hui, le Royaume du Maroc comme tous les autres pays de la planète ont tout intérêt à prendre le train de l’aquaculture et ne pas rater le coche», soulignent les responsables de l’ANDA. L’aquaculture au Maroc demeure embryonnaire, avec seulement une production de 300 tonnes/an (au niveau mondial, la production aquacole s'élève à 90,4 millions de tonnes en 2012 équivalents à 144 milliards de dollars). Elle est également loin de la production de pêche de capture au Maroc (plus de 1 million de tonnes par an).

L’objectif du Plan Halieutis est d’atteindre 200.000 tonnes de produits d’aquaculture marine à l’horizon 2020 qui représenteraient alors 11% de la production halieutique totale du Maroc estimée à 1,75 million de tonnes. Selon l’ANDA, parmi les principaux goulots d’étranglement empêchant aujourd’hui le décollage de la pisciculture marine (élevage de poissons : loup, daurade, maigre, sole, etc.) est l’indisponibilité des principaux intrants au niveau local (alevins et aliments) indispensables dans le processus de production. L’alevin et l’aliment représentent de manière générale plus de 70% du coût de production. Ainsi ce projet d’écloserie marine aura pour mission d’amorcer l’activité de grossissement en permettant une offre d’alevins de qualité similaire à celle qui peut être importée tout en affranchissant les opérateurs des frais supplémentaires (transport, transit et frais). En outre, cette structure aura aussi pour vocation le développement de synergie avec les opérateurs privés ainsi que les instituts de recherche par l’instauration de programmes de sélection et d’amélioration génétique, la domestication de nouvelles espèces d’intérêts commerciales dans le cadre d’une stratégie de diversification. De même, cette écloserie aura pour rôle de faire office de passerelle dans le cadre du transfert technique dans le domaine de l’ingénierie de l’écloserie marine de poissons. «Finalement, l’instauration d’une écloserie marine industrielle qui sera une première à l’échelle nationale encouragerait et inciterait les entrepreneurs à s’installer en masse pour réaliser l’activité de grossissement de poissons, étape finale dans le processus de production avant la commercialisation», détaille l’ANDA.

À noter que l’Agence a déjà entamé une étude de faisabilité, dont la première phase a permis de proposer 4 zones potentielles pour l’implantation de l’écloserie piscicole, en tête une zone des terres basses de Tahaddart où un site de 2,7 ha, au sud de la Centrale Thermique de Tahaddart, a été identifié. En outre, cette étude conclut que la production doit être tournée à court terme uniquement vers le marché domestique qui reste à créer. S’agissant de la capacité de production, elle serait de 10 millions d’alevins de bar/daurade/maigre (correspondant à une capacité de production de poisson d’environ 5.000 tonnes par an) avec une possibilité d’extension à 20 millions d'alevins, soit un doublement de la production. 

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