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L'immigration s'invite au débat

Les répercussions politiques des régularisations de sans-papiers annoncées cette semaine par Barack Obama seront ressenties jusqu'en 2016, les prétendants à la Maison Blanche étant forcés de se positionner dans le débat sur l'immigration clandestine.

L'immigration s'invite au débat

Rompant avec sa prudence habituelle, Hillary Clinton, ancienne secrétaire d'État, n'a attendu que quelques minutes après l'allocution solennelle de Barack Obama, jeudi dernier, pour envoyer aux journalistes un rare communiqué entérinant sans ambiguïté le plan du Président américain. «Je soutiens la décision du Président de commencer à réparer notre système d'immigration obsolète, et de concentrer nos moyens limités sur les expulsions de délinquants, et non de familles», a déclaré la démocrate selon l'AFP, qui prépare officieusement sa deuxième candidature à la présidentielle, après son échec de 2008.

Une éventuelle rivale pour les primaires démocrates, la sénatrice marquée à gauche Elizabeth Warren, a également fait front commun avec Barack Obama, accusant les républicains d'obstruction au Congrès contre les projets de réforme migratoire. Les sans-papiers qui répondent aux critères recevront à partir du printemps des permis de travail de trois ans, et donc valables jusqu'à 2018. Le successeur de Barack Obama prendra ses fonctions en janvier 2017, et ne pourra éviter les questions sur le renouvellement ou l'annulation du programme, et le sort des quatre à cinq millions de personnes régularisées d'ici là. Les chefs de file républicains ont timidement ouvert la porte depuis 2013 à une régularisation graduelle, voire un accès à la citoyenneté. Ils calculent que pour reconquérir la Maison-Blanche, leur candidat devra séduire plus d'électeurs hispaniques qu'en 2012, quand seuls 27% d'entre eux avaient voté pour le républicain Mitt Romney. Pour cet électorat, en croissance, l'immigration est une priorité, car chaque famille ou presque compte des membres sans-papiers.

Levée de fonds

«Celui qui promet qu'il annulera ces mesures ne pourra pas être élu Président en 2016», a prédit David Axelrod, ancien stratège politique de Barack Obama. Les républicains reprochent à Barack Obama de faire par décrets ce que seule une loi du Congrès peut faire. L'aile droite milite pour que le Congrès adopte immédiatement des mesures de rétorsion budgétaire, mais cette stratégie est risquée pour l'image du parti, croit savoir l'AFP. Deux autres républicains en vue pour la Maison Blanche, l'ancien gouverneur de Floride Jeb Bush et le sénateur de Floride Marco Rubio, se sont placés en 2013 dans le camp des réformateurs. Tout en reprochant à Barack Obama d'agir unilatéralement, ils ont appelé leur camp à dépasser le stade de l'indignation. «Nous devons prouver aux Américains que nous sommes le parti qui abordera les défis importants et bâtira un large consensus», a déclaré Jeb Bush, petit frère du prédécesseur de Barack Obama, George W. Bush. Après avoir sécurisé la frontière, a déclaré Marco Rubio, «nous devrons nous occuper des personnes qui sont ici clandestinement de façon raisonnable, mais responsable». Les partis démocrate et républicain ont chacun envoyé cette semaine des courriels de levée de fonds en réaction aux annonces de Barack Obama, un autre indice que le débat sur l'immigration sera à l'ordre du jour de la campagne présidentielle. 

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