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En visitant ces sites du patrimoine mondial de la province du Gansu (nord-ouest) et de la capitale du pays, Pékin, les journalistes marocains ont constaté de visu l’état de délabrement de ces monuments de plus en plus menacés par l'érosion et le manque d'entretien. Les responsables chinois ont conscience de ce problème. Selon Keli Ma, directeur du journal de Gansu, «ce sera une tâche dure et à long terme que de les placer sous une protection et une gestion appropriées». Ces sites ont rencontré beaucoup de problèmes tels que les catastrophes naturelles, les risques de dégâts dus aux activités humaines et la pollution. Sur ce dernier sujet, Ren Quanbin, directeur du bureau des Affaires extérieures au sein du gouvernement de Gansu est catégorique. Il n'y a pas si longtemps, Lanzhou, capitale de la province du Gansu, faisait partie des 10 villes les plus polluées de Chine. En 2009, elle était même la plus polluée des capitales provinciales du pays.
Ce grand centre de l'industrie chimique lourde a souffert d'une grave pollution atmosphérique au cours de la dernière décennie. Située dans la vallée du fleuve Jaune, Lanzhou est entourée de montagnes. Un enclavement qui rend difficile la dispersion des polluants. Pour supprimer les sources de pollution, Lanzhou a encouragé le remplacement du chauffage au gaz par le chauffage au charbon. Les chaudières à charbon de la ville ont été remplacées par des systèmes de chauffage au gaz naturel. Le gouvernement de Lanzhou a imposé des seuils limites d'émission aux trois centrales thermiques, et a exigé que les habitants utilisent de l'anthracite au lieu du charbon de bois pour se chauffer. Aujourd’hui, la ville de Lanzhou, autrefois l'une des villes les plus polluées de Chine, est devenue, en deux ans, un modèle du contrôle de la pollution en parvenant à se débarrasser de niveaux de pollution atmosphérique record. Dans cette ville, la délégation des journalistes marocains a eu une rencontre avec les responsables de l’Association islamique de la province du Gansu où elle a été reçue par son président et l’Imam de la grande mosquée de la ville, le dénommé Omar Al Mokhtar.
L'État et les instances gouvernementales aux divers échelons de la province de Gansu ont élaboré une série de mesures politiques et de règlements, afin de respecter et favoriser les us et coutumes des minorités ethniques en matière d'alimentation, d'habillement, de fêtes, de mariages et de funérailles. D’après l’Imam Omar Al Mokhtar, chaque année, le gouvernement de la région autonome assure la production et l'approvisionnement en viandes, en denrées secondaires et en autres aliments nécessaires à la vie des ethnies locales, et accorde un traitement de faveur aux ethnies musulmanes. À l'occasion de l'Aïd al-Fitr et de la fête du sacrifice, les musulmans à Gansu bénéficient de jours fériés.
La Chine compte plus de 23 millions de musulmans, dont la moitié est originaire de l'ethnie hui. Les musulmans chinois vivent principalement des provinces du Qinghai, du Gansu et du Yunnan, la région autonome hui du Ningxia et la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Plus de 2,25 millions de Hui vivent au Ningxia, soit plus d'un tiers de la population totale de la région.
La grande majorité des musulmans en Chine sont sunnites. Plusieurs d’entre eux ont accompli le pèlerinage à La Mecque. En 2014, plus de 14.000 pèlerins chinois se sont rendus aux Lieux saints dans le cadre d'un voyage organisé par le gouvernement. Dans la grande mosquée, entièrement rénovée, l’enseignement des préceptes et de la théologie musulmane est assuré par d’éminents professeurs qui ont fait leurs études dans différents pays arabes.
Actuellement, la langue arabe est enseignée dans plus de 20 universités chinoises. 11 Instituts Confucius et une Classe Confucius RCI ont été créés dans huit pays arabes. Et plus de 10.000 étudiants arabes font leurs études en Chine.
La valeur exceptionnelle de la Grande Muraille
Les journalistes marocains ont fait aussi le déplacement au nord du pays pour voir la Grande Muraille de Chine qui part de la côte au nord de Pékin et va jusqu'au désert de Gobi. Grand ouvrage défensif militaire voulu par une succession d’empires chinois, la Grande Muraille fut construite en continu du IIIe siècle avant J.-C. au XVIIe siècle après J.-C. à la frontière nord du pays. Totalisant plus de 20.000 km de long, elle commence à l’est à Shanhaiguan, dans la province du Hebei, et se termine à Jiayuguan, dans la province orientale du Gansu. Sa partie principale se compose de murs, de pistes cavalières, de tours de guet et d’abris, et longe des forteresses et des cols sur son parcours. La Grande Muraille reflète les conflits et les échanges entre les civilisations agricoles et nomades de la Chine antique. Elle représente un ouvrage défensif de l'histoire de la Chine et un des plus prestigieux monuments mondiaux. Il y a plusieurs siècles, la Grande Muraille avait été citée parmi les Merveilles du Monde avec le Colisée de Rome, la Tour penchée de Pise et la Mosquée Sainte-Sophie d'Istanbul.
La Grande Muraille s'étend d’est en ouest dans la Chine du Nord, elle serpente le long des crêtes de montagnes, de collines, à travers des steppes et des déserts. Sa construction dura plus de 2000 ans, de l'époque des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.) jusqu'à la fin de la dynastie des Ming (1368-1644). Au temps des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), les trois royaumes Yan, Zhao et Qin construisirent des murailles dans le nord de leurs territoires, afin de repousser les incursions des tribus nomades qui vivaient dans cette région. Après avoir unifié la Chine en 221 av. J.-C., l'empereur Sihuangdi des Qin fit relier ces divers tronçons discontinus pour former un rempart ininterrompu. La construction de la Grande Muraille partait à l'ouest de Lintao dans le Gansu pour arriver jusqu'au Liaoning à l'est. La longueur de la muraille atteignait déjà à cette époque 5.000 km. Aujourd'hui, la Grande Muraille est l'un des plus célèbres sites touristiques, qui attire de nombreux visiteurs. Après la fondation de la Chine nouvelle en 1949, et surtout depuis 1961, le gouvernement chinois veille aux travaux de protection de la Grande Muraille qui figure sur la liste des monuments protégés par l'État. En 1987, la Grande Muraille a été enregistrée sur la liste du Patrimoine mondial et fait partie des trésors de l'humanité.
Neil Armstrong, astronaute américain et premier homme à avoir foulé le sol lunaire, annonça que de la Lune, il n'avait vu que deux constructions de notre planète, à savoir la digue du polder des Pays-Bas et la Grande Muraille de Chine.
