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Le système bancaire bien immunisé contre les risque

C’est Bank Al-Maghrib qui l’affirme dans son tout premier rapport sur la stabilité financière : en cas de matérialisation des risques macroéconomiques extrêmes, le système bancaire continuerait à maintenir sa résilience et à respecter les exigences de solvabilité, en dégageant des ratios de solvabilité de 12,7% en 2014 et 12,5% en 2015.

Le système bancaire bien immunisé contre les risque

Le système bancaire marocain devrait maintenir sa résilience en 2015. En tout cas, c’est ce que montrent les résultats des macros stress que vient de publier Bank Al-Maghrib dans son premier rapport sur la stabilité financière. Les prévisions de la Banque centrale affirment que le ratio de solvabilité du système bancaire se situerait aux alentours de 13% à l’horizon 2014-2015 selon le scénario de base. De même, en cas de matérialisation des risques macroéconomiques extrêmes, le système continuerait à maintenir sa résilience et à respecter les exigences de solvabilité, en dégageant des ratios de solvabilité de 12,7% en 2014 et 12,5% en 2015.

Même s'il aura subi en 2013 les effets défavorables de la conjoncture économique internationale, essentiellement, à travers le canal du risque de crédit, de liquidité et de marché, le secteur bancaire est parvenu tout de même à préserver et à consolider sa solidité financière. C’est l’une des principales conclusions de Bank Al-Maghrib (BAM) dans son rapport sur la stabilité financière. Si le secteur a pu préserver sa solidité, c’est qu’il a relevé ses exigences prudentielles. Résultats du processus : rehaussement des ratios de solvabilité et des fonds propres de base. Et ce n’est pas tout. Le tissu bancaire a renforcé significativement les dispositifs de gouvernance et de gestion des risques. Le secteur pèse aujourd’hui 70% du système financier contre 15% pour les OPCVM et 9% pour les compagnies d’assurances. En 2013, le volume d’activité des 19 banques universelles de la place, mesuré par le total de leur bilan sur base sociale, affiche une progression de 5,2% après 7,2% l’année précédente. Il ressort ainsi à 1.095 milliards de dirhams, soit 126% du PIB. Dans son analyse, BAM affirme que l’activité bancaire est centrée sur les métiers traditionnels d’intermédiation financière reflétée par le poids important de la part des activités de détail aussi bien dans l’actif que le passif du bilan. Notons qu’à l’actif, le crédit a vu sa part progresser sur les 10 dernières années, pour frôler les 64% en 2011, avant de descendre à 61% en 2013 à la faveur du renforcement de l’activité de placement en titres qui s’est accélérée ces 3 dernières années dans un contexte où les besoins de financement du Trésor décollent, explique la Banque centrale.

Au passif, le poids des dépôts collectés auprès de la clientèle connait un cycle baissier puisqu’il est passé de 79% à 66% entre 2004 et 2013, dont plus de la moitié (58%) sont constitués de ressources non rémunérées. Pour les experts de la Banque centrale, cette baisse tendancielle a été relayée par le recours à la dette obligataire et le refinancement sur le marché monétaire et auprès de BAM. Dans les crédits distribués par les banques, les grandes entreprises s’adjugent la part du lion (41%) suivies des ménages (30%) et des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) avec 14%. Enfin, les agents économiques financiers et les administrations publiques n’auront bénéficié respectivement que de 10 et 5% du total crédit.

Trois banques concentrent 70% de la réserve obligatoire globale

Dans le chapitre consacré aux marchés des capitaux, la Banque centrale affirme qu’au Maroc, le degré de développement des marchés de capitaux et leur niveau de liquidité les classent davantage dans la catégorie des marchés émergents et en développement. Et compte tenu de cette spécificité, les principales sources de risque et de vulnérabilité ont été identifiées à travers les caractéristiques des marchés monétaire, obligataire et boursier. «Les dimensions qui ont été identifiées ont trait à la concentration, au manque de profondeur et de liquidité ainsi qu’à la dispersion des prix et des taux d’intérêt», expliquent les services de Abdellatif Jouahri. Le rapport rappelle par ailleurs qu’il y a une interaction étroite entre la liquidité des institutions financières et celle des marchés de capitaux. «Des marchés liquides permettent aux institutions financières d’ajuster leurs portefeuilles, de lever des ressources à moindre coût et d’avoir une gestion plus efficace de leurs risques», souligne BAM.

En 2013, l’encours quotidien moyen sur le marché monétaire interbancaire en blanc ressort à 6,3 milliards de dirhams, dont près de 45% au titre des opérations au jour le jour. Ce marché est fortement concentré comme le montre l’indice Herfindahl-Hirschmann (indice mesurant la concentration du marché) qui s’est établi en moyenne à 0,38, en hausse de 23% par rapport à 2012. «Cette évolution, observée dans un contexte d’accroissement du déficit de liquidité et de baisse d’activité sur le marché monétaire interbancaire, est plus accentuée du côté des emprunts pour lesquels l’indice s’est élevé à 0,50 en moyenne en 2013 contre 0,38 un an auparavant», développe la Banque centrale. Explication : la taille prédominante de certaines banques de la place, aussi bien en termes de poids que de collecte de dépôts et distribution de crédits, entraine une forte accumulation de la liquidité. Résultats des courses : sur les quinze établissements soumis à la règle de la réserve obligatoire, trois d’entre eux concentrent près de 70% de la réserve globale. «Du fait de leur taille importante, ces banques négocient des montants élevés sur le marché monétaire, aussi bien en termes de prêts que d’emprunts, en fonction de la stratégie de diversification de leurs ressources et de refinancement», précisent les experts de BAM.

En fait, certaines grandes banques sont constamment en position emprunteuse sur le marché et drainent en conséquence des volumes importants, alors que d’autres, plus actives sur d’autres segments du marché (Émission de certificats de dépôt, collecte de DAT…), se positionnent plutôt comme prêteuses. BAM indique en outre que les volumes moyens traités sur le segment de la pension livrée, élargi à des opérateurs non bancaires, se sont élevés à 9,2 milliards de dirhams l’année dernière. Ce marché demeure, selon l'Institut d'émission caractérisé par l’importance des maturités les plus courtes, avec 83% de transactions au jour le jour et une forte concentration des opérations, notamment du côté des emprunts. En effet, 70% du volume des emprunts est négocié par trois banques de la place. 

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